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Le procès de Jacques Viguier, ce professeur de droit toulousain poursuivi pour le meurtre de sa femme Suzanne disparue le 27 février 2000, s’ouvre lundi après-midi devant la cour d’assises de la Haute-Garonne à Toulouse. Une cinquantaine de témoins et une dizaine d’experts se succèderont à la barre lors de ce procès qui devrait durer dix jours, selon les avocats.
A l’approche de son procès, Jacques Viguier est “plein d’espoir” mais aussi “préoccupé”, d’après son avocat, Me Georges Catala. “Cet examen, d’un genre singulier, consiste à apporter la démonstration de son innocence”, a précisé l’avocat à l’Associated Press, tout en ajoutant que “les gens qui n’ont rien fait sont confiants”.
Pour les parties civiles, le procès devrait être “éprouvant”, selon Me Guy Debuisson, avocat de la famille de Suzanne Viguier. Hélène Blanch, la soeur cadette de la victime, “est très mal” et “a peur que le procès soit de nouveau reporté par un nouvel artifice qui permet de gagner du temps”, souligne l’avocat. “Il est temps que ce procès ait lieu et qu’une décision soit enfin prise”, estime Me Debuisson, précisant qu’il faudra “envisager l’appel” et “préparer les parties civiles” à ce cas de figure “très probable”.
Suzanne Viguier, 38 ans, mère de trois enfants, professeur de danse, a disparu le 27 février 2000 dans des conditions mystérieuses. Son corps n’a jamais été retrouvé. Son époux, professeur agrégé de droit public qui enseignait à l’université des sciences sociales de Toulouse, avait été mis en examen en mai suivant pour meurtre. Ecroué neuf mois, il avait été remis en liberté sous contrôle judiciaire, reprenant ses cours et obtenant la garde de ses enfants.
En janvier 2005, le juge d’instruction Philippe Guichard rouvrait l’affaire et ordonnait le renvoi de Jacques Viguier aux assises pour “homicide volontaire”. La défense avait alors fait appel, obtenant un complément d’information en mai 2005.
Aujourd’hui âgé de 51 ans, Jacques Viguier, qui a toujours clamé son innocence, devait initialement être jugé en décembre 2008. En raison des difficultés d’organisation de l’audience, le président de la cour d’assises, Jean-Louis Cousté, a décidé en décembre dernier de repousser ce procès au mois d’avril, allongeant en outre la durée des débats.
La veille de sa disparition, Suzanne Viguier, qui avait demandé le divorce, avait passé la soirée à un tournoi de tarot en compagnie de son amant Olivier Durandet. Ce dernier l’avait ramenée chez elle tard dans la nuit. Jacques Viguier affirmait l’avoir vue pour la dernière fois endormie sur le canapé le lendemain avant de partir faire un footing. Il n’a averti la police que trois jours plus tard. AP
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