Le cascadeur Rémy Julienne, 79 ans, a reconnu lundi devant la cour d’appel de Paris “une part de responsabilité” dans le décès d’un cameraman sur le tournage du film Taxi-2 en août 1999, tout en affirmant que “si la production avait accepté les essais (qu’il) proposait, le drame ne serait pas arrivé”.

Le 11 septembre 2007, le tribunal correctionnel de Paris avait condamné le cascadeur à 18 mois d’emprisonnement avec sursis et 13.000 euros d’amende pour “homicide et blessures involontaires”. Rémy Julienne avait fait appel. Le tribunal avait relaxé Bernard Grenet, un producteur de la société Europa Corp dirigée par Luc Besson. Une décision dont la famille du cameraman, Alain Dutartre, a fait appel.

Selon le dossier, un premier essai de la cascade, réalisée à la sortie d’un tunnel près de la porte Dauphine à Paris, n’avait pas satisfait le réalisateur Gérard Krawczyk. Il a donc fallu modifier le trampoline et augmenter la vitesse de la voiture de 20km/h. Le matelas pour réceptionner le véhicule Peugeot 406 a donc été rallongé de 12m.

“Pourquoi l’emplacement des cameramen n’a pas été modifié?”, a demandé l’avocat général Denys Millet. “Le dispositif que j’ai mis en place a toujours fonctionné”, a rétorqué le prévenu eb se prévalant de plus de 1.000 films à son actif. Il affirme également qu’entre le moment où il a vérifié le dispositif et le moment de l’accident, la personne chargée de la protection du cameraman a été changée. “Je ne peux pas être partout à la fois”, s’est-il défendu. “La substitution s’est faite à son insu”, a aussi assuré son avocat, Me Jean-Gilles Halimi.

Les réquisitions sont attendues dans la soirée. L’arrêt sera ensuite mis en délibéré.

Alain Dutartre, un cameraman de 41 ans, avait été fauché le 16 août 1999 par une Peugeot 406 lors d’une cascade réalisée sous la direction du spécialiste Rémy Julienne. Son assistant, Jean-Michel Bar, 26 ans, avait été grièvement blessé aux jambes.

Le réalisateur du film, Gérard Krawczyk, le producteur Luc Besson et Thierry Guimard, un producteur travaillant pour la société de Luc Besson, mis en examen dans ce dossier, ont bénéficié d’un non-lieu à la fin de l’instruction.

Une semaine après ce drame, le parquet de Paris avait ouvert une information judiciaire contre X pour “homicide et blessures involontaires” afin de tenter d’éclaircir les circonstances de cet accident. AP

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