Jamila M’Barek, dernière épouse d’Anthony Ashley-Cooper, comte de Shaftesbury, a été condamnée jeudi soir en appel à 20 ans de réclusion pour s’être rendue coupable de complicité dans son assassinat, devant la cour d’assises des Bouches-du-Rhône.
Jamila M’Barek, dernière épouse d’Anthony Ashley-Cooper, comte de Shaftesbury, a été condamnée jeudi soir en appel à 20 ans de réclusion pour s’être rendue coupable de complicité dans son assassinat, devant la cour d’assises des Bouches-du-Rhône.
“C’est un poids qui tombe de mes épaules, je suis satisfait de ce verdict qui permet de fermer un chapitre. Nous allons pouvoir retrouver nos vies après cette période très douloureuse”, a déclaré à l’AFP le fils de la victime, Nicolas Ashley-Cooper.
“C’est une décision qui était attendue parce que cette audience n’a pas apporté d’élément nouveau. Je regrette à la fois pour la partie civile et pour elle-même que l’accusée n’ait pas saisi l’occasion offerte par ce procès d’appel pour donner quelques éléments de vérité, c’est dommage”, a affirmé Me Philippe Soussi, l’avocat de la famille de Lord Shaftesbury.
Après quatre heures de délibération, les jurés de la cour d’assises d’appel ont infligé une peine de cinq ans inférieure à celle prononcée en première instance, le 25 mai 2007, par la cour d’assises des Alpes-maritimes.
Pour l’un des avocats de l’accusée, Me Gérard Bismuth, le verdict est cependant “sévère”. Il s’est dit “déçu” de cette décision. “Je garde la conviction que cette femme est innocente”, a-t-il déclaré.
L’avocat général Joachim Fernandez avait demandé jeudi matin la confirmation de la peine qui avait été prononcée en première instance.
Pour le représentant de l’accusation, Mme M’Barek “a fait éliminer son mari par son frère pas pour gagner de l’argent mais parce qu’elle avait peur d’en perdre” dans le cas d’un divorce qui l’aurait privée de l’importante somme d’argent promise par testament de son époux.
Le 5 novembre 2004, Anthony Ashley-Cooper, dixième comte de Shaftesbury, est mort étranglé par Mohamed M’Barek, condamné à Nice à la même peine que sa soeur, 25 ans, une sentence définitive car il a renoncé à faire appel.
Le corps de la victime n’a été retrouvé que six mois après le crime, dans une décharge sauvage, près de Théoule-sur-Mer (Alpes-Maritimes).
“Dans ce dossier, le frère et la soeur sont liés depuis le début dans un pacte criminel qui consiste à éliminer de la manière la plus discrète possible Anthony Ashley-Cooper”, a estimé M. Fernandez, ajoutant: “tout a été mûri et réfléchi avant la strangulation, l’élimination physique”.
L’accusée a affirmé tout au long de l’instruction puis de ses deux procès qu’elle n’avait été qu’un “témoin oculaire” d’une bagarre qui aurait mal tourné.
Cette thèse “ne tient pas debout”, a jugé l’avocat général. “Elle a gardé le silence alors qu’elle savait que son mari était en train de croupir dans une décharge”, a-t-il insisté.
Le 17 novembre 2004, un peu plus de dix jours après les faits, alors qu’elle était entendue pour la première fois par les policiers, Jamila M’Barek avait dit qu’elle ne s’inquiétait pas de la disparition de son mari car il l’avait habituée à ses absences.
Pour l’avocat général, l’accusée était d’abord une manipulatrice, soucieuse de préserver ses propres intérêts. Un profil également dépeint par Me Soussi.
“Mesdames et messieurs les jurés, je vous souhaite la bienvenue dans le monde fantastique de Jamila M’Barek”, a-t-il déclaré ironiquement, poursuivant: “le monde du mensonge, du cynisme, de l’apparence, de l’argent, pardon, du pognon, un monde où on bute un type pour du pognon”.
Avant que la cour ne se retire pour prendre sa décision, l’accusée avait demandé “pardon” à sa belle-famille, “même si je sais que je n’ai rien fait”.
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