Stéphane Durand-Souffland
La personne qui harcelait Michel Dubec a été condamnée à dix-huit mois de prison dont huit ferme.
Psychiatre, spécialiste des tueurs en série, Michel Dubec est harcelé par une ancienne patiente.
Les risques du métier ? Le docteur Michel Dubec est harcelé, depuis des années, par une ancienne patiente, Brigitte B. Assisté par Me Georges Kiejman, ce psychiatre réputé, expert agréé par la Cour de cassation, connu pour ses travaux sur les tueurs en série menés avec son confrère Daniel Zagury, a obtenu de la cour d’appel la condamnation de sa tourmenteuse à dix-huit mois de prison dont huit ferme et trois ans de mise à l’épreuve. Une autre plainte du praticien est aujourd’hui à l’instruction, qui vise des faits postérieurs.
Au printemps 2008, à l’occasion du procès Fourniret et de son épouse, Monique Olivier, Mme B. avait approché des avocats, des journalistes et même le président de la cour d’assises des Ardennes, afin de discréditer l’expert qui devait déposer. Mme B., explique Me Bertrand Burgot, le second avocat du Dr Dubec, est de surcroît «à l’initiative d’une pétition sur Internet» accusant son client de faire l’«apologie du viol». Ce texte s’appuie sur des passages tronqués, relatifs à Guy Georges, extraits du livre Le Plaisir de tuer (Le Seuil, 2007), coécrit avec Chantal De Rudder, ancienne journaliste du Nouvel Observateur.
Par ailleurs une douzaine de plaintes ont été déposées à l’ordre des médecins contre le psychiatre, qui répond de «manquement à la dignité et à l’obligation de réserve, violation du secret professionnel». «On retrouve la phraséologie de la pétition dans la plupart d’entre elles», relève Me Burgot. La chambre disciplinaire de première instance devrait examiner l’affaire d’ici à la fin de l’année. Elle peut, le cas échéant, prononcer des sanctions allant du simple avertissement à la radiation.
Enthousiasme collectif
Le livre du Dr Dubec lui a valu, ainsi qu’à l’éditeur, une condamnation insolite devant le tribunal correctionnel de Paris pour «injures à caractère racial». Il était poursuivi par Maurice Joffo, jadis expertisé par le psychiatre puis condamné à de la prison ferme pour recel, et qui s’était senti mis en cause dans l’ouvrage en raison de sa judéité. Le fait que Dubec partage la même confession – il n’en fait pas mystère au fil des pages – n’a pas joué en sa faveur. Quoi qu’il en soit, explique Me Burgot, M. Joffo grossit la cohorte des plaignants du Conseil de l’ordre, au côté du père d’une victime de Guy Georges, alors que l’expert a livré sur celui-ci, aux assises, une déposition accablante, et le terroriste Carlos, également expertisé par l’auteur. L’avocate de Carlos, Me Isabelle Coutant-Peyre, confie d’ailleurs au Figaro que son attention a été attirée sur Le Plaisir de tuer par «une de (ses) clientes… Brigitte B.».
«Il est trop facile de poursuivre un médecin sans raison valable», estime Me Burgot. Un sentiment que partage le professeur Claude-François Degos, président du conseil départemental de l’ordre : «On dit que nous sommes protégés à l’extrême, mais c’est faux», confirme-t-il. La preuve est faite qu’une dénonciation, même fantaisiste, peut susciter un certain enthousiasme collectif. Surtout si elle est véhiculée par Internet, instrument rêvé pour la contagion de ce qui peut s’apparenter à un délire.
