Ce fonctionnaire territorial de 28 ans a été récemment condamné pour complicité d’injure publique envers un agent de la mairie.
Valérie, une ancienne employée de la mairie d’Albias, n’a jamais supporté d’avoir inspiré Mme Le Fur, un des principaux personnages d’une nouvelle publiée, en été 2007, dans l’hebdomadaire « La Gazette des communes » (1).
Et pour cause : cette adjointe administrative lui ressemblant comme deux gouttes d’eau est, entre autre, traitée de « nana chiante, parano, maniaque, dépressive » par l’auteur de l’histoire, l’ancien directeur général des services de la mairie d’Albias. De quoi plomber une ambiance. Fin juin, ce fringuant doctorant en droit, âgé d’une trentaine d’années exerçant aujourd’hui dans la région niçoise, a été condamné par la cour d’appel de Toulouse pour complicité d’injure publique envers un particulier ».
Une victoire au goût amer pour Valérie qui a, en maladie, a fait une demande de mise en disponibilité. La fonction publique, elle en est écœurée.
« C’est une amie travaillant dans une collectivité locale qui, en août 2007, m’a appris que mon DGS avait publié une histoire dans laquelle il parlait de moi », se souvient Valérie.
Quand « Les fantômes du DGS » paraissent dans les pages de la « Gazette », le jeune fonctionnaire est déjà dans la région niçoise. Dans le cadre d’une demande de mutation, il a rejoint son pays natal.
c’est donc seule que Valérie découvre le portrait que cette plume dresse d’elle au travers d’une Mme Le Fur.
« Il y a de très nombreuses similitudes entre ce personnage et ma cliente », estime l’avocat de Valérie Me Olivier Bonhoure, du barreau de Toulouse.
Similitudes humiliantes
Ainsi, le personnage des « fantômes » ne boit pas de café car elle souffre de « problèmes intestinaux »…Comme Valérie. Mme Le Fur ne parle plus à son supérieur.
« C’était le cas de ma cliente à la suite d’une altercation verbale », souligne Me Bonhoure.
Au fil des lignes, des paragraphes, les similitudes se succèdent… Valérie se sent humiliée, ridiculisée et, forcément, elle s’enfonce dans sa dépression.
« Dès son arrivée, ça s’est mal passé avec moi. Doucement je suis tombée malade », raconte l’agent municipal. Au cours de l’audience devant la cour d’appel, le prévenu et son conseil Me Dalmayrac (1) ont plaidé « l’expression artistique », la figure de style…
Des arguments qui n’ont convaincu ni en première instance ni devant la cour d’appel.
Dans un des attendus, les juges soulignent : « Le prétexte de l’expression artistique ne peut pas justifier une pareille atteinte à la vie privée ».
Aujourd’hui, c’est dans le secteur privé que Valérie tente de se reconstruire.
Elle assure : « Mon cas n’est pas unique dans la fonction publique. Il y a beaucoup de gens qui subissent ce genre d’humiliation. Je veux qu’ils sachent que c’est dur, mais qu’on peut le surmonter et remporter des victoires ».
(1).- « La Gazette des communes » est un hebdomadaire d’information auquel est abonnée une majorité de collectivités de France.
(2). En fin de semaine dernière, Me Dalmayrac et son client étaient injoignables. Ils n’ont donc pas pu répondre à nos sollicitations.
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