Articles

PARIS (AFP) – 20.07.2009 11:49

Le rapport du comité Léger, chargé de faire des recommandations pour réformer le Code pénal, “sera remis au président de la République le 3 septembre”, a affirmé lundi la ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie.

voir_le_zoom : La cour d Appel de Paris, le 29 juin 2007La cour d’Appel de Paris, le 29 juin 2007

Le rapport du comité Léger, chargé de faire des recommandations pour réformer le Code pénal, “sera remis au président de la République le 3 septembre”, a affirmé lundi la ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie.

AFP/Archives – Thomas Coex

Le rapport du comité Léger, chargé de faire des recommandations pour réformer le Code pénal, “sera remis au président de la République le 3 septembre”, a affirmé lundi la ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie.

La remise de ce rapport, dont on sait déjà qu’il préconise notamment la suppression du juge d’instruction et l’introduction du plaider coupable en cour d’assises, a été annoncée par la garde des Sceaux aux chefs de cour, qu’elle avait réunis à son ministère, selon le texte de son discours.

Avec l’adoption de la loi pénitentiaire et la spécialisation des contentieux, issue du rapport de Serge Guinchard, cette réforme fait partie des trois chantiers lancés par l’ex-ministre Rachida Dati dont MAM entend faire des “priorités”.

La réforme pénale, a dit Mme Alliot-Marie, aura “l’objectif d’une simplification des cadres procéduraux, mais aussi du renforcement du contradictoire et des droits de la défense, et l’adoption du nouveau code de justice pénale des mineurs”.

“Garde à vue et détention provisoire devront être mieux encadrées, par des critères clarifiés en matière de privation de liberté et de délais. Il faut évoluer vers le modèle de l’Habeas Corpus, mais aussi vers une meilleure garantie des droits de la défense”, a insisté la ministre.

Issu de l’Angleterre médiévale, l’Habeas Corpus fixe les droits élémentaires de toute personne accusée, notamment savoir ce qui lui est reprochée et ne pas être emprisonnée avant d’être jugée.

Le “Comité de réflexion sur la rénovation des codes pénal et de procédure pénale”, présidé par le haut magistrat Philippe Léger, devait initialement rendre son rapport en juin, une date finalement repoussée après les élections européennes et le remaniement ministériel.

© 2009 AFP

Par Jean-Marie Pontaut, publié le 06/07/2009 14:43:23

Le comité de réflexion qui planche sur la réforme de la justice devrait remettre à la chancellerie ses propositions concernant les cours d’assises au début de juin. Elles introduisent notamment une mesure inédite dans le droit criminel français : si un accusé reconnaît sa culpabilité avant le procès, l’audience sera raccourcie et la peine, minorée, sous réserve de l’accord de la victime. Une façon de faire face à l’explosion des affaires de viol, qui engorgent les tribunaux. Cette procédure serait toutefois impossible si l’accusé encourait la réclusion à perpétuité.

Le comité propose, en outre, que les débats soient « sténotypés », voire enregistrés ou filmés, en vue d’une utilisation lors d’un procès en appel ou en cas de procédure de révision. Par ailleurs, les jurés seraient désormais autorisés à lire les pièces du dossier durant le délibéré. Au moment du tirage au sort du jury, les parties civiles, rebaptisées « victimes », auront le droit de récuser des jurés, qui n’est actuellement exercé que par le parquet et la défense.

Autre modification importante proposée par la commission : les arrêts devront être motivés, comme les jugements le sont au tribunal correctionnel. Enfin, la notion d’intime conviction serait maintenue, mais le président de la cour d’assises devrait rappeler que le doute profite à l’accusé.

NOUVELOBS.COM | 05.07.2009 | 14:44

La réforme souhaitée par Nicolas Sarkozy prévoit de confier les enquêtes au seul parquet, subordonné hiérarchiquement à la chancellerie. “Enterrer des affaires, je ne vois pas pourquoi et je ne vois pas surtout comment”, a affirmé la ministre de la Justice.

Michèle Alliot-Marie, Ministre de la Justice (sipa)

Michèle Alliot-Marie, Ministre de la Justice (sipa)

La ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie a promis dimanche 5 juillet “une autonomie de l’enquête” après la suppression du juge d’instruction, souhaitée par le président Nicolas Sarkozy et dénoncée par ses opposants comme la fin des investigations judiciaires indépendantes.
La réforme envisagée, sur laquelle une commission présidée par le magistrat Philippe Léger remettra son rapport “d’ici quelques semaines” selon Michèle Alliot-Marie, prévoit de confier les enquêtes au seul parquet, subordonné hiérarchiquement à la chancellerie.
Actuellement, le parquet dirige les enquêtes “dans 95% des cas”, un juge d’instruction n’étant désigné que dans les affaires criminelles et les dossiers correctionnels les plus complexes, a précisé la garde des Sceaux au “Grand rendez-vous” d’Europe 1/Le Parisien.

