Ils se sont retrouvés devant la barre jeudi dernier à Yaoundé pour une troisième audience.
Par Justin Blaise Akono (Quotidien Mutations)
Madame Obouh Fegue née Félicité Mboa Anaba était face à sa sœur Honorine Mboa Edziguie et son frère Michel Mboa Mekongo jeudi dernier devant le tribunal de première instance de Yaoundé, siégeant en matière civile de droit local. Les enfants de feu Mboa Essono André, décédé en 1971, se disputent l`héritage que leur a laissé leur père. Lors de cette troisième audience les deux derniers, qui ont porté plainte, remettent en cause le jugement du 11 octobre 2001 qui fait de l’épouse de l’ancien directeur général de la société nationale des eaux du Cameroun (Snec) l`administrateur des biens de feu leur père et demandé la suspension des effets de cette décision de justice. La partie civile a donc demandé la suspension des effets de ce jugement qu`elle dit n`avoir découvert que le 9 mars 2009.

Félicité Obouh Fegue a déclaré lors de l’audience qu’elle détenait une procuration depuis 1988, qu’elle succédait à leur oncle administrateur des biens, Fouda André qui a été le tout premier délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Yaoundé, qui laissait le rôle d’administrateur des biens vacant depuis sa mort en 1980, qu’elle ne savait pas que sa mère était devenue administratrice des biens, etc. Or, dans leur argumentaire, ses frères et soeurs, adversaires de circonstance, ont relevé beaucoup d’incongruités dans la démarche de Mme Obouh Fegue. D’entrée de jeu, ils soulignent que ” [i lorsque Félicité demande sa part d’héritage à sa mère en 1984 et qu’elle l’obtient, elle sait bien que cette dernière, qui avait fait opposition et gagné le procès contre notre oncle Fouda André] en 1972 était bel et bien administratrice des biens “, a déclaré sa sœur, Honorine Mboa Edziguie, qui se dit surprise de savoir que Mme Obouh Fegue revendique toujours de faire partie de l’héritage.

Leur frère, Michel Mboa Mekongo lui aussi s’étonne du fait que la justice ayant dessaisi André Fouda Ombga de l’héritage de son frère en 1972 désigne encore Félécité Obouh Fegue comme successeur de celui-ci alors que la veuve avait déjà été désignée administratrice des biens. Il évoque alors l’autorité de la chose jugée. Félicité Mboa Anaba, épouse Obouh Fegue a laissé entendre : ” Je ne savais pas qu’il y avait eu un jugement en 1972 “. Autre incongruité relevée par la partie civile, des deux frères Guillaume Essono Mboa et Hermann Jacques François Mboa qui avaient (selon les documents) motivé le changement d`administrateur des biens en faveur de Mme Obouh Fegue en 2001, puisque la décision précise que les deux demandeurs, ” comparant en personne… “, le deuxième était déjà décédé neuf ans avant, précisément le 21 mars 1992, selon une déclaration de décès signé le 20 mars 1992. ” Comment Hermann Jacques François Mboa, une personne morte neuf ans plus tôt peut-elle saisir le tribunal? “, s’étonne Honorine Mboa Edziguie. Le prochain épisode du conflit entre les neveux de Fouda André se poursuit le 21 mai avec les requisitions du ministère public.

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