Frédéric Abéla

Un garçon de 24, renvoyé devant la cour d’assises, après une rencontre amoureuse qui a mal tourné.

La soirée festive avait pourtant bien débuté place Saint-Pierre le 12 décembre 2007.Photo DDM, archives.

La soirée festive avait pourtant bien débuté place Saint-Pierre le 12 décembre 2007.Photo DDM, archives.
La soirée festive avait pourtant bien débuté place Saint-Pierre le 12 décembre 2007.Photo DDM, archives.

La peur d’affronter la justice a-t-elle poussé un jeune étudiant de Droit à fuir, loin d’une affaire criminelle qu’il voudrait trop vite oublier ? Accusé de viol et renvoyé dernièrement devant la cour d’assises de Haute-Garonne, Omar Sedjari, 24 ans, fait l’objet depuis le 27 juin, d’un mandat d’arrêt. Ce fils de bonne famille, arrivé à Toulouse en 2007 où il suivait des cours de droit à l’Arsenal, s’est volatilisé depuis plus d’un an. Libéré le 29 janvier 2008 après plus d’un mois passé en détention provisoire, il ne s’est pas présenté à l’une des dernières convocations du juge d’instruction Martine Dournes alors qu’il était toujours placé sous contrôle judiciaire. À l’origine de cette affaire, une rencontre amoureuse…

Les faits remontent au 12 décembre 2007. Après une soirée dans un bar de la place Saint-Pierre, l’étudiant fait connaissance d’une jeune fille alors âgée de 24 ans et de son amie. Le couple sympathise puis flirte au milieu du bar. Un peu plus tard, l’étudiant en Droit convie les deux jeunes filles dans son appartement situé vers les Amidonniers. Histoire de terminer la soirée. À ce moment-là, la principale victime originaire de Pamiers était loin d’imaginer qu’elle déposerait plainte le lendemain pour « viol et séquestration », contre celui qu’elle venait d’embrasser.

Brimades

Selon ses déclarations, confirmées tout au long de l’enquête par son amie, l’étudiant lui aurait imposé plusieurs relations sexuelles dans des conditions parfois humiliantes. Gifles, confiscation des téléphones portable et autres brimades subies, sur fond de violence. Des « lésions traumatiques » sur le visage et un état de choc sont d’ailleurs constatés par un expert légiste lors de l’examen médical de la jeune fille. Également poursuivi pour « séquestration », l’étudiant a reconnu lors de ses auditions les violences et les rapports sexuels. Certains sur fond de jeux humiliants. Lors d’une relation imposée, il aurait obligé la victime à décrire la scène à des interlocuteurs, tous proches de l’étudiant, suspendus au téléphone et interloqués. Pour le mis en cause, « l’alcool et la perte de contrôle », expliqueraient ces graves dérives qui ont affecté la principale victime. « Elle souhaite que la justice reconnaisse sa parole. Elle est toujours suivie psychologiquement par un médecin et tente d’oublier cette histoire », rapporte son avocat Me Legros-Gimbert. La date du procès n’est pas encore fixée.


« La jeune fille l’a suivi »

Issu d’un milieu plutôt aisé où le père est titulaire de la chaire des Droits de l’Homme à l’Unesco et la mère, était juriste et ancienne administratrice du palais de Rabat, a u Maroc, Omar Sedjari est décrit comme « sociable et dévoué, parfois autoritaire et sûr de lui », par ses proches. La défense a une autre vision des faits et place au centre de ce dossier « brinquebalant », selon elle, le rôle de la jeune fille. « C’est elle qui a abordé le jeune homme, volontairement, rappelle, Me Catala. Elle l’a suivi jusque dans son appartement de son propre gré. »

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