L’affaire avait démarré par les déclarations d’un client, perquisitionné dans le cadre d’une autre affaire. L’enquête menée avait permis d’entendre plusieurs toxicomanes qui parlaient d’achats importants à hauteur d’un, deux, voire trois kilos. Elle concluait que le « big boss » du réseau était Patrice Couder, « le principal fournisseur sur Ribeauvillé », en tout cas entre 2004 et 2006. Le dealer aurait acheté et revendu, selon un de ses revendeurs, entre 14 et 28 kg de cannabis. Marchandise qu’il allait chercher à Lyon, par plaquettes de 500 g à un kilo. Le jeune homme a reconnu avoir vendu un maximum de 2,5 kg de shit et être allé trois fois à Lyon. Pas plus. Son avocate, M e Gilbert, a estimé que son client ne correspondait pas au profil du « big boss » : pas de niveau de vie grandiose, pas de portable servant d’outil de travail… « C’est la clameur publique qui l’accuse. »Un second prévenu a été mis en cause par une vingtaine de toxicomanes dont les plus assidus parlent d’achats jusqu’à 1,8 kg. L’intéressé reconnaît les faits, sauf d’avoir été « le second » de Patrice Couder. Il explique avoir été un « très gros consommateur », raison pour laquelle il revendait. M e Gross, pour sa défense, a estimé que le garçon avait déjà payé par deux périodes de détention provisoire de huit mois.

La motivation est la même pour le troisième de l’équipe, Mickael Renaud, qui assure avoir fumé jusqu’à 15 joints par jour. Il reconnaît deux kilos de cannabis et affirme ne plus toucher aux stupéfiants. Son représentant a insisté sur les efforts de réinsertion de son client, suivi par l’association Argile.

Marie-Claude Weiss, pour le parquet, a retenu des quantités de, respectivement, 10, 6 et 2 kg. Patrice Couder, détenu dans une autre affaire, a écopé de 18 mois de prison ; Mickael Renaud, d’un an avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans ; et le troisième prévenu de dix mois de prison avec sursis.

Prison avec sursis pour diffamation

« On pourrait sourire de cette affaire mais il y a quand même un problème quand on porte à ce point préjudice en lançant une rumeur », a déclaré, hier, devant le tribunal correctionnel de Colmar, M e Hincker, avocat de la partie civile. Le dossier évoqué concerne des diffamations à l’encontre d’un hôtel bas-rhinois et de sa gérante. Le prévenu, qui ne s’est pas présenté à l’audience, est un ressortissant allemand âgé de 69 ans qui fréquente la commune bas-rhinoise depuis une trentaine d’années. En décembre 2006, il a envoyé des courriers aux habitants du village, au maire, à l’office du tourisme ou à la presse pour dire que la commune était « dans les griffes d’un mouvement spirituel ». Selon lui, la secte Osho Bhagwan, dont le gourou avait été condamné aux États Unis pour des violences sexuelles sur enfants et trafic de drogue, avait envahi la bourgade alsacienne où elle détenait six hôtels. Il précisait que les rues étaient « submergées » par des « illuminés, souvent sous l’emprise de la drogue ».

La gérante d’un des hôtels désignés affirme avoir perdu 30 % de sa clientèle de proximité. La « campagne » aussi aurait créé un climat délétère dans le village. M e Hirtz, pour la défense, a plaidé « la bonne foi » de son client et a estimé qu’on ne pouvait le rendre exclusivement responsable de la perte de chiffre d’affaires. Marie-Claude Weiss, pour le parquet, a repoussé la bonne foi, le prévenu « ne démontrant rien de ce qu’il affirme ». L’homme a écopé de six mois de prison avec sursis. Peine assortie de l’interdiction de se rendre en Alsace, de la publication de la décision dans la presse locale, de son affichage pendant deux mois à la porte de la mairie. Le prévenu devra verser 3 451 € à la victime.

Assises du Haut-Rhin Un an ferme pour le cousin violeur

Un homme de 38 ans a été condamné hier, à Colmar, à cinq ans de prison dont quatre ans avec sursis par la cour d’assises du Haut-Rhin. Il était jugé pour des viols commis sur son cousin entre 1991 et 1996, dans le Ried. La victime était âgée de 12 à 17 ans au moment des agressions. Elle avait porté plainte il y a trois ans et demi. L’accusé, défendu par M e Metzger, avait reconnu les faits. Il est ressorti de l’audience comme il était arrivé : libre. Anne Galliath, pour le ministère public, avait requis six ans de prison ferme avec mandat de dépôt.

Vignes OGM La décision reportée

Le tribunal correctionnel de Colmar devait rendre, hier, sa décision concernant Pierre Azelvandre. Ce militant anti-OGM est jugé pour avoir sectionné quelque 70 pieds de vignes transgéniques cultivés par l’Inra à Colmar. Le délibéré a été prorogé au 19 novembre.

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