“Les procureurs sont des magistrats et resteront des magistrats”

La réforme voulue par Nicolas Sarkozy qui a déclaré être “prêt à discuter de l’indépendance du parquet”, prévoira “un certain nombre de garanties supplémentaires”, a dit Mme Alliot-Marie.
Ainsi, “l’autonomie de l’enquête doit totalement être préservée”. “Enterrer des affaires, je ne vois pas pourquoi et je ne vois pas surtout comment”, a-t-elle affirmé.
Concernant le statut du parquet, elle a rappelé que “les magistrats ont un statut spécifique” qui “tend à garantir leur indépendance”, qu’il soit du parquet ou du siège c’est-à-dire qu’ils soient chargés des poursuites ou des jugements.
“Les procureurs sont des magistrats et resteront des magistrats”, a-t-elle ajouté en n’envisageant “pas de changement du statut des magistrats du parquet”.

Pas d’instruction “orale”

Alors que le ministre de la Justice peut adresser des instructions aux procureurs, Michèle Alliot-Marie a estimé que celles-ci “lui paraissaient nécessaires dans le cadre des directives générales” fixant “la politique pénale du ministère”.
Des instructions “spéciales” “ne peuvent intervenir que dans certains cas, (et) sont écrites et versées au dossier”, a-t-elle dit, ajoutant qu’il “y aura transparence”. Elle a cité le cas d’une instruction chargeant le parquet de Bobigny de l’ensemble de la procédure sur l’accident aérien aux Comores.
Michèle Alliot-Marie a écarté en revanche toute instruction “orale” assurant: “ça n’est vraiment pas ma façon de travailler. J’ai toujours strictement respecté l’indépendance de la justice et ce n’est pas aujourd’hui que cela va commencer”.

“Chef de personne”

Mais elle a exclu de renoncer à ses prérogatives en matière de nomination des magistrats du parquet. Le garde des Sceaux peut en effet décider de ne pas suivre les avis du Conseil supérieur de la magistrature. “Renoncer par avance (à ces prérogatives, ndlr) c’est contraire aux textes et à l’esprit des textes”, a-t-elle souligné.
Enfin, alors que l’ex ministre Rachida Dati se présentait en “chef des procureurs” Michèle Alliot-Marie a indiqué n’être le “chef de personne”.

(Nouvelobs.com)

La Commission de la Justice du Sénat poursuivait mardi l’examen des quelque 200 articles de la proposition de loi visant à réformer la Cour d’assises.

L’objectif est de voter le texte en Commission la semaine prochaine, et en séance plénière de la Haute assemblée avant les vacances parlementaires, c’est-à-dire, en principe, d’ici au 16 juillet. Il reste donc deux semaines. Or, l’ampleur du travail à accomplir est considérable.

Compétences
Il faudra en outre, en Commission des Affaires institutionnelles, modifier l’article 150 de la Constitution de manière à y adapter les compétences de la Cour d’assises. Selon Francis Delpérée (cdH), ce vote devra être préalable à celui se rapportant à la proposition de loi de réforme de la Cour d’assises.

La Commission de la Justice a proposé mardi que soient réécrits un nombre important d’articles nés d’une proposition de loi de réforme de la Cour d’assises, de Philippe Mahoux, chef de groupe PS, qui a été remaniée, à la faveur d’un accord de majorité, par le ministre de la Justice, Stefaan De Clerck.

En ce qui concerne la plupart des modifications, elles se justifient par des considérations d’ordre technique.

Vingt ans maximum
Cependant, le MR a demandé à pouvoir également recadrer une partie du texte sur le fond. Ainsi Marie-Hélène Crombé et Philippe Monfils, ce dernier étant par ailleurs auteur d’une proposition de loi sur l’appel en matière d’assises, ont-ils déposé un amendement visant notamment à supprimer la correctionnalisation automatique de prises d’otages causant une incapacité permanente physique ou psychique, telle que prévue dans la proposition.

