jeudi 4 juin 2009
Le tribunal d’instance tient audience tous les mois à Sète.
La Frontignanaise, “juriste” grâce à Internet, se fait contrer à son propre jeu On connaît l’adage populaire « l’heure, c’est l’heure » .
Une Frontignanaise a essayé de plaider « le lieu, c’est le lieu » à la barre du tribunal.
En septembre dernier, elle avait été verbalisée pour non-port de ceinture dans une rue de Frontignan. « Je conteste les faits », clame-t-elle en se collant au bureau du président et en exhibant une lettre qu’elle lit derechef. « Sur la contravention, le libellé n’est pas conforme. Il y est inscrit que j’ai été arrêtée avenue Gambetta alors que c’était rue de la porte de Montpellier. Je reculais d’un parking sans ceinture car je souffre
du dos et elle me gêne pour regarder derrière. Et après, je suis partie en avant. Le policier est arrivé et m’a demandé de m’arrêter 30 mètres plus loin sur Gambetta. Je m’interroge sur les raisons de cette interpellation. Je ne mérite pas d’être considérée comme une délinquante. » Et d’évoquer la fin des poursuites à cause de cette erreur de libellé sur la contravention. Elle cite alors un article du code pénal… Le président lui fait remarquer qu’elle a été verbalisée pour non-port de ceinture. « Mais je la mets la ceinture, elle me tient le dos » , répond-elle sans vraiment écouter. Et de citer une nouvelle fois le fameux article… « J’adore les contrevenants qui s’occupent de justice » , fait alors remarquer le représentant du Procureur de la République. « J’ai tout trouvé sur Internet, c’est super » , dit la prévenue. « Je ne conteste pas le non-port de ceinture lors de votre marche arrière, reprend le représentant du Ministère public, pratiquement coupé à chaque mot par une remarque de la Frontignanaise, mais quand vous rouliez vers l’avant vous ne l’aviez toujours pas. C’est la raison de votre contravention. Et puis, s’il y a une erreur sur la localisation dans le procès-verbal, la jurisprudence dit qu’on peut la modifier lors d’une audience. » La prévenue entre alors dans une litanie en parlant de plus en plus fort. Elle répète en boucle « le lieu, c’est le lieu ». Le représentant du Procureur est interrompu à chaque mot. « Le lieu, c’est le lieu. » Tente à chaque fois de parler plus fort. « Le lieu, c’est le lieu. » Et arrive à aller au terme de son réquisitoire. « Le lieu, c’est le lieu. » Et demande alors une amende de 90 €. « Le lieu, c’est le lieu. » Le président tente de calmer la Frontignanaise en lui signalant que le Ministère public avait été « très gentil avec vous. Vous vous comportez de façon impossible. » Mais « Le lieu, c’est le lieu. » Le président lui demande d’aller au fond de la salle et de se taire. « Le lieu, c’est le lieu. On trouve tout sur Internet ». Tiens ! Une variante… « Depuis quand Internet est source de vérité ? », répond le président en condamnant la femme à 90 € d’amende. « Le lieu, c’est le lieu » , dit-elle en quittant la salle. On l’entendra jusqu’en bas de l’escalier…
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