COUR D’ASSISES. La cour a tranché : quatre ans de prison pour Jean-Paul Charlettine, dont un avec sursis. La défense a réussi à faire requalifier le viol en atteinte sexuelle. Un verdict clément comparé aux quinze ans requis par l’accusation. « Qui dit la vérité dans cette affaire : la victime ou l’accusé ? » Ces mots de Me Yannick Mardenalom, avocat de la partie civile, résument parfaitement les débats d’hier. Dès la reprise de l’audience hier, Géraldine*, la victime qui accuse Jean-Paul Charlettine de plusieurs viols, a maintenu ses déclarations. « Quand il m’a violée, j’ai essayé de me défendre mais il était trop fort », commence la jeune fille de quatorze ans. Elle continue, catégorique : « J’ai pleuré et crié mais personne n’est venu. En tout cas, je me suis débattue ». Face à ses déclarations, Jean-Paul Charlettine ne bronche pas. Dans son box, il écoute attentivement ce qui se passe. Quand ce maçon de profession s’exprime, il balaie toutes les accusations d’un revers de main. « Lors de nos rapports, elle était d’accord », affirme-t-il avec assurance. « Bien qu’elle ne soit qu’une petite fille ? », demande le président Michel Carrue interloqué. L’accusé : « Oui, j’en suis sûr et certain ». Plus tôt dans la journée, les différents experts qui se sont succédé à la barre ont dressé un portrait peu flatteur de l’accusé. Ils le décrivent comme quelqu’un de « narcissique », “fruste » et « immature ». L’un des psychologues émet même une hypothèse assez alarmante : « L’individu peu présenter des symptômes qui se rapprochent de troubles pédophiles ». Le président Carrue demande plus de précisions sur ce point. « En clair, Jean-Paul Charlettine semble être attiré par des sujets féminins assez jeunes », analyse la psychologue.

« ELLE A COMMENCÉ À L’ALLUMER »

Depuis les premières investigations, l’accusé n’a jamais démenti avoir eu des relations sexuelles avec Géraldine. Agée de onze ans au moment des faits, ce détail n’avait pourtant pas refroidi ses ardeurs. « Que ce soit à La Réunion, à Paris ou à Tourcoing, lorsqu’on a onze ans, on est encore un marmaille », insiste Me Yannick Mardenalom. Pour le représentant de la victime, Jean-Paul Charlettine « a toujours menti tout au long de l’enquête » , tandis que sa cliente « est sans cesse restée sur ses positions ». Pour lui, cette affaire est claire. « Je sais ce qui s’est passé dans la tête de l’accusé. Il a essayé d’avoir plus que de l’amitié avec toutes les cousines de Géraldine. Comme elles ont toutes dit non, il ne restait plus que la plus jeune », s’emporte l’avocat. Les réquisitions du ministère public vont dans le même sens. « Dans cette affaire, il y a deux versions complètement opposées », explique Hélène Bigot en préambule. Pour l’avocat général, il ne faut ne pas se laisser avoir. « Ce n’est pas une simple atteinte sexuelle. Il ne s’agit pas d’un gars de quarante-cinq ans qui aurait pu résister à la tentation ou une gamine qui l’aurait provoqué dans sa voiture. C’est bel et bien un viol caractérisé ». De toute façon, selon elle, « en France, personne n’a le droit d’avoir des relations sexuelles avec une mineure de moins de quinze ans. Rien que ça, c’est un délit ». L’avocat général requiert quinze années de réclusion criminelle. Me Marion Riess, l’avocate de Jean-Paul Charlettine, joue le tout pour le tout. « Voyant que ses cousines avaient tout ce qu’elles voulaient avec mon client, Géraldine a aussi tenté sa chance. C’est elle qui a commencé à l’allumer », lâche-t-elle. Elle sait que l’accusé « ne va pas sortir innocent du tribunal ». Elle reste sur ses positions : « Il y a eu des relations sexuelles avec cette fille, mais pas d’éléments de viol. Pas de violences, de menaces, de contraintes ou de surprise. Au pire, une atteinte sexuelle ». La cour semble l’avoir entendue. Jean-Paul Charlettine est jugé non-coupable de viol. Le tribunal a requalifié les faits en atteinte sexuelle. L’accusé est condamné à quatre ans de prison dont un avec sursis et mise à l’épreuve

J.R.

*Prénom d’emprunt

CLICANOO.COM | Publié le 7 octobre 2009

2 réponses
  1. Katy S.
    Katy S. dit :

    Une atteinte sexuelle !!!!! sur une enfant de 11 ans !
    Quel culot….
    Décidément, les enfants sont bien mal protégés aujourd’hui…
    et une société qui ne défend pas ses enfants est une société aveugle et décadente….
    K.S.

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  2. Danette
    Danette dit :

    Un verdict qui a l’air effectivement choquant. De plus juridiquement ça ne tient pas car l’accusé lui même reconnaît avoir eu des relations sexuelles donc ce ne peut pas être une simple atteinte sexuelle (qui suppose l’absence de pénétration).

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