Cette correctionnalisation donne lieu à une peine maximale de 20 ans de réclusion. Ce n’est pas un “très bon signal pour la population”, ont estimé mardi les deux élus. “On ne fait que le choix de la pratique” actuelle, s’est justifié le ministre de la Justice, qui n’a pas été contredit par le reste de la majorité. (belga/acx)

30/06/09 18h41

NOUVELOBS.COM |

Alors que la précédente garde des Sceaux Rachida Dati et le président de la République souhaitent retirer les pouvoirs d’enquête au juge d’instruction pour les confier au seul procureur, dépendant de la Chancellerie, le nouveau secrétaire d’Etat estime nécessaire une réflexion sur le statut des procureurs.

Jean-Marie Bockel (SIPA)

Jean-Marie Bockel (SIPA)

Quelques jours après avoir pris ses nouvelles fonctions, le nouveau secrétaire d’Etat auprès de la ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie, Jean-Marie Bockel, s’est désolidarisé de l’ancienne garde des Sceaux Rachida Dati et de Nicolas Sarkozy. Il a en effet estimé, samedi 27 juin sur Europe 1, que la suppression du juge d’instruction, voulue par le chef de l’Etat, passait par une réflexion sur le statut des procureurs.
Or, le président de la République avait annoncé début janvier son intention de retirer les pouvoirs d’enquête à ce juge indépendant pour les confier au seul procureur, magistrat du parquet dépendant de la Chancellerie.
Le monde judiciaire dans son ensemble, mais aussi le Conseil de l’Europe, sont opposés à une telle réforme si elle ne s’accompagne pas d’un renforcement de l’indépendance des procureurs, ce qui n’est à l’heure actuelle pas envisagé par le gouvernement.

Réfléchir sur le rôle du parquet

“La réflexion aujourd’hui engagée ne me choque pas, mais tout est dans les conditions, dans ce que l’on mettra à la place. C’est un sujet que je veux encore approfondir avant d’exprimer une opinion définitive”, a commenté Jean-Marie Bockel, qui a dit ne pas avoir “de difficulté de principe à revoir la question de l’instruction”.
Mais “cela passe aussi par la réflexion sur le rôle du parquet”, a-t-il ajouté.
“Il faudra aussi poser la question du statut des procureurs ? vous pensez cela ?”, l’a alors interrogé le journaliste d’Europe 1. “Absolument”, a répondu le secrétaire d’Etat.

Le projet de loi pénitentiaire pas remis “aux calendes grecques”

Jean-Marie Bockel, en charge des prisons, a par ailleurs assuré que le projet de loi pénitentiaire, actuellement bloqué après son adoption au Sénat, “sera examiné par l’Assemblée nationale”, tout en disant ignorer si la procédure d’urgence serait maintenue.
“Il y a un travail qui doit se faire après l’adoption au Sénat de manière à ce que cette loi réponde vraiment à ce que l’on en attend. Ensuite nous verrons, ce sujet n’est sûrement pas remis aux calendes grecques”, a-t-il dit.
(Nouvelobs.com)
Sur Nouvelobs.com

[ 26/06/09  ]

L’exécutif s’apprête à faire adopter un amendement au projet de loi sur la mobilité des fonctionnaires l’autorisant à modifier par voie d’ordonnance le fonctionnement de la justice administrative. Un cavalier législatif dénoncé par les magistrats.

Entamée depuis plus d’un an maintenant, la réforme du Conseil d’Etat n’a rien d’un long fleuve tranquille. Elle a provoqué une grève d’une partie des juges administratifs il y a trois semaines, soutenue par l’Union syndicale des magistrats administratifs (USMA). Et leur mécontentement n’est pas retombé depuis. Bien au contraire.

Le gouvernementest, en effet, sur le point de faire adopter un amendement au projet de loi sur la mobilité des fonctionnaires par l’Assemblée nationale (l’examen est prévu dans les tout premiers jours de juillet) l’autorisant à modifier par voie d’ordonnance les règles relatives au fonctionnement de la justice administrative, notamment le rôle et le périmètre d’intervention du rapporteur public.

Ratification expresse

Une procédure contesté par l’USMA : « On peut tout à fait admettre que les conditions de recrutement, de nomination, et de rémunération des membres du Conseil d’Etat entrent dans le cadre de ce projet de loi, mais pas la réforme du rapporteur public. Cela n’a rien à voir avec la mobilité dans la fonction publique. C’est un cavalier législatif qui va nous priver d’un véritable débat au Parlement », dénonce Axel Barlerin, président de l’USMA.

