La cour d’appel de Douai a relaxé mardi un médecin, ex-membre de la secte Graal, condamné en première instance pour non-assistance à personne en danger après la mort, en 1997, d’une patiente cancéreuse traitée par homéopathie.
Gérard Guéniot, 62 ans, avait été condamné à deux ans de prison avec sursis et à l’interdiction définitive d’exercer, en juin 2006, par le tribunal correctionnel de Lille.
En appel, le parquet avait requis la confirmation de cette condamnation.
Craignant de suivre une chimiothérapie, Evelyne Marsaleix, une mère de deux enfants atteinte d’un cancer du sein, avait consulté deux médecins lillois, M. Guéniot et un confrère, Michel Saint-Omer, tous deux adeptes de médecine douce et anciens membres du Graal.
Ce mouvement, qui recommande notamment les thérapies parallèles plutôt que la médecine classique, avait été classé comme secte dans un rapport parlementaire de 1995.
Les médecins avaient notamment fait observer à leur patiente un jeûne de 21 jours et prescrit des soins à base de cataplasme d’argile ainsi qu’un traitement avec des gélules homéopathiques à base de gui. La malade était décédée en janvier 1997 à l’âge de 31 ans.
L’Association de défense des familles et de l’individu victimes de sectes (ADFI), qui s’était constituée partie civile, a vivement regretté mardi la relaxe du Dr Guéniot.
“On est triste. Les filles de Mme Marsaleix, aujourd’hui âgées de 18 et 15 ans, attendaient une condamnation”, a indiqué à l’AFP la présidente de l’ADFI-Nord-Pas-de-Calais, Charline Delporte.
Pour l’un des avocats du médecin, François Jacquot, c’est “la fin d’une horreur judiciaire qui a duré 15 ans”. Au cours des audiences, il avait plaidé que le médecin n’avait vu qu’une seule fois Mme Marsaleix, “22 mois avant sa mort”.
Le Dr Saint-Omer, jugé aussi en juin 2006 pour le même chef, avait été condamné à deux ans de prison avec sursis. Il n’avait pas fait appel.
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