DROIT DE REPONSE A CET ARTICLE
Dans un article intitulé “Les tourments d’un expert agrée par la Cour de cassation” publié dans votre édition du 20 avril 2009 dans la rubrique Société et signé par Monsieur Stéphane DURAND-SOUFFLAND, Madame Brigitte B est mise en cause. Etant aisément identifiable en raison des précisions fournies par l’article, je vous prie de bien vouloir,�� en application de l’article 13 de la loi du 29 juillet 1881, publier le texte suivant sans le modifier :
“Personnellement mise en cause dans un article intitulé “Les tourments d’un expert agréé par la Cour de cassation” signé de Monsieur Stéphane DURAND-SOUFFLAND et publié le 20 avril dernier, je souhaite y répondre en précisant plusieurs points :
S’il est vrai que j’ai été condamnée pour des appels téléphoniques malveillants qui concernent le docteur Michel DUBEC dont j’étais la patiente, faits qui ont donné lieu à une audience dont votre journal s’est abstenu de rendre compte alors qu’elle ��tait de nature à expliquer mon comportement, la décision à laquelle vous avez fait allusion n’a rien à voir avec ma critique de l’ouvrage du docteur Michel DUBEC, laquelle n’a donné lieu à aucune poursuite.
Contrairement à ce qui a été dit, je me suis contentée de reproduire sans les modifier des extraits d’un ouvrage public et d’attirer l’attention des personnes concernées par la lutte contre le viol sur le caractère surprenant de certaines expressions de la part d’un expert-psychiatre, lequel parlant de Guy GEORGES a écrit: “Si un homme est trop respectueux d’une femme, il ne bande pas.” ; “Oui, c’était possible de s’identifier à ce violeur qui baise des filles superbes contre leur gré.” ; “Jusque-là on peut le comprendre, et même il nous fait presque rêver”. Chacun peut d’ailleurs se reporter au contexte dont ces phrases sont extraites pour en apprécier la portée.
Je ne peux être tenue pour responsable des poursuites engagées à l’encontre du docteur Michel DUBEC à raison de ces propos pour deux raisons. Je n’ai pas personnellement porté plainte et les propos incriminés ont un caractère public.
Je ne suis pas non plus responsable de la condamnation définitive du docteur Michel DUBEC pour injures à caractère racial.”
Madame B.
Maître Burgot ? Le frère du juge ?
Bonjour,
Je me nomme Brigitte Brami, de ma vie, je n’ai jamais ni volé, ni tué, ni agressé qui que ce soit, je n’ai jamais fait subir à des enfants des attouchements (ni à personne d’autre d’ailleurs, je suis bien trop fière pour faire le premier pas, j’ai toujours attendu, qu’on prenne les initiatives…), je ne me suis jamais livrée à du trafic de stupéfiant, je n’ai à mon actif fait preuve d’aucun délit de corruption, je n’ai jamais fraudé le fisc, ni mis le feu à une baraque, ni même abuser la SNCF ou la RATP ! et pourtant, hier, j’ai été condamnée à 15 mois fermes de prison avec mandat d’arrêt ! Hier, en effet, le 15 octobre 2009, le délibéré a été prononcé. Il y a, dans cette affaire – dont, première en France, j’ai déjà été jugée pour les mêmes faits, ce qui ne peut pas être une récidive puisque les faits sont antérieurs au premier jugement ! – deux perdants et un gagnant. On a deviné qui est le gagnant. La perdante, c’est moi, mais la plus grande perdante, c’est la justice française. Elle voit très clair. La loi est supposée faite pour affranchir le faible, mais c’est le contraire qui se vérifie trop souvent. Rendons la justice aveugle, de façon à ce qu’elle ne puisse distinguer le faible du puissant…
Je vous demande à tous,amiEs ou inconnuEs de l’aide; Vous avez le choix entre plusieurs possibilités : 1) D’abord diffuser sur toutes vos listes cet email 2) Postez-le sur tous les sites que vous connaissez, 3) Parlez-en le plus possible autour de vous si possible à des médias et journalistes en priorité 4) L’aide peut également être d’ordre financier car les très grands avocats assez solides pour lutter contre le pervers national qui m’a faite emprisonnée coûtent très cher et c’est normal : il faut un sacré travail et une énergie incroyable pour se battre contre le personnage en question. Donc, aucune somme ne sera négligeable : 5, 10 euros, et beaucoup plus si vous le pouvez me seront très utiles (je vous enverrai bien entendu un reçu) à mon nom et à l’adresse suivante : 1, rue Vidal de la BLACHE – 75020 PARIS – 5) l’aide morale : une lettre, un petit mot gentil me soutiendront car je reste avant tout un être humain que 14 ans de conflits avec dubec ont brisé, même si je veux parfois donner le change – toujours cet amour propre ! – et que mon amertume se manifeste quelque fois par de l’hystérie, de l’agressivité ou de la fausse arrogance 6) des lettres de soutien à verser au dossier : certificats moraux, lettres qui viennent d’organismes institutionnels, ou associatifs, et contestant dubec – ça peut être pour son acharnement judiciaire contre moi ou pour ce qu’il a écrit dans son livre ou les écrits qu’il a signés lors d’expertises.
