DUSSELDORF (Allemagne) – Un des accusés dans un procès anti-terroriste a mis en cause jeudi les services secrets turcs dans la préparation d’un attentat à la bombe, déjoué de justesse en Allemagne.
Atilla Selek, 24 ans, qui comparaît avec trois autres islamistes devant un tribunal de Düsseldorf (ouest de l’Allemagne) pour y répondre de complot visant à perpétrer des attentats anti-américains en Allemagne, a affirmé qu’un cinquième suspect — Mevlüt Kar –, actuellement en fuite, coopérait avec les services de renseignements turcs.
“Je sais qu’il travaille avec les services secrets turcs”, a affirmé M. Selek dont le témoignage écrit a été présenté jeudi au tribunal spécial d’assises. L’accusé n’a pas réfuté ses dires.
“Il fait des choses dangereuses avec les services secrets”, a-t-il ajouté selon les termes de ses aveux faits à la police le 17 juin.
“Je sais qu’il ne fait pas ça pour Allah, mais pour ses propres intérêts”, a-t-il ajouté.
La Cour fédérale de justice allemande a émis mardi un mandat d’arrêt international à l’encontre de M. Kar, 30 ans, un Turc né à Ludwigshafen (ouest de l’Allemagne), soupçonné d’avoir fourni 26 détonateurs aux quatre accusés, membres d’un groupuscule islamiste de la nébuleuse Al-Qaïda.
“Sans Kar je n’aurais pas réussi à faire passer les détonateurs en Allemagne”, a également affirmé M. Selek, mettant l’accent sur les “contacts” de M. Kar.
Après avoir vécu longtemps à Ludwigshafen, M. Kar serait aujourd’hui réfugié en Turquie, selon des enquêteurs cités par le magazine Spiegel.
Selon l’accusation, les quatre accusés — trois Allemands, dont un d’origine turque et un Turc — rêvaient d’un nouveau 11-septembre et préparaient au minimum trois attentats à la voiture piégée, notamment contre la base militaire américaine de Ramstein (ouest).
Arrêtés en septembre 2007 dans une ferme dans l’ouest de l’Allemagne, ils détenaient de quoi fabriquer des bombes 100 fois plus puissantes que celles employées à Londres en juillet 2005.
Les quatre accusés, qui ont longtemps été suivis par la police qui écoutaient leurs conversations lorsqu’ils préparaient les attentats, risquent des peines de 15 ans de prison.
(©AFP / 20 août 2009 16h29)
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