Avec son avocat comme face aux magistrats, Azedine M. n’est pas du genre loquace. Il est pourtant demandeur. Hier, l’homme sollicitait des magistrats une mise en liberté en attendant d’être jugé pour un périple ayant laissé sa victime dans une profonde terreur.

Rien de plus anodin que de se retrouver chez soi un 14 juillet. Rien de plus perturbant, alors que l’on est à la maison – un 14 juillet – que de se retrouver nez à nez avec un homme en slip et au corps couvert de boue. Les mésaventures d’un habitant de La Chapelle-d’Armentières ne font que débuter, connaissant un crescendo jusqu’au calvaire.

Dans la maison, l’intrus découvre un taille-haie et une fourche. Il s’en servira pour intimider son hôte. Ce dernier n’aura d’ailleurs pas d’autre choix que d’accompagner son « visiteur ». Direction l’extérieur. Là, la fourche dans le dos, le séquestré doit plonger dans la malle de son propre véhicule. Et l’homme presque nu de se précipiter au volant. Sur la route, conscient que des parties du corps de son passager dépassent par la plage arrière, le chauffeur le fera passer à l’avant.

Le périple durera près de quarante-cinq minutes. Il s’achevera… à La Chapelle-d’Armentières, face au domicile de la victime. Après avoir abandonné cette dernière et son véhicule, l’inconnu se lance dans une errance à travers champs avant d’être rapidement intercepté.

Hier, Azedine M. souhaitait être mis en liberté afin, disait-il, de « se rattraper ». « Tout est bloqué, renchérit le prévenu sans plus de précision. Il faut me faire sortir pour que je débloque tout ça. » Plus explicite, le procureur Couderc souhaitera, lui, le maintien en détention, notamment parce qu’aucune expertise psychiatrique n’a encore eu lieu.

Défendu par Nicolas Brazy, qui avait déjà réussi à le faire libérer début 2008 dans un autre dossier, Azedine M. doit bientôt comparaître devant une cour d’assises pour violences sur enfant. L’an dernier, malgré un contrôle judiciaire « très serré », l’homme est parti dans le sud de la France où il a fini incarcéré. Autant dire que la décision prononcée en fin d’après-midi par le président Jean-Marc Defossez n’a surpris personne : maintien en détention. •

L. B.

La Voix du Nord

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