Jean-Luc Pomarède avait été sauvagement assassiné en juin 2006.
La cour d’assises, réunie à Montpellier, a condamné jeudi soir ses voisins.

I l était amoureux des oiseaux et des bateaux. A Missé, il avait une superbe maison avec un grand aquarium, des arbres, une piscine qu’il avait construite pour les enfants… Il était indépendant, actif mais il m’avait dit que s’il lui arrivait quelque chose, ce serait de la faute des Goth. Partie civile, Claudine Pomarède parle avec émotion du sentiment prémonitoire qu’avait eu son frère Jean-Luc, ancien professeur de biologie à Thouars, sauvagement assassiné à coups de barre de fer, à Béziers, fin juin 2006. Tard, jeudi soir, pour ces faits, la cour d’assises de l’Hérault a condamné les frères Sébastien et Jean-Charles Goth, 28 et 24 ans, à 20 ans de réclusion criminelle, contre 25 ans requis par l’avocat général. Leur père, Jean-Marie Goth, reconnu coupable de non assistance à personne en danger et de modification des lieux du crime, a écopé de 3 ans de prison.

Ils ont varié dans leurs déclarations

Pendant quatre jours, la cour est revenue sur ce drame qui s’est noué entre la famille Goth, qui vivait dans un ancien pigeonnier transformé en habitation, et Jean-Luc Pomarède, leur voisin. Ce dernier, 58 ans, partageait son temps entre sa maison de Missé, un bout de camping aux îles Canaries et donc, une parcelle de terrain à Béziers, où il se rendait fréquemment, surtout depuis la séparation d’avec sa femme, et où il s’était marginalisé, passant son temps à s’occuper de ses nombreux chats.
Que s’est-il vraiment passé ce 30 juin 2006 ? On ne le saura jamais, faute de témoins, d’élément matériel et de la seule version donnée par les accusés qui n’ont pas arrêté de varier dans leurs déclarations. Les frères Goth, à l’époque, délinquants toxicomanes depuis leur adolescence, sans morale, sans interdit, des « psychopathes » selon les psychiatres, expliquent avoir dérobé les économies et la carte bancaire de la victime pour aller s’acheter de la cocaïne et du Subutex, un substitut à l’héroïne. Lorsque l’ancien prof de biologie s’en est aperçu, il serait rentré dans une colère folle et serait allé demander des comptes à ses voisins chez qui, de rage, il aurait cassé la télé.

Un trou “ gros comme le poing ”

Sébastien et Jean-Charles l’ont alors agressé avec une rotule de voiture. Au moins cinq coups dans la tête et le thorax selon le légiste, entraînant un trou « gros comme le poing » dans le cerveau. Comme la victime respirait encore, l’un lui a sauté dessus à pieds joints pour l’achever. Sans succès, alors l’autre a pris un duvet pour l’étouffer : « j’ai vu qu’on pouvait pas le sauver, qu’il était foutu, je voulais abréger les souffrances ». Puis ils l’ont transporté avec une brouette jusqu’au fonds de son jardin pour l’enterrer avant de se débarrasser de la voiture de Jean-Luc Pomarède dans un lac en passant un coup d’extincteur pour enlever leurs traces… « Dans leur système de défense, ils se disent qu’il vaut mieux que Jean-Luc a ironisé l’avocate de la famille Pomarède. Mais même s’ils ont eu une enfance difficile, même si on a manqué d’amour, on ne peut pas se transformer en barbare et tuer quelqu’un comme ça, que l’on enterre comme un chien ».

Compte rendu d’audience Yanick Philipponnat

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