L’amendement a déjà été adopté par la commission des Lois de l’Assemblée nationale. S’il devait être voté en séance plénière, les ordonnances devront tout de même être validées par le Parlement selon la procédure de ratification expresse introduite par la révision constitutionnelle.

Parmi les mesures de la réforme les plus critiquées figure la suppression de l’intervention systématique du rapporteur public pour les affaires concernant le permis à points et le contentieux des étrangers, soit un quart du contentieux administratif (« Les Echos » du 4 juin). Un mécanisme qui contrevient, selon certains juges, au principe du contradictoire et au droit à un procès équitable pour chaque justiciable.

MARIE BELLAN, Les Echos

NOUVELOBS.COM | 24.06.2009 | 12:29

L’ex-ministre allemande de la Justice a rendu un rapport sur “l’utilisation abusive du système judiciaire répressif motivée par des considérations politiques”. Elle préconise “de renforcer l’indépendance des procureurs et de permettre aux avocats de la défense d’accéder à l’enquête préliminaire conduite par le parquet”.

(Sipa)

(Sipa)

Le Conseil de l’Europe invite la France à revoir son projet de suppression des juges d’instruction dans un rapport sur “l’utilisation abusive du système judiciaire répressif motivée par des considérations politiques”.
Si toutefois le projet était confirmé, il conviendrait “de renforcer l’indépendance des procureurs et de permettre aux avocats de la défense d’accéder à l’enquête préliminaire conduite par le parquet comme c’est actuellement le cas devant les juges d’instruction”, précise le rapport présenté mardi 23 juin à Strasbourg par l’ex-ministre allemande de la Justice Sabine Leutheusser-Schnarrenberger qui siège aujourd’hui comme députée libérale à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE). L’APCE doit voter sur ce rapport lors de sa session de septembre.

Augmenter les ressources de l’aide juridique

Le document plaide aussi pour une hausse des ressources affectées à l’aide juridique à mesure que le système de justice pénale acquiert une dimension plus accusatoire.
Il demande que soit envisagé le rétablissement d’une majorité de juges et de procureurs au sein du Conseil supérieur de la Magistrature (CSM) ou à veiller à ce que parmi les membres nommés par les organes politiques figurent également des représentants de l’opposition.
Il souhaite également que soit “donné force obligatoire à l’avis du CSM pour les décisions visant les procureurs”.
Selon l’ex-ministre allemande, si l’on décide de supprimer le juge d’instruction, “certaines conditions essentielles devront être satisfaites pour éviter l’impression que cette réforme vise à protéger la classe politique de tout contrôle judiciaire”.

Eviter un système à deux vitesses

Elle cite ainsi le degré d’autonomie du procureur qui doit être “beaucoup plus grand en pratique que cela ne semble le cas actuellement”.
Une dose plus élevée de procédure accusatoire “nécessiterait aussi une augmentation substantielle des ressources affectées à l’aide judiciaire pour éviter un système de justice pénale à deux vitesses.
S’agissant du CSM, la parlementaire se dit favorable au maintien au moins de la parité entre les juges et procureurs d’un côté, et les personnalités nommées par le pouvoir politique, de l’autre.
“Mais, ajoute-t-elle, en ce qui concerne ces dernières, il paraîtrait raisonnable que les forces politiques d’opposition soient aussi représentées”.
Le rapport de l’APCE examine également la situation dans d’autres pays membres du Conseil de l’Europe.

(Nouvelobs.com)

Sur Internet

BELGA

24 juin 2009, 10:05

Il y aura moins de procès d’assises et ceux-ci dureront moins longtemps, pas plus de trois jours si l’accusé a avoué les faits. Il n’y aura pas d’appel possible d’une décision rendue par une cour d’assises mais que la Cour de cassation devra évaluer les motivations de l’arrêt. Voilà quelques points de la proposition du gouvernement pour réformer les cours d’assise.

Un accord sur la réforme des Cours d’assises

© Pierre-Yves Thienpont.

La majorité est parvenue à un accord sur le sujet, à quelques points près, mardi après-midi, indiquent les journaux du groupe Concentra ce mercredi. Cet accord sera présenté au Sénat ce mercredi. L’objectif est d’aboutir à un vote avant les vacances d’été.

L’accord prévoit notamment qu’il n’y aura pas d’appel possible d’une décision rendue par une cour d’assises mais que la Cour de cassation devra évaluer les motivations de l’arrêt.

