Tiré au sort pour faire partie du jury à la session d’assises de mai 1912 à Rouen, l’écrivain André Gide tire de son expérience un ouvrage, assez logiquement baptisé Souvenir de la cour d’assises.
En guise d’introduction, il livre son sentiment sur son rôle du juge d’un jour : « A présent je sais par expérience que c’est une tout autre chose d’écouter rendre la justice, ou d’aider à la rendre soi-même. Quand on est parmi le public on peut y croire encore. Assis sur le banc des jurés, on se redit la parole du Christ : Ne jugez point. Certes je ne me persuade point qu’une société puisse se passer de tribunaux et de juges ; mais à quel point la justice humaine est chose douteuse et précaire, c’est ce que, durant douze jours, j’ai pu sentir jusqu’à l’angoisse. »
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