Merci d’avance à toutes celles et tous ceux qui répondront à ce SOS. Je compte réellement sur vous toutes et tous.
Brigitte Brami
URGENT DÉCISION DU 4 DÉCEMBRE DE LA CHAMBRE DISCIPLINAIRE DU CONSEIL DE L’ORDRE DES MÉDECINS CONDAMNE le DR ET EXPERT PSYCHIATRE Michel dubec A l’INTERDICTION D’EXERCER PENDANT TROIS MOIS.
A DIFFUSER MERCI.
Condamnation de 3 mois avec sursis d’interdiction d’exercer pour le dr michel dubec
>
Ça fait quand même plaisir ! C. quand même une victoire, une <> sur un homme qui se prétend irréprochable !
Hélas, on me le fait très cher payer :
à diffuser le PLUS LARGEMENT POSSIBLE SVP.
VICTIME DU DR ET EXPERT PSYCHIATRE MICHEL dubec ET En CETTE PÉRIODE DE FÊTES DE FIN D’ANNÉES JE VOUS DEMANDE DE FAÇON Solennelle de m’aider.
A quelques jours des fêtes de fin d’année, je reviens une troisième fois vers vous et de toutes urgence et de toutes les forces qu’il me restent, je vous demande de créer enfin une chaîne de solidarité effective et active afin de me soutenir.
Je vous demande à tous, amiEs ou inconnuEs de l’aide; Vous avez le choix entre plusieurs possibilités :
1) D’abord diffuser sur toutes vos listes cet email
2) Postez-le sur tous les sites que vous connaissez
3) Parlez-en le plus possible autour de vous si possible à des médias et journalistes en priorité
4) ( la priorité reste hélas financière )L’aide peut également être d’ordre financier car les très grands avocats assez solides pour lutter contre le pervers national qui m’a faite emprisonnée coûtent très cher et c’est normal : il faut un sacré travail et une énergie incroyable pour se battre contre le personnage en question. Donc, aucune somme ne sera négligeable : 5, 10 euros, et beaucoup plus si vous le pouvez me seront très utiles (je vous enverrai bien entendu un reçu) à mon nom et à l’adresse suivante : 1, rue Vidal de la BLACHE – 75020 PARIS –
5) l’aide morale : une lettre, un petit mot gentil me soutiendront car je reste avant tout un être humain que 14 ans de conflits avec dubec ont brisé, même si je veux parfois donner le change – toujours cet amour propre !
6) des lettres de soutien à verser au dossier : certificats moraux, lettres qui viennent d’organismes institutionnels, ou associatifs, et contestant dubec – ça peut être pour son acharnement judiciaire contre moi ou pour ce qu’il a écrit dans son livre ou les écrits qu’il a signés lors d’expertises.
Merci d’avance à toutes celles et tous ceux qui répondront à ce SOS. Je compte réellement sur vous toutes et tous.
Signé : une Brigitte qui traîne dans les rues, fatiguée, sans plus de cerveau ni de courage. (Pardon si c’est un peu trop de chez trop mais c’est ainsi que je le vis tous les jours).
Je reste convaincue que SEULE LA MÉDIATISATION DE L’AFFAIRE FERA ÉCLATER LES DIFFÉRENTS SCANDALES QUI POUR L’INSTANT RESTENT ÉTOUFFES PAR LES POTES DE NOTRE PERVERS NATIONAL.
