Article publié le 20/07/2009 Dernière mise à jour le 20/07/2009 à 18:19 TU
(Photo : AFP)
C’est les bras croisés et les sourcils froncés que les cousins Lukic ont accueilli leur jugement. Entre 1992 et 1995, Milan Lukic dirigeait les « Aigles blancs » ou « Justiciers », un groupe paramilitaire qui terrorisait et exterminait des civils musulmans à Visegrad dans le sud-est de la Bosnie-Herzégovine. A 41 ans, Milan Lukic est condamné à la prison à vie pour avoir commis des meurtres « sans pitié et vicieux », selon ses juges. En 2004, Milan Lukic avait déjà été condamné à 20 ans de prison par contumace par un tribunal de Belgrade pour l’enlèvement, la torture et l’assassinat de 16 musulmans en octobre 1992 en Serbie. Son cousin, Sredoje Lukic qui faisait partie de la même milice, écope de 30 ans pour avoir aidé et encouragé ces actes qualifiés d’« inhumains ».
Le 14 juin 1992, les deux hommes ont enfermé 70 femmes, enfants et vieillards dans une maison de Visegrad, avant d’y mettre le feu. Ceux qui tentaient de fuir étaient exécutés par balle. Une scène similaire s’est reproduite quelques jours plus tard dans une maison du village de Bikavak. Pour ces faits, Sredeje Lukic âgé aujourd’hui de 43 ans, a été acquitté par manque de preuves.
80 témoins se sont succédé à la barre du tribunal de La Haye, lors de ce procès ouvert il y a un an. Les cousins plaidaient non-coupable et leurs avocats demandaient leur acquittement. Le procureur avait requis la prison à vie pour les deux hommes.
Une quarantaine de personnes, dont de nombreux dirigeants militaires ou hommes politiques attendent encore d’être jugés par le Tribunal de La Haye. Parmi eux, Radovan Karadzic, arrêté il y a tout juste un an le 21 juillet 2008 par les services secrets serbes après 13 ans de cavale. Cet ancien chef politique des Serbes de Bosnie est poursuivi pour génocide et crimes contre l’humanité. Il est accusé d’avoir orchestré l’« épuration ethnique » en Bosnie au début des années 1990.
Au cœur de la défense de Radovan Karadzic, un accord passé avec un négociateur américain, « Richard Holbrooke, qui avait promis qu’il (Radovan Karadzic) ne serait pas poursuivi s’il acceptait de démissionner de la présidence de la République serbe de Bosnie… ce qu’il a fait ! », explique sur RFI Peter Robinson, l’un des avocats de Radovan Karadzic. L’accusé affirme que 18 témoins sont là pour attester de l’accord. Mais pour le Tribunal pénal international, il n’a aucune valeur juridique. Le procès de l’ex-leader serbe devrait débuter en septembre.