La procédure sera en outre allégée ; la cour se réunira lors d’une audience préliminaire, sans le jury, pour examiner les questions de procédure et la liste de témoins appelés à se présenter à la barre.

Les cours d’assises traiteront en outre moins de dossiers : toutes les affaires qui peuvent être correctionnalisées seront automatiquement renvoyées devant un magistrat correctionnel.

(belga)

_______________________________________

La procédure en Cour d’assises bientôt allégée

Il y aura moins de procès d’assises et ceux-ci dureront moins longtemps (pas plus de trois jours si l’accusé a avoué les faits(. Voilà quelques points de la proposition du gouvernement pour réformer les cours d’assise, indiquent des journaux mercredi.
La majorité est parvenue à un accord sur le sujet, à quelques points près, mardi après-midi. Cet accord sera présenté au Sénat ce mercredi. L’objectif est d’aboutir à un vote avant les vacances d’été. L’accord prévoit notamment qu’il n’y aura pas d’appel possible d’une décision rendue par une cour d’assises mais que la Cour de cassation devra évaluer les motivations de l’arrêt. La procédure sera en outre allégée; la cour se réunira lors d’une audience préliminaire, sans le jury, pour examiner les questions de procédure et la liste de témoins appelés à se présenter à la barre. Les cour d’assises traiteront en outre moins de dossiers: toutes les affaires qui peuvent être correctionnalisées seront automatiquement renvoyées devant un magistrat correctionnel. (NLE)
_______________________________
Belgique » Judiciaire » article

D’accord pour réformer la Cour d’Assises

25.06.09 – 06:58 Il y a un accord au sein de la majorité fédérale pour réformer la Cour d’Assises. Ce mercredi matin, au Sénat, le Ministre de la Justice Stefaan De Clerck en a présenté les contours. Cette réforme est attendue depuis 2004.

Premier grand principe: le jury populaire reste au centre de la procédure en Cour d’Assises. Deuxième principe: une nouveauté, notamment rendue nécessaire par l’arrêt de la Cour européenne des Droits de l’homme dans l’affaire Taxquet, désormais, les verdicts devront être assortis de motivations, que les jurés rédigeront après avoir statué sur la culpabilité mais cette fois, en présence du magistrat. Et puis il y a toute une série de mesures d’allègement de procédure.

Stefan De Clerck s’explique: “Par exemple, essayer d’organiser toutes les incidents de procédure avant que les Assises ne commencent, on va installer les jurés avant que la procédure ne commence. Nous allons essayer de prévoir un magistrat au lieu de trois dans quelques cas qui sont d’ordre plus simple, nous les avons prévus pour quelqu’un qui plaide coupable, que ça prend en principe trois jours, quelqu’un qui plaide non coupable, cinq jours. Mais c’est évident que nous prévoyons la possibilité pour le président, de prolonger les Assises parce que ça peut être des affaires absolument complexes. Nous avons eu le dossier Habran, en 6 mois, c’est trop long, mais en même temps, c’était d’une complexité un petit peu hors catégorie. Donc il faut avoir de la flexibilité dans tout ça.

(P. Magos)

Crédit photo: Archive Belga

___________________________________________________

Cour d’assises: procédure simplifiée, verdicts motivés

Le jury d’assises devra motiver son verdict et les procès d’assises dureront moins longtemps: la justice allège et précise son fonctionnement.

Cour d'assises: procédure simplifiée, verdicts motivés

Aujourd’hui, entre 12h30 et 13h00, l’émission “Fait Divers”, sur BEL RTL, revient sur la réforme de la Cour d’Assises. Un accord est intervenu au sein du gouvernement. Il prévoit des procès en Assises plus courts et surtout une motivation des verdicts par les jurés. Qu’est ce que cette procédure va changer ? Les jurés auront-ils une tâche plus difficile ? Faut-il maintenir les procès en Assises ?

Thierry Dupièreux se posera toutes ces questions et attend les vôtres. Vous avez été juré lors d’un procès. Vous avez été impliqué dans une affaire traitée en Assises. Nous attendons vos témoignages dès maintenant au bas de cet article, ou par téléphone au 02/337.66.60. “Fait Divers”, c’est entre 12h30 et 13h00 sur BEL RTL.

Il y aura moins de procès d’assises et ceux-ci dureront moins longtemps, pas plus de trois jours si l’accusé a avoué les faits. Voilà quelques points de la proposition du gouvernement pour réformer les cours d’assise.

