Journaliste zambienne poursuivie pour des photos d’accouchement
LUSAKA, 5 août (Reuters) – Le procès d’une journaliste zambienne accusée d’avoir distribué des documents obscènes pour avoir envoyé au vice-président des photos d’un accouchement s’est ouvert mercredi à Lusaka.
Chansa Kabwela, directrice de la rédaction du journal zambien The Post, a été arrêtée le mois dernier après avoir envoyé à certains responsables des photos d’une femme accouchant sans aide médicale lors d’une grève nationale du personnel médical.
“Le vice-président a été très ennuyé de voir de tels photograpjoes. Il a dit n’avoir jamais vu auparavant de telles photographies”, a dit au tribunal Kenneth Ngosa, secrétaire du vice-président.
Kabwela a expliqué à Reuters que la famille de la parturiente avait pris les photos et les avait envoyées au journal et que, comme elles n’étaient pas publiables, elle les avait adressées à des personnalités gouvernementales pour qu’elles puissent faire cesser la grève.
Le président zambien Rupiah Banda a reproché au Post d’avoir fait circuler ce qu’il a qualifié de pornographie.
(Stella Mapenzauswa, version française Nicole Dupont)
Zambie – Photos «obscènes» d’un accouchement
Lusaka — La secrétaire du chef de cabinet du gouvernement zambien a confié hier avoir été «choquée» par les photos «taboues» d’un accouchement mortel adressées à son supérieur, lors du procès d’une journaliste accusée de les avoir diffusées, sans les publier.
La rédactrice en chef d’un quotidien indépendant est jugée depuis mercredi pour la diffusion de «photos obscènes» présentant l’accouchement d’une femme qui n’avait pas pu accoucher à l’hôpital en juin à cause d’une grève des médecins, et dont le bébé était ensuite décédé.
«J’ai pleuré et je n’ai pas réussi à préparer le thé pour mon patron parce que voir de telles images est un tabou. J’ai également oublié de tamponner la date sur cette lettre parce que j’étais choquée», a déclaré à la barre Nawina Hagwangwa, secrétaire personnelle de Joshua Kanganja.
«J’ai eu des difficultés à donner les photos au secrétaire du gouvernement parce que selon moi elles étaient insultantes pour cette femme, mais je n’avais pas d’autre choix», a-t-elle raconté.
La tradition zambienne ne permet pas un homme de voir de telles images, a-t-elle expliqué.
Une photo, vue par un correspondant de l’AFP, montrent une jeune femme, jambes écartées, soutenue par deux autres dans une position verticale avec le corps d’un bébé dépassant, en position de siège. Un deuxième cliché montre un gros plan du bébé coincé dans cette position, alors que la mère, marquée par la douleur, s’allonge.
Le procès se poursuit le 28 août. La journaliste risque cinq ans de prison. Elle avait été arrêtée le 13 juillet pour diffusion de «photos obscènes», avant d’être libérée le même jour. La journaliste avait transmis ces photos à des groupes locaux de défense des femmes et au bureau du vice-président zambien George Kunda afin de dénoncer les dysfonctionnements du système de santé.
Le président Banda, choqué par les photos, avait exigé en juin lors d’une conférence de presse que la personne qui les a diffusées soit poursuivie.
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