Les dénégations de l’accusé n’ont pas suffi pour l’acquitter. Jacky Dunet a été condamné à huit ans de prison par la cour d’assises de l’Aisne contre dix lors du procès en première instance à Amiens.
Un consensus a réuni partie civile, accusation, défense, experts et enquêteurs : Nathalie Dunet a bien été victime de viols particulièrement traumatisants. Pour la défense, le violeur, son demi-frère, ne se trouvait pas dans le box, en raison des incohérences de l’instruction dans cette affaire. L’avocat général a regretté d’avoir en main un dossier « lacunaire », où auraient dû figurer des pièces maîtresses, susceptibles d’écarter le doute quant à l’auteur des faits.
La conviction du représentant de l’accusation était néanmoins faite. Il avait bien devant lui, un coupable contre lequel il a requis huit ans de réclusion criminelle. « Une enfance difficile ne justifie pas de commettre de tels faits », dit-il.
M. Soulhol a qualifié de « vital » le silence dans lequel s’est réfugiée la partie civile pendant de longues années, en mettant en cause un environnement familial où les deux parents ont joué un rôle déterminant.
Il rejoignait ainsi les propos d’un expert : « Dans cet abandon, ce silence, elle était emmurée vivante ; c’est une violence supplémentaire. »
Auparavant, Me Dorothée Fayen-Bourgois a insisté sur la valeur des témoignages de jeunes femmes qui ont pu apporter un soutien à la victime. « Si l’hypothèse d’un complot ourdi par Nathalie Dunet était valable, ces témoins seraient les biens piètres élèves d’une leçon mal reçue. »
Délicatement, Me Fayen-Bourgois souligne ses blessures, les moins visibles mais les plus profondes. « C’est une femme forte mais blessée. Elle a fait le choix de se reconstruire. Vous pouvez l’aider à couper les chaînes qui l’attachent encore à cette époque, à reprendre son destin en main, en dépit des fardeaux qu’elle porte depuis fort longtemps », dit-elle à l’adresse des jurés.
Un motif de cassation
Me Jérôme Crépin a opposé la justice des sentiments et la règle établie par le législateur. « Avec les sentiments, Jacky Dunet est judiciairement mort parce qu’il est maladroit, en raison des traitements médicaux qui lui sont administrés. »
S’appuyant sur les failles du dossier, l’avocat de la défense a brandi le risque de soulager le malheur de l’une, au risque de commettre une erreur judiciaire. « Il y a aussi une justice du cerveau. Le doute doit bénéficier à l’accusé, c’est la règle », a-t-il conclu en plaidant l’acquittement.L’avocat de la défense a encore un atout dans sa manche. Hier matin, la cour et les jurés se sont rendus dans une salle pour une visio-conférence avec un expert qui ne pouvait se déplacer. La réunion a commencé en l’absence d’un juré qui est arrivé en retard. C’est un motif de cassation. Nathalie et Jacky Dunet pourraient se retrouver à nouveau face à face dans un second procès en appel. L’accusé à cinq jours francs pour se pourvoir en cassation.Jusqu’au bout, Jacky Dunet a nié être l’auteur des viols.
Mercredi matin, Nathalie Dunet a déclaré : « J’essaie de trouver la force de pardonner à ma famille de ne pas avoir fait le nécessaire. Mon frère nie les faits. J’espère qu’ils seront reconnus. J’essaie de trouver dans mon cœur le moyen de lui pardonner aussi pour retrouver la paix intérieure. »
je suis nathalie dunet j’attend toujours une réponse de la cours de cassation à ce jour d’aprés mon avocat je peux encore attendre 2 ans…. c’est un enfer moralement et permanent je ferme les portes de chez moi a clef et je reste sur mes gardes vu que mon agresseur a mon adresse grace aux lettres de tribunal….
Mon père ma énormément manqué je pleurer tout le temps et je comprend tjr pas pq sa 🙁 je voudrais comprendre