La proposition de loi du sénateur Philippe Mahoux a servi de texte de base pour la réforme de la cour d’assises. La majorité fédérale est parvenue à un accord à ce sujet mardi après-midi.

L’accord a été présenté hier au Sénat et doit encore être amendé. L’objectif est d’aboutir à un vote au sénat avant le 21 juillet et après les vacances à la chambre pour une entrée en vigueur début 2010. la motivation du verdict sera d’application dès l’entrée en vigueur de la loi au moniteur, en principe avant la fin de l’année.

Pas d’appel

Il n’y aura pas d’appel possible d’une décision rendue par une cour d’assises mais la Cour de cassation devra évaluer les motivations de l’arrêt.  La procédure sera en outre allégée : la cour se réunira lors d’une audience préliminaire, sans le jury, pour examiner les questions de procédure et la liste des témoins. Les cours d’assises traiteront moins de dossiers en fonction des affaires qui pourront être traitées par un tribunal correctionnel

Le 13 janvier 2009, la Cour européenne des droits de l’homme (Strasbourg) avait condamné la Belgique pour procès inéquitable envers Richard Taxquet (dossier Cools). En cause, notamment, le défaut de motivation de l’arrêt de la Cour d’assises. Cette condamnation a relancé le débat sur les assises et poussé, le 23 janvier dernier, la cour d’assises de Gand à motiver les réponses aux questions sur la culpabilité, une primeur en Belgique.


Douze propositions pour réformer la justice pénale : le rapport du comité dirigé par Philippe Léger ne sera pas taxé de lourdeur. La réforme de la procédure pénale avait été impulsée par Nicolas Sarkozy devant la Cour de cassation, le 7 janvier, avec l’annonce de la suppression du juge d’instruction. Le projet de rapport du comité Léger, dévoilé par Le Figaro du 16 juin, et que Le Monde s’est procuré, propose un changement considérable de la procédure pénale : il renforce nettement les pouvoirs du parquet, réduit le champ d’intervention du juge et améliore les droits de la défense. Le rapport définitif sera remis au prochain garde des sceaux, début juillet.

Le procureur. Le comité estime que ses propositions “rénovent le rôle du ministère public en le consacrant comme l’unique directeur d’enquête, l’autorité de poursuite naturelle, et l’accusateur de l’audience”.

Le rapport parachève le mouvement entamé en 2002 d’accroissement des pouvoirs du parquet. Avec la suppression du juge d’instruction, il contrôlera l’ensemble des enquêtes, décidera du classement des affaires ou des poursuites, et des renvois devant le tribunal. Il conduira l’accusation lors de l’audience, en lisant l’acte d’accusation, en menant les interrogatoires des personnes mises en cause et des témoins, avant la partie civile et la défense, selon le modèle de la “cross examination” américaine. Le rapport parle d’“interrogatoire croisé”.

Le comité ne prévoit pas de changement du statut des procureurs, dont la nomination et la carrière dépendent entièrement du pouvoir exécutif. Cette partie du rapport n’a pas été modifiée depuis le document d’étape de février, malgré les critiques et les débats sur ce point clé. Le comité s’abstient d’évoquer la décision récente de la Cour européenne des droits de l’homme, qui a considéré que le procureur français n’était pas “une autorité judiciaire”, en raison de son manque d’indépendance par rapport au pouvoir politique.

Le juge. “Comme le juge d’instruction, le président d’audience est à la fois enquêteur et juge”, rappelle le comité. La réforme proposée veut “clarifier le rôle du juge en le recentrant sur sa fonction juridictionnelle”. Il justifie ainsi la suppression du juge d’instruction, remplacé par un “juge de l’enquête”. Ce dernier arbitrera les demandes des parties et pourra contraindre le parquet à réaliser des actes qu’il n’avait pas voulu faire. Le rapport est muet sur le statut de ce juge.

La même logique conduit à proposer la transformation du président de chambre ou de cour d’assises en “juge arbitre”. Il ne conduira plus les débats comme aujourd’hui, avec, selon le comité, le risque de “donner l’impression qu’il manifeste son opinion”. Mais il veillera à leur “bon déroulement”. Il pourra intervenir à l’issue des interrogatoires pour “poser des questions complémentaires”.

En outre, les décisions de cours d’assises seront motivées, car “la motivation constitue une garantie contre l’arbitraire du juge”. Le rapport reconnaît les “difficultés” d’une telle motivation, sans apporter à ce stade de solutions. Le changement de la procédure en cour d’assises va augmenter les durées des audiences. Aussi le comité préconise-t-il une audience simplifiée, centrée sur la personnalité et la peine, quand l’accusé a préalablement reconnu sa culpabilité.

