Hélène Dubarry.
ujourd’hui, procès en appel de Jean-Pierre Cramard, accusé de l’homicide d’un jeune Tarbais à Mimizan (40).
Il avait 25 ans. Il effectuait une mission de travail intérimaire dans les Landes, à Mimizan. Michaël Reynier était un jeune Tarbais sans histoire. Jusqu’à ce qu’il croise la route de Jean-Pierre Cramard.
Le 22 décembre 2005, le Samu 40 est appelé à 3 h 40 : on signale un blessé par arme blanche. Pompiers et Samu se rendent sur place, suivis de très près par les gendarmes. Lorsqu’ils arrivent sur place, au n° 31 de la route de Bayonne, à Mimizan, ils découvrent un jeune homme gisant dans l’herbe, devant la terrasse de la maison, couvert de sang, inerte. Auprès du blessé, plusieurs personnes : trois femmes et un homme aux vêtements trempés de sang. Le jeune blessé, Michaël Reynier, est transporté en urgence à l’hôpital. Malheureusement, il décède une heure plus tard. Pendant ce temps-là, sur place, les gendarmes commencent leur travail d’enquête. La première chose qu’ils remarquent, c’est que les personnes présentes sont en état d’ébriété manifeste. L’homme aux vêtements tachés de sang, Jean-Pierre Cramard, le propriétaire de la maison, explique s’être battu un peu plus tôt dans la soirée avec Michaël. Mais il est tellement saoul que ses explications sont confuses. Il ne peut expliquer la blessure de Michaël, à première vue provoquée par une arme blanche. Plus tard, une fois éliminés les quelque 2 grammes d’alcool dans son sang, il va commencer à se souvenir. Il avait rencontré Michaël la veille du jour du drame, alors qu’ils effectuaient tous deux une mission d’intérim. Les deux hommes avaient sympathisé et Jean-Pierre, 51 ans, avait proposé à son jeune collègue de venir passer la soirée chez lui et sa compagne Christine. Michaël était venu en compagnie de son amie, Corinne. Une autre amie du couple Cramard était présente à la soirée. Au cours de cette petite fête, tout le monde boit beaucoup. On joue aux cartes, on s’amuse. Puis la soirée s’éternisant, Jean-Pierre et Christine décident d’aller se coucher. Mais Michaël veut poursuivre les festivités. Entre lui et Jean-Pierre, le ton monte. Et on en vient aux mains, dans le jardin. Jean-Pierre Cramard explique avoir saisi, avant de sortir, un couteau Laguiole, « machinalement » dira-t-il. Ensuite, il se souvient avoir reçu un coup de poing de Michaël, l’avoir rendu et s’être retrouvé par terre, avec Michaël, en pleine bagarre. La suite est floue. Il ne se souvient plus avoir frappé Michaël avec le couteau. Ce couteau sera retrouvé dans l’herbe de la pelouse, maculé de sang. Le jeune homme a été atteint à l’aine et une violente hémorragie s’en est suivie, entraînant sa mort.
Voyant sa victime s’effondrer, Cramard avait appelé au secours et s’était agenouillé pour prendre la tête de Michaël sur ces genoux. Il a été, par la suite, incapable de préciser à quel moment il avait utilisé le couteau, ni combien de coups il avait donné. Un seul en fait, révélera l’autopsie. Pour Cramard, ce coup a été donné accidentellement au cours de la bagarre dehors.
Jean-Pierre Cramard a été condamné en première instance à 10 ans de réclusion par la cour d’assises des Landes, pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, autrement dit, coups mortels. Le verdict de la cour haut-pyrénéenne, saisie en appel, sera rendu, vendredi soir.
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