Dans mon quotidien, je me découvre un courage que j’ignorais posséder. Est-ce du courage ou bien de la folie ? Je crois qu’il s’agit plutôt de folie car je n’ai pas peur et que la d��finition du courage, c’est de braver sa peur, non ?
Donc sans arme, ni rien qui puisse en faire office, je m’aventure dans des quartiers où s’est réfugiée la part maudite de l’humanité et où il reste ce petit tas d’ordures si cher et salvateur aux yeux de Genet (les expressions en italiques sont de ce grand poète), c’est-à-dire ces personnes aguerries à toutes formes de violences – ce qui est vraiment obscène, Maître, n’est-ce pas cette incessante et brutale confrontation entre la part humaine et les conditions animalières dans laquelle ils vivent; je me fais cette réflexion sauvage qui vaut ce qu’elle vaut : ce qui est douloureux, ce n ‘est pas qu’ils vivent comme des chiens, mais c’est qu’ils demeurent des Hommes.
Devant cette part maudite, devant ces êtres que la survie a rendu effondrés, clochardisés, abouliques, sans plus aucune force ou/et au contraire manipulateurs, voleurs, agresseurs, tabasseurs, et parfois criminels, une espèce d’énergie du désespoir me fait tenir la tête haute.
Je porte comme une médaille – et surtout un bouclier – les quelques acquis que j’ai pu obtenir par la fréquentation de la prison, les contacts que j’ai gardés et des livres de Jean Genet.
J’apprends les quartiers où tout le monde s’en fiche des gens qui vomissent par terre et hurlent leur misère, où tout tient dans vos fringues : votre crédibilité, votre statut, votre honneur : porte-t-il ou porte-t-elle la dernière casquette à la mode ? Où les mots, et pas davantage les promesses ne signifient quelque chose de vraiment réel, où l’on peut rester 3, 4, 5 heures dans un endroit risqué, sombre et froid, en attendant un rendez-vous qui ne viendra jamais, où les paroles de vos interlocuteurs qui vous tutoient d’emblée s’écoulent comme l’eau d’un robinet,dans une langue hybride et souvent incompréhensible. Où tout glisse pour chacun comme dépourvu du moindre d’affect ou morale personnelle, et que rien ne compte, excepté le manque qui rythme le temps; le manque comme moteur et comme piège; le manque jamais comblé, le manque qui d’abord, modeste, n’est revenu qu’après quelques jours, puis s’est s’est fait connaître dès le lendemain matin, puis s’est resserré en quelques heures. Et puis on ferait n’importe quoi pour ne pas le supporter encore, ne serait-ce qu’une poignée de minutes. Le manque que seules quelques secondes ne sépareront de la mort. Le manque de drogue ? Pas seulement ! Le manque de tout : abri, considération, chaleur, vêtements, nourriture, téléphone, de monnaie, de cigarettes…Il n’y a ni nuit ni jour comme repères, il n’y a que ce manque à satisfaire jusqu’à l’indécence. Moi, je n’ai pas succombé à ce fléau et c’est bien la première fois que je vis une situation semblable. J’apprends la misère humaine; plus encore : je l’éprouve, car j’ai toujours su qu’elle existait, bien entendu, mais de façon théorique, à l’instar d’une cancéreuse qui veut se cacher qu’elle est malade.
> Dans ces endroits où le nombre de boutiques taxiphones-internet est le baromètre du taux de pauvreté des habitants. Plus ce nombre augmente, plus la misère y est presque palpable. Chaque 50 mètres, vous en rencontrez une, souvent tenu par des pakistanais. On y crie au téléphone, les enfants pleurent, vos doigts s’enfoncent, d’abord hésitants, dans les touches crasseuses des claviers d’ordinateurs collés les uns aux autres dans ces lieux où l’on a toujours trop chaud ou trop froid.
> Et le soir, je ne sais pas par quel mystère, je découvre sur mon corps des hématomes et des griffures inconnues, comme si 1) soit j’avais reçu des coups et je n’avais pas eu mal dans l’immédiat de la blessure, 2) soit mon psychisme avait hystérisé ma douleur morale en lui donnant une forme somatique.
