Le tirage au sort des jurés est l’un des préparatifs les plus fastidieux des sessions d’assises.
Présélectionnés sur des listes électorales rarement à jour, les jurés citoyens sont tirés au sort plusieurs fois avant d’en arriver jusqu’aux sièges du jury populaire.
Personne ne vient accomplir son devoir dans la bonne humeur.
Il y a ceux que les affaires de crimes sexuels rebutent ; ceux qui avancent une proximité avec la partie civile ou un des accusés, Il y a tous les autres qui ne peuvent, selon eux, se permettre d’abandonner leurs entreprises. Il y a enfin les derniers, qui ne se sont pas même déplacés et n’ont pas présenté de certificats médicaux ou demandes de dispense.
Chaque procès s’ouvre donc sur cet étrange processus d’une sélection qui n’a rien de naturel. Le Code de procédure p é n a l e autorise le ministère public à récuser trois personnes, la défense quatre.
« À l’appel de votre nom, merci de vous lever et de venir vous asseoir près de la cour », clame la présidente. La première à être appelée, une femme d’un âge avancé, manque de défaillir et souffle bruyamment pour exprimer son déplaisir. « Récusée », concède l’avocat général.
Même absence affichée de planification de l’autre côté de la barre : « On essaie de faire au jugé mais en fait, on ne maîtrise rien, analyse un avocat de la défense. On a tendance à vouloir écarter les femmes dans les dossiers de viol alors qu’il arrive fréquemment qu’elles soient plus compréhensives envers les accusés que les hommes ».
Une fois les jurés sélectionnés, ils ne pourront s’exprimer qu’à travers la voix de la présidente, qui dirige les débats. Pour poser les questions, ils font passer une note à la magistrate qui les relaie.
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