AFP 09.02.10 | 16h23

La justice camerounaise a renvoyé mardi au 9 mars le procès de trois journalistes et d’un enseignant inculpés pour avoir “relaté publiquement” lors d’un débat télévisé “une procédure judiciaire non encore jugée”, a annoncé à l’AFP l’avocat d’un des accusés.

Le tribunal de Douala (sud, capitale économique) “a renvoyé l’affaire au 9 mars, à la demande des avocats d’un des prévenus”, a expliqué Me Francis Ngnié Kamga, défenseur du journaliste indépendant Alex Gustave Azebaze.

Ils ont souhaité avoir le temps de prendre connaissance du dossier, a-t-il expliqué.

C’est le deuxième renvoi de ce procès, dont la première audience s’était ouverte le 12 janvier. Selon Me Ngnié Kamga, les avocats du professeur d’université Aboya Manasse Endong, autre accusé, qui ne s’étaient alors “pas constitués”, étaient présents mardi au tribunal.

Le professeur Aboya Manasse Endong, le journaliste Gustave Azebaze ainsi que ses confrères, Anani Rabier Bindji, de la télévision privée Canal 2 et Thierry Ngogang, de la télévision privée STV2, ont tous quatre été convoqués en justice pour avoir “relaté publiquement une procédure judiciaire non encore définitivement jugée” et “révélé sans autorisation un fait confidentiel”, selon les termes de leur citation à comparaître.

Le 1er juin 2008, tous quatre avaient animé ou participé à un débat sur STV2 consacré à l’opération “Epervier” de lutte contre la corruption lancée fin 2004 par les autorités. Ils avaient parlé “preuves à l’appui, de la justice à double vitesse” de cette opération, selon le Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC).

La Fédération internationale des journalistes (FIJ) a écrit au président camerounais Paul Biya pour dire son inquiétude “de voir la politique influencer” le jugement de cette affaire. Dans cette lettre adressée lundi au président camerounais elle l’exhorte à oeuvrer pour que les accusés aient “un procès juste et équitable”.

D’après la FIJ, un quatrième journaliste ayant participé au débat télévisé, Jean Marc Soboth, a fui le Cameroun mi-janvier, se disant victime de menaces pour avoir “condamné publiquement la procédure engagée contre” ses confrères

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