L’avocat. Les pouvoirs de l’avocat seront renforcés, même si une grande majorité juge ces avancées insuffisantes. Il sera présent à la première et à la douzième heures de la garde à vue, et accédera aux procès-verbaux des auditions du client. L’avocat pourra assister aux interrogatoires en cas de prolongation de la garde à vue au-delà de 24 heures (20 % des cas).

Lors du procès, l’avocat du prévenu ou de la partie civile interviendra plus souvent. Il interrogera les témoins à la suite du parquet. L’avocat de la partie civile pourra récuser des jurés, mais ne pourra faire appel du verdict.

Alain Salles
  • LeTélégramme.com

11 juin 2009

Me André Elard, avocat pénaliste à Brest, ne s’est pas contenté de l’annonce. À l’annonce du plaider- coupable possiblement proposé en cour d’assises, l’avocat contre-attaque. Il évoque l’avènement d’une justice de gestion à la place d’une justice de qualité.

  • Me André Elard, avocat pénaliste à Brest.
  • «À la certitude entendue que ça ne se fera pas, je réponds méfiance». Le doute que nourrit MeAndré Elard sur la proposition de la commission Léger d’ouvrir certains procès d’assises au plaider-coupable est intense. Ou tout au moins, le plaideur souhaite prévenir que guérir. Pour lui, il en va d’une question d’éthique et, au risque d’utiliser des termes pompeux, de philosophie. «Le plaider-coupable aux assises, révélé par une indiscrétion orchestrée, n’est pas le même qu’en correctionnelle. Ici, il n’est pas question de négocier la peine mais bien d’éluder l’étude des faits lors de l’audience», note-t-il. L’accusé qui choisirait cette voie judiciaire bénéficierait automatiquement d’une ristourne sur la peine. Pour ceux qui encourent la perpétuité, l’avocat général ne pourrait plus réclamer que 30 ans de réclusion, et ainsi de suite. La barre s’abaisserait d’un cran, systématiquement. Seraient exclus de cette opportunité les meurtres d’enfants ainsi que les actes de torture et de barbarie. «Nous ne sommes pas encore dans le mécanisme américain qui propose une transaction avant le procès. La commission n’a pas poussé la logique jusqu’au bout» note le plaideur qui voit immédiatement un écueil de forme à cette hypothèse. «Le modèle anglo-saxon, et principalement américain, repose sur une justice privée entre parties. Là-bas, je rappelle que le procureur est élu. En France, notre justice est publique, les arrêts sont rendus au nom du peuple français. Elle est l’aboutissement d’un long passé, elle est certes évolutive mais adaptée à un pays».

    L’aveu survitaminé

    Et cette histoire ne cesse de rappeler, au rythme des grands procès et des chroniques judiciaires, que le procès pénal est ici inquisitoire quand outre-Atlantique, il est accusatoire. La nuance est de taille. «En France, un procès d’assises est avant tout la recherche de la vérité qui se heurte à la réalité humaine. Chaque personne peut revenir sur ses aveux lors du procès, c’est un droit essentiel». Qui se retrouverait guillotiné une fois la reconnaissance de culpabilité préétablie, puisqu’il ne sera plus question de faits. «L’aveu est la reine des preuves», poursuit MeElard, «il est le plus fragile aussi». Il se souvient que Nicolas Sarkozy avait d’ailleurs fustigé sa mainmise lors de son annonce fracassante sur la fin du juge d’instruction, lui préférant «la justice de preuves». L’ombre d’Outreau n’est jamais loin dans les déclarations d’intention, mais «en instituant ce plaider-coupable, la commission Léger fortifie a contrario la puissance de l’aveu, puisqu’une fois établi, il ne pourra plus être contesté», s’agace l’avocat. Et de citer les conditions dans lesquelles il se passe le plus souvent: en garde à vue «sans avocat de la défense, puisque nous n’avons pas accès aux dossiers. Combien de fois avons-nous vu un accusé se rétracter à raison? Parfois, on avoue pour protéger un autre ou bien par lassitude», parle d’expérience l’avocat.

