Un musicien folklorique équatorien affirme que la jeune autiste était consentante pour une sexualité de groupe au fond d’un bois en 2002. Chemise blanche, brodée de motifs traditionnels, teint bistre et longue chevelure de jais, c’est en parfait indien Quechua de la Cordillère des Andes que César Atahualpa Pillajo Cordova est apparu hier dans le box de la cour d’assises du Var.

« Buenas tardes senores », a-t-il lancé à la cour. Car pour vivre depuis 1997 de sa musique dans le sud de la France, se produisant sur les marchés du Vaucluse, du Gard, de l’Hérault et des Bouches-du-Rhône, ce ressortissant équatorien de 41 ans n’en maîtrise par pour autant la langue de Molière.

Pas suffisamment en tout cas pour se défendre utilement de l’accusation qui pèse sur lui : le viol en réunion, avec trois autres musiciens folkloriques, d’une jeune autiste de 17 ans, le 30 août 2002 à Draguignan.

C’est donc par le truchement d’une interprète qu’il a indiqué au président Tournier qu’il avait effectivement eu des relations sexuelles avec la jeune fille, mais que celle-ci était consentante.

Recherché en Equateur

Recherché depuis septembre 2002, en vertu d’un mandat d’arrêt international, César Pillajo Cordova a été arrêté le 24 octobre 2008 à Cavaillon, porteur de faux papiers espagnols au nom de Fernando Pineda.

Il vivait depuis quelques mois à Avignon, en compagnie d’une Colombienne de 22 ans qui lui a depuis donné un fils. Son ex-épouse équatorienne et ses trois premiers enfants vivent quant à eux en Espagne.

En détention provisoire depuis un an, César Pillajo Cordova n’a, à son casier judiciaire, qu’une seule condamnation, les dix-huit ans de réclusion infligés par défaut criminel en mars 2006 par les assises du Var pour la présente affaire. Une sanction mise à néant par son arrestation, ce qui lui permet de se présenter face à ses juges en bénéficiant de la présomption d’innocence.

Les faits seront évoqués plus avant aujourd’hui. On a cependant eu un aperçu de la ligne de défense de l’accusé, à travers les dépositions de quelques témoins de moralité, qui ont tous décrit un homme sympathique, bon vivant, bon père de famille.

Handicap apparent ?

Selon eux, c’est la jeune fille qui a abordé les musiciens et s’est montrée provocante avec eux. En raison de la barrière de la langue, il a pu ne pas comprendre ce qu’elle lui disait.

En tout cas, il ne s’est pas aperçu du handicap mental de l’adolescente. Et si elle était à ce point vulnérable, était-il bien prudent pour ses parents de la laisser se promener seule en ville ?

A l’expert psychologue, César Pillajo Cordova a décrit une espèce de fascination qu’avait la jeune fille pour les musiciens du groupe ” Altuneros “, rencontrés alors qu’ils se produisaient dans une rue piétonne du centre de Draguignan. Elle restait très près d’eux, leur touchant les cheveux.

« Cette jeune fille avait un âge mental de 6 ans, a précisé Me Lionel Escoffier, aux intérêts de ses parents. Elle adorait les histoires de cow-boys et d’indiens. Elle a pu être fascinée par les longs cheveux noirs de ces indiens-là. »

Cette grande naïveté due au handicap était-elle perceptible au premier abord par les interlocuteurs de la jeune fille ? C’est l’un des points essentiels de ce procès.

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