POUR PLUS D4info, CLIQUEZ SVP SUR CE LIEN TRES UTILE :
Affaire Brami-Dubec
MERCI D’AVANCE A VOUS NE M’OUBLIEZ PAS. UNE CHAMBRE MÊME DE 3 Mètres CARRES ME SERAIT TRÈS UTILE CAR JE N’AI PLUS D’ARGENT POUR PAYER LES HÔTELS CRASSEUX DANS LESQUELS Je me suis trouvé dans l’obligation de résider jusqu’à présent.
MERCI D’AVANCE
BRIGITTE BRAMI
>
<>
SUITE DE L’affaire je me permets de revenir vers vous,
Notre pervers national a donc fini par faire appel de la décision de la Chambre disciplinaire de l’Ordre départementale des médecins. En vérité, il l’a fait CONTRE MOI et pour gagner du temps, se faire encore et toujours passer pour une victime, lui qui connaît depuis 25 ans les décisionnaires en matière judiciaire et tous les journalistes qui font la pluie et le beau temps dans leur presse…
Il s’agit pour nous de faire montre de derniers gros efforts car je risque trois ans fermes pour …quelques cartes postales faits pour lesquels j’ai déjà été emprisonnée…6 mois !
Notre seul grande force, c’est d’inonder le plus de sites possibles de mon histoire, y compris avec pièces attachées pour preuves.
Il m’arrive une très grosse injustice. Pourriez-vous en faire part et poster LE PLUS LARGEMENT POSSIBLE ce qui m’arrive;
En vous remerciant d’avance.
Voici un site (qui n’est pas le mien) où vous trouverez des éléments de l’affaire :
http://lesboseparatiste.canalblog.com/archives/2009/11/30/15988539.html
Bien cordialement,
Brigitte Brami
A l’occasion du centenaire de la naissance de la naissance de Jean GENET (19 décembre 1910 -nuit du 14 au 15 avril 1986), nous avons le plaisir de vous convier à la prochaine
CAUSERIE SUR JEAN GENET LE 5 DÉCEMBRE DIMANCHE AM.
CAUSERIE SUR JEAN GENET (Brigitte Brami) + PERFORMANCE THÉÂTRALE ( SADIA MAANI) + DÉBAT -.(SALLE)
Thème : Étude spatiale du BALCON.
Dimanche 5 décembre · 16:30
Lieu à l’Hélicon-café ENTRÉE LIBRE MERCI.
99 rue de Charenton
75012 PARIS
Ce dimanche : Ambiance chaleureuse ; vous venez et partez quand vous voulez, et comme vous voulez, vous faites ce que vous voulez selon l’humeur, bref, : c’est exactement comme on aime !
A diffuser le plus largement possible stp.
Aucun niveau particulier n’est requis pour apprécier ces causeries.
B.B.
Causeries SUR JEAN GENET de Brigitte Brami
News fraîches entendu que le lieu des causeries sur Jean Genet seront susceptibles de changer mais resteront sur Paris. Merci d’avance de faire tourner Et D’ENVOYER A VOS LISTES DE POTOS ET POSTER SUR VOS BLOG ET SITES PRÉFÈRES.
Jean Genet, centenaire, autrement « ouvert » et prolongé…
par JEF TOMBEUR.
Je ne sais si Le Balcon (1956), pièce de Jean Genet, a pu ou non inspirer en partie, autant que Sade, son Salò ou les 120 journées de Sodome à Pier Paolo Pasolini… J’aurais dû m’en informer, au cours d’une conversation à bâtons rompus, auprès de Brigitte Brami. Sans doute m’aurait-elle répondu : « peu importe ».
Brigitte Brami, spécialiste de Genet, animera, PLUSIEURS CAUSERIES « rencontres » sur JEAN GENET, centrée cette fois sur Les pièces et les écrits significatifs d’une période particulière de l’oeuvre genetienne.
S’y trouver au parterre vous incitera sans doute à dévorer l’œuvre de Jean Genet.
