Le procès des hauts cadres de la police, de l’armée, de l’armée, de l’administration publique et de leurs complices n’aura certainement pas lieu en mars 2010. C’est du moins la conclusion que l’on pourrait tirer de la déclaration rendue publique par le collectif des avocats chargés de défendre ledit dossier…
En réaction au mémo que le procureur de la république aurait récemment adressé à la cour d’appel de Conakry, dans le cadre du lancement imminent, en mars, des assisses qui seront consacrées en particulier, à l’examen du dossier des narcotrafiquants qui croupissent depuis plus d’un an dans les geôles de la maison centrale de Conakry.
Inutile de rappeler que dans une affaire pénale, il n’ya point de procès sans la présence obligatoire des avocats de défense. A moins que d’autres hommes en robe ne se constituent d’office, sinon le procès des présumés narcotrafiquants risque d’être reporté sine die.
D’autant que selon la déclaration du collectif des avocats, «dès le début de la procédure, le Collectif des avocats de la défense avait constaté plusieurs cas d’immixtion de l’Exécutif dans le traitement de ce dossier». Le collectif des avocats s’insurge notamment contre ce qu’il considère comme ingérence de l’exécutif dans les affaires judiciaires, « la convocation des trois inculpés placés sous contrôle judiciaire au Camp Alpha Yaya Diallo par le Ministre chargé de la lutte anti- drogue au motif qu’aucun d’entre eux ne pourrait être libéré sans qu’il n’en soit informé. L’irruption du Président du CNDD en personne dans les locaux de la Cour d’Appel de Conakry pour prendre à partie les magistrats qui ont géré ces dossiers ».
Un procès d’autant plus bizarre que le collectif se demande, « dès lors, il se pose une question fondamentale : comment des inculpés qui n’ont pas encore été renvoyés devant la Cour d’assises peuvent être jugés par celles- ci ».
Si ce n’est que, « l’objectif visé est de montrer à l’opinion nationale et internationale que le CNDD lutte contre le trafic de drogue et que c’est pour cette raison que les narcotrafiquants ont cherché à le déstabiliser ». A rythme donc, on s’achemine vers, « vers une parodie de justice. Le scénario de la condamnation des intéressés est déjà écrit, il ne serait même pas étonnant que les quantum de leurs peines soient déjà fixés ».
Avant de terminer, le collectif jure de ne jamais livrer ses clients à la guillotine. Et surtout : « n’acceptera jamais que les personnes mises en causes soient présentées devant les caméras de la télévision comme des trophées remportés par le CNDD alors que le dossier de la procédure est vide et ne repose que sur des règlements de compte de la part d’individus aigris et envieux ».
Salématou Diallo pour GuineeConakry.info
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