Le procès des parents de Rebecca Riley, petite Américaine décédée à l’âge de quatre ans d’une surdose médicamenteuse, s’ouvrait jeudi à Boston, relançant le débat sur le diagnostic des troubles pyschiatriques chez les jeunes enfants et leur traitement.
Les médecins de Rebecca Riley avait diagnostiqué chez elle des troubles bipolaires, des troubles de l’attention et d’hypéractivité avant même qu’elle n’ait trois ans. En décembre 2006, la fillette décédait à l’âge de quatre ans d’une pneumonie causée par l’ingestion d’un cocktail médicamenteux habituellement prescrit aux adultes.
Ses parents Michael et Carolyn Riley se retrouvent à présent devant la justice, poursuivis pour meurtre. S’ils soutiennent avoir suivi les prescriptions médicales, les procureurs les accusent d’avoir délibèrement surmédicamenté l’enfant pour la calmer, causant sa mort.
L’avocat de Carolyn Riley, Micheal Bourbeau, a assuré lors d’une audience préliminaire que sa cliente n’avait donné que le nombre de comprimés prescrits par la médecin de l’enfant, le Dr Kayoko Kifuji.
“Carolyn Riley a fait tout ce qui était en son pouvoir en tant que mère pour s’occuper de son enfant. Elle faisait confiance au médecin”, a fait valoir l’avocat.
Le Dr Kifuji n’a pas été inquiétée. Un grand jury a refusé de l’incriminer et en septembre, elle a retrouvé son poste de psychiatre pour enfants au Tufts Medical Center de Boston.
Pour certains psychiatres, l’affaire illustre la tendance à vouloir diagnostiquer trop tôt les troubles bipolaires, une maladie généralement décelée à l’adolescence ou à l’âge adulte.
“Certains enfants ont besoin de ces médicaments, mais je pense qu’on est sur une mauvaise pente quand, plutôt que de reconnaître qu’il est difficile de diagnostiquer cela à la petite enfance, la première réaction est de prescrire des médicaments”, a commenté le Dr Oscar Buskein, psychiatre pour enfants et professeur à l’université de Pittsburgh, sans lien avec l’affaire.
Selon un expert médical de l’Etat du Massachusetts, Rebecca est morte d’un cocktail de médicaments, qui pour certains étaient présents en dose mortelle dans le corps de l’enfant.
Dans les mois précédant sa mort, Rebecca montrait des signes de surmédication, selon le personnel de son école. Une assistante maternelle a comparé la fillette à “une poupée de chiffon” tant elle était faible. AP
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