Une agence bancaire puis une boulangerie braquées à douze jours d’intervalle, en 2007. L’oeuvre de deux marginaux quimpérois, de retour, hier, au tribunal, après la cour d’assises.
Crânement, debout, la boulangère a longuement fixé AnthonyCadran, 30 ans, et Damien Marsault, 20 ans. Affrontant du regard ceux qui hantent ses nuits depuis ce 4août 2007. Il y a pourtant fort à parier que cette petite dame n’en menait pas large en découvrant leurs visages, dépourvus de cagoules.
Une fillette de quatre ans et demi en joue
Son récit fait froid dans le dos. Ces deux hommes qui surgissent à 17h dans sa boutique d’Ergué-Armel, ce revolver pointé par le petit sur sa tête tandis que son complice, plus grand, s’empare de la caisse. Ces cris: «Donne ou je te bute». Et cette fillette de quatre ans et demi, sa fille, qui surgit, alertée par les cris. Les braqueurs, qui s’étaient cassé les dents plus tôt sur une charcuterie fermée, nient l’avoir vue. «Vous avez dirigé l’arme vers elle, s’emporte la boulangère. Je lui ai crié de s’en aller mais elle est restée. Croyez-moi, elle ne vous a pas oubliés. Elle vous a décrits à la police, même mieux que moi». Très choquée, la boulangère avaitété hospitalisée. À l’époque, les deux marginaux à l’enfance difficile et au lourd passé judiciaire n’en étaient pas à leur coup d’essai. Le 24juillet au matin, ils s’étaient testés sur une agence du Crédit Agricole, dans ce quartier de la gare où ils s’alcoolisaient fréquemment. À l’origine, c’est un mineur qui devait faire le coup. Mais le jeune avait flanché.
Deux agents de la banque braqués
Énervé et alcoolisé, AnthonyCadran s’était emparé du pistolet automatique et avait braqué les deux agents. Le butin, près de 3.000 EUR, a été dilapidé dans un voyage le lendemain à Amsterdam, dans le cannabis et la boisson. C’est une constante, tous les faits ont été commis sous l’empire de l’alcool ou d’autres substances. Comme ce cambriolage d’un bar-tabac rue de la Libération, le 1erjuillet 2007. Pour ce délit, un troisième comparse comparaissait également. Les trois amis étaient de nouveau réunis, six mois après leur procès en assises. Une sordide affaire de viol dans le quartier de l’Hippodrome, à Quimper, en août2007. Quelques semaines après les braquages. Ils étaient entrés dans un appartement, avaient ligoté le mari et, sous la menace d’une arme, l’un d’eux avait violé sa femme. Damien Marsault avait écopé de douze ans de réclusion criminelle et Anthony Cadran, de cinq ans de prison ferme. Hier, le tribunal correctionnel de Quimper a condamné chaque braqueur à cinq ans de prison ferme. Peines qui s’ajoutent à celles prononcées par la cour d’assises.
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