Un gros trafic jugé dernièrement.
Deux gros dealers de drogues dures ont été interpellés et condamnés à de lourdes peines.

Le dealer principal était suivi depuis quelques semaines par la brigade des stupéfiants de Douai.
« Lors d’interpellations d’autres usagers, ce nom sortait régulièrement. »,
explique une source proche de l’enquête.
La toile se tisse peu à peu. L’étau se resserre. Un dossier suffisamment épais est constitué, permettant l’interpellation des deux Douaisiens le 10 août au matin à 10h55, dans une chambre d’hôtel de Douai.
Résidus de poudre, pipes à eau et armes
La perquisition de la chambre permet de mettre la main sur des résidus de poudres brunes et blanches, de la cocaïne mais aussi une balance de précision.
Et au domicile D.H., l’un d’entre eux, les policiers trouvent des téléphones, des pipes à eau, des armes et du matériel hifi… que le Douaisien troquait contre des doses de drogues.
A la barre, les deux prévenus ont triste mine, la drogue semble avoir rongé leur visage. Les deux acolytes, âgés d’une trentaine d’années paraissent en avoir bien plus. D.H. et R.G. ont été jugés en comparution immédiate, après quatre jours de garde à vue, vendredi 14 août par le tribunal correctionnel de Douai pour usage, acquisition, détention, importation et pour avoir cédé de l’héroïne et de la cocaïne.
Tous deux étaient en récidive
Le tribunal a condamné R.G. à 6 mois ferme et D.H., considéré comme le principal dealer, à 4 ans d’emprisonnement et mandat de dépôt.
8,50 kg de cocaïne
« Un trafic extraordinaire. »
Voilà comment le parquet de Douai a qualifié l’activité de D.H., âgé de 34 ans. Sur une période qui s’étale de 2006 à 2009, avec quelque temps de pause entre deux, il aurait importé 8,50 kg de cocaïne et 2,80 kg d’héroïne de Belgique.
Sur le Douaisis, il avait une trentaine de clients dont R.G.,  âgé de 36 ans.
Deux profils différents. Deux peines distinctes. La substitut du procureur, Aline Clérot, a souligné la différence de ces deux personnalités.
« Deux visages, deux approches et donc deux peines qui n’auront rien à voir .», souligne-t-elle lors de ses réquisitions.
Elle requiert deux ans de prison dont un an avec sursis et mise à l’épreuve pour R.G. et 5 ans d’emprisonnement avec un mandat de dépôt pour D.H.
La police a aussi entendu la conductrice qui devait apparemment emmener le duo en Belgique pour s’approvisionner. Cette dernière a notamment avoué avoir acheté près de 280 gr de cocaïne à D.H. en  trois ans. Et dans ses dépositions, elle affirme que D.H. « a toujours été dedans, il n’arrêtera jamais ».
Et pour cause, les deux prévenus ont un lourd passé de toxicomane derrière eux. D.H.  commence le cannabis dès 15 ans, l’héroïne à 19 et la cocaïne à 21.
Dans ses déclarations, l’homme de 34 ans explique être à environ 1,50 gr de cocaïne et 1 gr d’héroïne par jour.
Son trafic, il assure en consommer une grande partie.  Environ un quart apparemment.  Lors de l’audience, sa mine se décompose petit à petit. Il semble appréhender le jugement. Il sait qu’il risque gros.
Quant à son acolyte, qui a commencé aussi le cannabis à 15 ans, il est passé aux drogues dures à 18 ans.
« Il traficote pour payer sa consommation », précise le parquet.
S’il vend un peu de drogue c’est en quelque sorte pour ‘rendre service” « gratter un peu de conso », explique-t-il à la barre.
Aline Clérot, substitut du procureur le voit comme « la déchéance » du toxicomane. « Il s’est enfoncé de plus en plus profondément jusque cette interpellation. » A 36 ans, R.G. ne peut cacher les ravages de la drogue sur son visage.
Le visage du dealer
Le parquet fait la distinction entre les deux personnalités.  D.H. a selon la substitut du procureur « le visage du dealer » dû aux importantes quantités importées mais aussi par rapport à la nature des produits et à la durée du trafic, qui débute en 2006.
En défense, l’avocate de D.H. plaidera sur le basculement d’une consommation occasionnelle à une consommation régulière en 2006 suite à sa perte de travail et la séparation difficile avec sa petite amie.
Visiblement la situation sentimentale du prévenu n’a pas attendri le tribunal.  A la clef une peine lourde pour un trafic conséquent.

Article rédigé par :
Delphine Kwiczor

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