AFP 09.07.09
“Combattre l’impunité et traduire en justice les auteurs des violences post-électorales au Kenya est fondamental pour l’agenda des réformes” à mener, déclare le panel de haut niveau, présidé par M. Annan, dans un communiqué.
M. Annan, dont la médiation au Kenya avait abouti fin février 2008 à un accord de partage du pouvoir entre les protagonistes de la crise, avait menacé de transmettre cette liste de noms au procureur de la CPI si le Kenya échouait à mettre en place un tribunal spécial local d’ici le 1er mars 2009.
Le gouvernement kényan s’est vu accorder un délai supplémentaire, après que des parlementaires divisés eurent rejeté la proposition de loi portant création du tribunal.
Dans son communiqué, le panel dit avoir décidé de transmettre la liste à la CPI à l’issue d’un accord conclu à Genève début juillet entre le procureur de la CPI et une délégation du gouvernement de coalition kényan.
De son côté, le procureur de la CPI Luis Moreno-Ocampo a indiqué à l’AFP que les responsables kényans “fourniraient en septembre un plan (pour la création du tribunal)”. “Ils disent que cela prendra un an; pour ma part, je n’impose pas de calendrier”, a-t-il ajouté.
Le procureur procède depuis février 2008 à une “examen préliminaire” sur ces violences. Un rapport du gouvernement kényan sur l’enquête a également été remis au procureur, a indiqué son bureau à l’AFP à La Haye.
“L’analyse préliminaire va progresser avec les éléments qui ont été remis : on ne peut plus attendre pour examiner les faits car on risque une perte des éléments de preuve”, a-t-on indiqué de même source.
Le Kenya s’est engagé à se dessaisir au profit de la CPI en juillet 2010 si aucune procédure nationale n’est engagée d’ici là, selon les termes d’un accord conclu le 3 juillet lors d’une rencontre à La Haye entre le ministre kényan de la Justice, Mutula Kilonzo, et le procureur Moreno-Ocampo, selon la même source.
L’annonce de la réélection du président kényan Mwai Kibaki pour un second mandat à l’issue de la présidentielle de décembre 2007 avait été contestée par l’opposition et suivie de violences politico-ethniques qui avaient fait environ 1.500 morts et plus de 300.000 déplacés.
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