Julien, 22 ans, sans domicile fixe, se présente à la barre du tribunal correctionnel, en comparution immédiate, pour répondre de vols commis dans plusieurs chambres le premier août dernier au Domaine d’Auriac. Mais le jeune homme n’a rien d’un SDF. Bien au contraire, vêtu d’un costume sombre, la coupe de cheveux impeccable, la voix posée… il en imposerait presque, il faut dire qu’il a l’habitude des tribunaux. Car le prévenu a déjà derrière lui un lourd casier judiciaire, dans différentes villes du sud de la France : Arles, Bordeaux, Montpellier, Carcassonne, avec des condamnations pour vols avec effractions, vols avec violences et des peines allant du sursis à de la prison ferme. D’ailleurs, il est sorti de prison il y a tout juste cinq mois. Pour avoir connu la prison, les foyers d’accueils dès l’âge de 14 ans, Julien exècre les foyers pour SDF: « Je veux dormir dans des endroits propres, il fallait donc que je me débrouille », confie le prévenu, c’est pour cela qu’il vit la plupart du temps à l’hôtel, réalisant des petits boulots, mais son passe-temps favori depuis quelques années c’est désormais le vol et dans les hôtels de luxe de préférence. Dans la soirée du 1er août, il se fait déposer en taxi, s’il vous plaît, au Domaine d’Auriac. Il se fait passer pour un client mais très vite, il repère les chambres vides et se charge de remplir une valise de portefeuilles, ordinateur portable, bijoux, montres…

Trahi par la surveillance vidéo

« Je suis rentré, j’ai pris et je suis parti », confie-t-il au président du tribunal. Cela pourrait être sa devise en fait, c’est une technique élaborée. Car muni d’une carte magnétique, il parvient à se faire passer pour un client de l’hôtel. Mais c’était sans compter cette nuit-là au Domaine d’Auriac sur les caméras vidéo. Sur les films, on le voit remonter dans son taxi avec une valise lourdement chargée. Un taxi et une compagnie rapidement identifiée et les policiers alertés n’auront aucun mal à trouver où le chauffeur l’a déposé. Perquisition, dans sa chambre d’hôtel, où l’on retrouvera de très nombreux objets volés ici et là, Julien est arrêté et reconnaît les faits. « Avant ce casier j’avais une vie normale, je commence à avoir une vie en pleine descente », explique-t-il, lui qui ne veut surtout pas passer pour un professionnel. « Très charmeur, un beau truand, c’est le plus beau des voleurs», ironisera le procureur Hébert. « Il fait son compagnonnage dans les hôtels de luxe », poursuit-t-il en demandant, en raison de son casier, deux ans de prison ferme. Me Essabir parlera d’une véritable problématique de son client par rapport au vol, relevant de la psychiatrie. « Il vous a dit, je veux que vous m’aidiez. Il faut lui trouver une solution mixte car il est dans une spirale, offrez lui une dernière chance, du sursis et des soins appropriés. Après en avoir délibéré le tribunal a condamné Julien à un an de prison ferme. Il a pris la direction de la maison d’arrêt de Carcassonne pas en taxi mais dans un fourgon de la police.

Jean-Luc Letitre

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