Mener un entretien avec Brigitte Brami relève de l’exploit. Surtout si on la connaît un peu. Peut-être parvient-elle à mener les entretiens qu’elle peut avoir avec des gens qui lui sont étrangers, sachant leur fournir un « fil » pour évoquer son approche osmotique contrariée – car non-réciproque : elle n’a sans doute jamais rencontré physiquement Genet, et j’ai oublié de lui poser la question – de l’œuvre poétique, romancée, théâtrale, et polémiste de l’auteur du Balcon. C’est une pièce, indique la quatrième de couverture de l’édition menée par Michel Corvin pour Gallimard (Folio théâtre), qui se déroule dans un singulier bordel, soit une « maison de passes » et sans doute d’estocades entre des gens qui jubilent (ou le tentent) en interprétant des personnages détenteurs du pouvoir : du sabre (général), du goupillon (évêque), de la balance (juge), du sceptre (un chef de la police aspirant à la fonction de guide, conducator, caudillo). Corvin fut l’un des profs de Brigitte Brami, et il la mentionne en note bibliographique. Elle a déjà parlé, lors de deux « causerie » à l’Hélicon Café (16 h 30, dimanche 5 déc., 99, rue de Charenton, Paris), de l’espace dans ou plutôt du Balcon, mais aussi de la pièce LES BONNES.
Peut-être se vérifiera-t-il que mon intuition relative à Pasolini et Genet n’est pas si sotte. En tout cas, a posteriori, j’ai découvert en ligne un texte universitaire d’Arnaud Marie sur cette pièce qui évoque aussi Pasolini (et les balcons d’Orgie et d’Oedipe Roi) et Garcia Lorca (La Maison de Bernarda et Les Amours de Don Perlimplin).
Brigitte Brami a comme son « compagnon » (Jean GENET)découvert d’autres approches sensuelles en détention, puis en cavale. Contrairement à une Jeanne Moreau ayant tôt découvert la marginalité et la voyoucratie (petite ou grande, et elle sera rabatteuse d’occasion, de beaux garçons pour Genet), Brigitte Brami fut, jusqu’aux abords de la trentaine, une « jeune fille rangée ». Tout bascule par hasard, sans qu’elle ait pu prendre garde, en consultant Michel Dubec, psychiatre et expert devant les tribunaux, qui finit par l’éconduire professionnellement. S’ensuit une vindicte de l’expert déboussolé : il la fait condamner pour harcèlement, elle mène une information contre son livre à lui qui justifierait le viol, récolte près de 2000 signatures contre Le Plaisir de tuer, purge six mois de détention à Fleury (sur un an prononcé, n’y reste que de juin à novembre 2008), puis, à l’issue d’un second procès lui étant défavorable, elle file en cavale d’octobre 2009 à la mi-avril 2010. La justice a fait fi d’une audition en garde à vue totalement hors les clous, mais se montre compréhensive par la suite. Elle a, assure-t-elle, totalement « tourné la page », et voue désormais Michel Dubec à son oubli. « La cavale est beaucoup plus éprouvante que la détention, en tout cas en courte peine, si la vie vous a un peu armée pour la supporter, car dans un cas, on est pris en charge, et de l’autre, c’est une lutte de tous les instants… ». La détention, « contrainte par corps », l’a paradoxalement rendue « plus désirante », et la cavale rendue encore plus proche « des milieux interlopes des quartiers nord de Paris, la porte de la Chapelle, les Quatre chemins, de la proche banlieue, Aubervilliers, Montreuil » et de ces toxicos prostituées, vendant du sexe aux hommes, « femmes fortes, libres, malgré leurs possibles dépendances à des drogues, qui ont un rapport particulier au corps », dont celui des femmes, le leur et ceux d’autres femmes, dont celui de Brigitte. Entre quelques phases de répit en province, chez des amies, elle galère. « En cavale, il n’y a que les milliardaires et les menteurs qui peuvent dire ne jamais avoir connu de graves ennuis. On essaye d’avoir deux-trois longueurs d’avance sur ses poursuivants, mais en général, on n’en a qu’une, très courte… On se fait voler, parfois tabasser, guetter dans les parkings où on se réfugie, quittant un hôtel sordide à l’aube sans trop savoir lequel autre trouver pour la nuit suivante. ». Être en détention, en fuite, au contact de cet outre-monde, cela permet-il de mieux comprendre, appréhender, sinon Genet, du moins ses écrits, récits, entretiens ? « Genet ne se résume pas à la prison et pour moi, libre ou non, au contact ou à l’écart de ces fréquentations, il est surtout un soutien pour apprendre un savoir vivre, sans trait d’union. J’ai sans doute mieux appréhendé Genet depuis Fleury et la suite, mais ce n’est pas une compréhension intellectuelle. Le savoir est livresque, la connaissance est de l’ordre de la compréhension éprouvée, du sentiment qu’il exprima d’avoir vécu tant de fins du monde que celle-ci ne pourrait vous détruire… ».