    L’entrée des épiciers

    Dans l’actualité judiciaire récente, il cite cet universitaire à qui l’on reprochait le meurtre de sa femme. «Tout l’accable, mais il n’a pas avoué. Il a pu se défendre et il a été acquitté. C’est la gloire de notre droit. Je préfère un coupable acquitté à un petit négociateur de peines. La nature humaine est trop complexe pour se satisfaire d’un aveu». Alors, comment comprendre cette idée du plaider-coupable dans les cas criminels? André Elard oppose au «désengorgement des cours d’assises» évoqué par la commission une «logique de gestion». Il insiste: «c’est du petit négoce d’épicier introduit dans notre droit, c’est un nivellement vers le bas. Nous allons préférer une justice de comptable à une justice de qualité». Forcément intéressé par le futur rôle de l’avocat lors des procès criminels, André Elard s’inquiète «sur la part d’inconnu» liée à chaque affaire.

    Les faits, rien que les faits

    Il se demande encore comment il passera sous silence les faits qui valent à l’accusé de se trouver dans le box. «Ce qui est évident sur le papier ne l’est pas souvent devant les juges. Comment évoquer un crime passionnel si on ne regarde pas les circonstances? Comment expliquer un drame chez les marginaux si personne ne prend le soin d’expliquer leur mode de vie qui nous échappe?», questionne à dessein le plaideur qui croit qu’aucun procès ne peut se dispenser d’évoquer les faits de près. Et quand bien même. «Il me semble que Fourniret n’a pas tué d’enfants et qu’il n’a pas commis d’actes de barbarie. En utilisant le plaider-coupable, il aurait évité la perpétuité automatiquement. Ils n’ont pas calculé toutes les conséquences». Même cas de figure pour le double meurtre de Clarisse et Erwan, où André Elard est intervenu comme partie civile. «Je ne veux pas être coupable de plaider, je veux plaider, pas autre chose». Une jolie formule pour un débat qui ne fait que commencer.

    • Steven Le Roy

    Correctionnelle. Dans les chemins vicinaux du droit

    Le plaider-coupable est désormais familier du droit français, depuis que l’ex-garde des sceaux Dominique Perben l’a introduit dans les procédures correctionnelles, prétendument mineures. Le système devait être simple: pour une peccadille facilement vérifiable, type conduite en état d’ivresse, le prévenu assisté d’un avocat avait rendez-vous dans le cabinet du procureur qui proposait une peine. En cas d’acceptation, un juge homologuait la peine dans la foulée et l’on en restait là. Seule obligation prévue par la loi: que la peine d’emprisonnement maximale ne dépasse pas cinq ans de prison. ?? l’époque, personne n’imaginait qu’une peine de prison ferme pouvait se négocier dans le secret du cabinet du procureur. Lors d’un colloque en 2004, François Nicot, alors procureur à Brest, garantissait à demi-mots la très relative importance du séisme annoncé. Cinq ans plus tard, la comparution préalable à la reconnaissance de culpabilité (CRPC) semble s’être engloutie dans les habitudes du palais de justice de Brest. «Ce n’est pas tellement appliqué», renchérit André Elard, qui chiffre à «une trentaine» le nombre de dossiers par mois suivant cette trajectoire de procédure pénale. Un gadget? Pas tout à fait. Les coutumes semblent avoir changé. «C’est un excellent moyen pour cacher au public certains contentieux, comme celui des accidents du travail qui s’aiguillent facilement par là» poursuit le plaideur. De source proche du palais de justice, il en serait de même pour les délits de détention d’images pédo-pornographiques qui se résoudraient dans les feutres du cabinet du procureur.

    Une agression sexuelle derrière la porte

    Et puis récemment, il a été proposé à un notable de la région brestoise cette procédure pour une agression sexuelle. Ce n’est certes pas l’affaire du siècle, mais selon nos sources, il semble que cet homme ait un peu forcé la main d’une stagiaire pour obtenir un flirt, sans trop insister. Dans les limites du raisonnable? Impossible à dire. L’homme aurait toutefois accepté la CRPC et se serait vu proposer une peine de 3 mois de prison avec sursis. Le juge a refusé d’homologuer, retenant l’argument de la partie civile indiquant que l’agression était aggravée par la fonction, et donc passible de 7 ans de prison maximum. Soit hors champ de la loi. Il sera donc convoqué en correctionnelle mais selon son avocat, «cette formule convenait àtout le monde. La prochaine fois, je plaiderai la relaxe pour cette drague à l’ancienne». Problème: en ayant avoué a minima, sera-ce encore possible? L’équité du procès sera-t-elle encore respectée?

    • S.L.R

    © Copyright Le Télégramme 2009