Mehmet Bodakçi, avocat à Amed, est poursuivi en justice pour avoir défendu un client au cours d’un procès. Rien que ça.

Son client, Mr Zekiye Ciçekli, âgé de 78 ans, était accusé de “propagande en faveur du PKK” pour avoir participé à une manifestation il y a 4 ans à Silvan (Amed soit Diyarbakir) et porter une photo d’Abdullah Öcalan. Il encourrait une peine de trois ans. Au cours de son procès, le Procureur lui a demandé s’il aimait Apo. Le vieil homme a répondu qu’il ne soutenait pas Mr Ocalan. Son avocat, Maitre Bodakçi, est alors intervenu pour rappeler au Procureur de la République qu’il n’avait pas le droit de poser une telle question. “Je conteste les questions posées à l’inculpé. Mon client a déjà répondu à cette question par sa défense. C’est donc une question inutile et les gens ne peuvent être forcés à dévoiler leurs opinions politiques” a-t-il objecté.

Si Mr Ciçekli est acquitté, l’avocat, lui, est inquiété. Le procureur de la République de Silvan a effectivement demandé au Ministère de la Justice l’autorisation de poursuivre l’avocat. L’autorisation accordée, la cour d’assises de Siverek a entamé le procès contre Maitre Mehmet Bodakçi pour “propagande en faveur d’une organisation terroriste” et “mauvaise usage de ces fonctions”. Une peine de 7 ans est recquise contre l’avocat.

La Cour d’assises de Siverek s’étant déclarée incompétente, le dossier a été transféré à la seconde chambre de la cour d’assises d’Amed. Le procès a débuté le 15 mai 2009. Maitre Emin Aktar, président du barreau d’Amed et avocat de Mr Bodakçi, a expliqué lors de l’audience qu’un avocat est libre de sa défense et que son client, avocat chargé de la défense de Mr Bodakçi, s’était seulement opposé, dans l’exercice de ces fonctions, aux questions persistantes et inutiles du Procureur qui aurait pu trouver réponse à ces questions lors de la défense.

Maitre Sezgin Tanrikulu, ancien membre du barreau d’Amed et autre avocat de Mr Bodakçi, a lui précisé que le barreau d’Amed ne saurait admettre les positions du Ministère de la justice et du Procureur de la République d’Amed.

L’avocate Meral Danış Beştaş, appelée pour la défense, a dénoncé quant à elle l’absurdité de la situation précisant que jamais un avocat n’avait été arrêté pour s’être opposé au Procureur de la République dans l’exercice de ces fonctions.

La seconde chambre de la Cour d’assises d’Amed a décidé de transférer le dossier à la quatrième chambres de la Cour d’assises.


Source: Haber Diyarbakir

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