C’est tôt, alors qu’elle est, vers 1995, en année de licence de lettres que Brigitte Brami s’ouvre, sous l’égide de Marie Redonnet, déjà « totalement », à Genet. Suit ce qui serait à présent un mastère 2 (bac + 5), diverses publications universitaires sur l’œuvre, et un projet de thèse, non soutenue. « 15 ans plus tard, elle serait encore en gestation si je renonçais à l’exhaustivité que je tentais d’atteindre et surtout si je renonçais à l’honnêteté par rapport à un homme qui n’aurait sans doute pas trop aimé être ainsi institutionnalisé. Pour ne pas tomber dans l’imposture, il faut créer une œuvre à côté, ce que sera mon court texte : je mets mes pas dans les siens, à une toute autre époque, ayant vécu des choses similaires mais aussi tout autre chose… ».
Ce sera, début février 2011, un 32 pages pour Indigène éditions, et d’une certaine manière par et pour la cofondatrice de cette maison, Sylvie Crossman. LE TITRE sera : LA PRISON RUINÉE à 3 euros !.
C’est sans doute grâce à la rencontre avec l’actrice, scénariste et réalisatrice Brigitte SY, qui avait tourné Les Mains libres (voir aussi le texte de Brigitte Brami sur C4N), film sorti depuis en DVD, qui la retrouvera peut-être pour un futur projet plus étroitement commun, qu’elle a osé décrocher son téléphone pour contacter Sylvie CROSSMAN, des éditions Indigène.
« C’était le 4 mai dernier, et cette rencontre aurait pu être qualifiée par André Breton d’hasard objectif, de “ farce de l’inconscient ”, que je fais la connaissance de Brigitte SY. Rentrée chez moi, je visionne son court-métrage, Fruits de mer, véritable miracle poétique en trois minutes, qui me rend la foi dans la vie, brise un cercle vicieux d’une quinzaine d’années pour entamer un cercle vertueux. Tout s’enchaîne ensuite magnifiquement… ». Ce petit livre, La Prison ruinée ( valant citation du début d’une phrase du Captif amoureux de Genet), s’est décidé une semaine après que Brigitte Brami a convaincu oralement Sylvie Crossman qu’elle n’écrirait pas sur Genet mais « dans la tradition genetienne ». Peut-être, estime-t-elle, « que le ton assez cru et l’écriture expressive de ce nouveau regard sur la détention, ont su séduire, tout comme la volonté de rendre Genet plus proche, moins académique : il faut inciter à lire Genet et moins les textes sur Genet, ce que ce petit livre à trois euros ne sera pas, le rencontrer dans ses pièces, ses textes… ». Brigitte Brami considère que l’auteur a été « bouffé » par ses critiques qui « tiraient la couverture à eux », comme le Sartre du Saint Genet, qui l’utilise pour développer ses propres thèses. Lire Genet, c’est lire tout Genet, et se laisser guider : « Derrida a estimé que Genet avait abandonné le monde grammatical pour aller partout dans le monde où cela saute, en Palestine, sur d’autres conflits. ».
L’actuelle célébration du centenaire de sa naissance (il est décédé en avril 1986), a rarement suivi tout Genet. Les Causeries de Brigitte BRAMI l’ambitionnent…