Prédateur sexuel
CLICANOO.COM | 24 juin 2009
COUR D’ASSISES. Entre les mois de janvier et mai 2007, Mohamed Dhakioine a agressé sexuellement quatre femmes et en a violé deux autres. Sa technique : il attendait qu’elles soient seules, dans la rue ou chez elle, pour se jeter sur elles. Le jeune homme a été condamné hier à 17 ans de réclusion criminelle.
La lecture du verdict n’aura rien changé à l’attitude de Dhakioine Mohamed. Totalement amorphe depuis le début de son procès, lundi matin, il n’a guère eu plus de réaction lorsque le président Jean-Pierre Szysz a annoncé la sentence prise hier à son encontre : 17 ans de réclusion criminelle assortis d’une peine de sûreté aux deux tiers, d’une injonction de soins et d’un suivi sociojudiciaire. Les jurés ont ainsi suivi les lourdes réquisitions de l’avocat général Anne-Marie Noël. Cette dernière avait recommandé une peine comprise entre 17 et 20 ans de réclusion criminelle. « Je veux que vous soyez justes mais aussi sévères. Cet homme n’a jamais eu de repentir. Autrui n’est qu’un objet pour lui. S’il a reconnu les faits, ce n’est pas pour laver sa conscience, il n’en a pas. C’est juste pour obtenir une peine moins lourde », a-t-elle lancé aux membres du jury.
« Un appétit sexuel sans limite »
Au terme d’une heure de délibéré, le jeune homme de 22 ans d’origine mahoraise a été reconnu coupable de viols, agressions sexuelles et violations de domicile. Une sanction prévisible compte tenu des nombreux éléments et témoignages à charge ainsi que ses aveux formulés mardi au cours de l’audience. Il y a deux ans, en l’espace de cinq mois, six femmes avaient fait les frais de « l’appétit sexuel de cet homme sans limite », comme l’a signifié Me Léopoldine Settama au cours de sa plaidoirie. Avocate de Marguerite*, 84 ans, et de Vanessa*, 20 ans, elle a également rappelé les circonstances dans lesquelles les deux femmes ont été agressées. « Marguerite a échappé au viol car elle lui a donné les deux cents euros qu’elle avait retirés pour payer ses impôts. L’appât du gain était ce jour-là beaucoup plus fort chez lui. Sans la présence d’une amie qui passait par là au même moment, Vanessa elle aussi aurait été abusée sexuellement par celui-ci », lâche-t-elle en désignant du doigt l’homme dans le box des accusés. Ce dernier, qui agissait uniquement le soir tard ou très tôt le matin, est décrit par la représentante du parquet comme « un prédateur de nuit, qui s’envole le matin, au lever du jour ». Si l’âge et le physique lui étaient totalement indifférents, les six proies étaient judicieusement sélectionnées en fonction d’un seul critère : elles se trouvaient seules, chez elles ou dans la rue, au moment des faits.
Un facteur qui sonne deux fois
Pour Me Marius Rakotonirina, avocat de Nabila* (agressée en avril 2007 alors qu’elle attendait le bus pour aller au lycée), « l’accusé a fait le choix de l’oisiveté. Le voyant emprunter la pente descendante, une assistante sociale a essayé de l’aider il y a quelques années. Il a tout abandonné au bout de six mois. Aujourd’hui, à cause de lui, ma cliente est encore sujette aux cauchemars, elle est angoissée et n’arrive plus à sortir seule », explique-t-il. Et l’homme de loi d’ajouter avec une pointe d’ironie : « Monsieur Mohamed, c’est le facteur qui sonne toujours deux fois, et quand il revient, ça fait mal. » Du côté de la défense, Me Michèle Fourmiller a axé sa plaidoirie sur la personnalité de son client. « Je regrette qu’il n’y ait pas eu d’expertise psychiatrique approfondie. Étant donné son attitude, je doute qu’il ait vraiment compris la gravité des faits. Je ne demande pas la relaxe mais une peine adaptée afin qu’il puisse avoir de l’aide en vue d’une réinsertion réussie. Une longue peine ne serait pas la meilleure solution ». En le condamnant à 17 ans de réclusion criminelle assortis d’une injonction de soins, les jurés ont pris en considération une partie de la requête de la défense
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24 Juin 2009
AMIENS
Dix-sept ans de réclusion criminelle pour le violeur
Violeur
Jérôme Docquincourt, 29 ans, a été condamné mardi par la cour d’assises de la Somme.
Il a écopé de dix années de réclusion criminelle, assorties d’une peine de sûreté des deux tiers et d’un suivi socio-judiciaire de 10 ans, pour le viol d’une jeune femme, commis le 4 août 2004.
Deux ans d’enquête
La première journée d’audience avait eu lieu lundi.
Elle avait été consacrée à l’examen des faits ainsi qu’aux circonstances dans lesquelles l’accusé avait été arrêté.
Celui-ci avait agressé la jeune femme au moment où elle sortait de chez elle, tôt le matin. Il l’avait violé et lui avait dérobé 435 euros et sa carte bancaire.
L’enquête pour identifier l’auteur du viol avait duré deux ans. C’est finalement une trace ADN, relevée sur la scène du crime, qui a permis d’interpeller Jérôme Docquincourt.
Hier matin, les jurés ont entendu à huis clos la victime, ainsi que des experts psychiatres.
Après la plaidoirie de Me Lardon-Galeotte, avocat de la partie civile, l’avocate générale, Françoise Dalle a évoqué le « marasme psychologique » et la dépression dans laquelle vivait la victime depuis son agression.
Elle a requis contre l’accusé une peine de 16 à 18 ans de réclusion criminelle.
Non préméditation
Me Djamila Berriah, avocate de la défense, est quant à elle revenue sur la personnalité de son client, mais auparavant, elle avait tenu à dénoncer la façon dont la police avait « maltraité la jeune femme pendant l’enquête, en refusant de la croire. »
Me Guillaume Combes, autre avocat de la défense, s’est attaché, de son côté, à démontrer que l’accusé n’avait pas prémédité son geste. Et qu’il n’avait pas ce jour-là son comportement habituel.
De fait, il a souligné que Jérôme Docquincourt avait ingéré de l’ecstasy.
C’est après un délibéré qui a duré près de deux heures, que les jurés ont rendu leur verdict.
Ce procès était le dernier de cette session d’assises commencée le 29 mai.
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