10 février 2009 Réagissez à cet article

Un homme comparaissait hier, devant le tribunal de Saint-Brieuc. Il était accusé de violences envers sa femme, handicapée.

«Je ne vis plus, je suis anxieuse, j’ai peur de lui. Pourquoi a-t-il fait ça?» En larmes, tremblante sur le fauteuil roulant auquel la condamne son handicap, c’est une femme totalement à bout qui est venue dire, hier, toute sa détresse au tribunal. Une souffrance accrue depuis vendredi dernier et les violences dont elle a été victime. «J’ai vraiment vu un monstre devant moi», a-t-elle confié au tribunal entre deux sanglots.

«C’est grave ce que j’ai fait»

Vers 20h30 ce soir-là, pour une raison dont il ne se souvient même plus, son mari s’est présenté à leur ancien domicile conjugal (le couple est en instance de divorce depuis deux ans), il était totalement ivre et agressif. La victime a tenté de calmer sa fureur en lui offrant un café… qu’elle a reçu en pleine face en guise de remerciements. L’homme a ensuite détruit divers objets avant de s’en prendre à son épouse en la giflant à plusieurs reprises. Au point de la faire tomber de son fauteuil puis de le jeter sur elle alors qu’elle était à terre. La voisine, alertée par la téléalarme, l’a découverte ainsi, prostrée au sol. L’homme a été interpellé dans la soirée, chez sa nouvelle compagne, par des policiers qui ont eu bien du mal à le maîtriser tant il se débattait. Hier, à la barre du tribunal, le prévenu avait retrouvé tout son calme après un week-end en cellule. «Je ne me rappelle plus des faits mais je les reconnais. Si ma femme le dit, c’est que c’est vrai», a déclaré le prévenu qui, jusque-là, niait tout. «C’est grave ce que j’ai fait, c’est dû à l’alcool. Il faut que j’aille me faire soigner», a reconnu l’homme qui se définit comme «presque alcoolique».

«Pas de mot pour décrire ce qui s’est passé»

Le procureur de la République ne semblait pas beaucoup croire à son attitude repentante. «Il n’y a pas de mot pour décrire ce qui s’est passé. C’est l’horreur, c’est atroce, c’est innommable de renverser le fauteuil de quelqu’un qui est handicapé», a tonné Gérard Zaug, après avoir présenté ses excuses à la victime pour avoir mésestimé une précédente agression. Le tribunal a condamné Claude Heulot à un an de prison dont six mois avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans, avec obligation de soins. Il lui est, par ailleurs, interdit d’entrer en relation avec la victime.

  • Samuel Uguen
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