Rui Manuel Ribeiro comparaît, depuis hier, devant les assises, pour l’assassinat de sa collègue du CAT de Vernou, en octobre 2008, à Tours.
Les mains croisées devant lui, dans le box de la cour d’assises, l’accusé est secoué par de violents tremblements. La scène s’est reproduite à trois reprises, hier, au cours de cette première journée d’audience. Rui Manuel Ribeiro – qui comparaît devant les assises pour l’assassinat de Chantal Freslon, chez elle, place d’Azay-le-Ferron, à Tours – est connu pour être épileptique.
Cette maladie serait consécutive à une chute dans un escalier quand il était enfant. C’est aussi en raison de cette pathologie qu’il travaillait au centre d’aide par le travail de Vernou-sur-Brenne où il a rencontré la victime.
Dès l’ouverture du procès, hier matin, l’état de santé de l’accusé a retardé les débats. Sur le banc des parties civiles, les proches de Chantal Freslon ont du mal à supporter ce qu’ils considèrent comme une comédie. Le Dr Masson, expert psychiatre, viendra d’ailleurs expliquer à la barre qu’il « a été prouvé en hôpital que certains de ses malaises sont des simulations ».
A la pause du déjeuner, l’accusé a été examiné par un médecin qui l’a déclaré apte à se présenter de nouveau à l’audience en début d’après-midi.
“ Je l’ai vue
sur le lit,
les poignets
attachés… ”
Issu d’un milieu modeste mais uni, Rui Manuel Ribeiro a vécu au sein de différents établissements avant de rejoindre le CAT de Vernou où il était employé à la blanchisserie. Considéré comme « un ouvrier soigneux », il semble quand même accumuler les incidents parfois violents. Comme en ce jour de mai 1998 où il a agressé avec un couteau la conductrice d’un bus Fil bleu.
Si les malaises de l’accusé ont pu impressionner les jurés, la description de la scène de crime aura certainement eu un impact encore bien plus fort. Martine, amie et voisine de Chantal Freslon, avait passé la soirée avec la victime qui souffrait alors d’une forte grippe. Le lendemain – le 27 octobre – elles avaient prévu d’aller faire des courses ensemble. « La porte de son appartement n’était pas fermée. Je suis rentrée, expliquait la voisine à la cour. J’ai failli m’évanouir : je l’ai vue sur le lit, les poignets attachés. »
Une scène « très violente » comme l’expliquait l’enquêteur de la sûreté départementale qui est intervenu pour procéder aux premières constatations sur les lieux du crime. Les mains couvertes de sang, attachées par une cordelette, Chantal Freslon gisait nue sur son lit, le cou criblé de quinze coups de couteau.
A l’intérieur de l’appartement, les enquêteurs n’allaient retrouver aucune trace autre que celles appartenant à la victime. Près d’un talus bordant l’autoroute A 10, à une quinzaine de mètres du lieu de crime, un tee-shirt blanc ensanglanté et trois couteaux ont été découverts. C’est par l’ADN retrouvé sur une des armes que Rui Manuel Ribeiro a été confondu.
Le procès reprend ce matin. Caroline Devo
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