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Une peine de prison comprise entre 20 ans et la réclusion criminelle à perpétuité a été requise mercredi devant la cour d”assises du Var contre un professeur de mathématiques de Toulon, accusé d”avoir en avril 2003 à Sanary-sur-Mer (Var) maquillé la mort par pendaison de son épouse avec laquelle il était en instance de divorce.

AFP – Une peine de prison comprise entre 20 ans et la réclusion criminelle à perpétuité a été requise mercredi devant la cour d”assises du Var contre un professeur de mathématiques de Toulon, accusé d”avoir en avril 2003 à Sanary-sur-Mer (Var) maquillé la mort par pendaison de son épouse avec laquelle il était en instance de divorce.

Accusé “d”assassinat, violences ayant entraîné la mort et provocation au suicide”, Anton Ternik, 56 ans, qui comparaît libre, nie farouchement les faits.

“Le suicide est impossible matériellement car la corde est trop courte pour qu”elle puisse monter sur la chaise et se pendre, même en se mettant sur la pointe des pieds” a affirmé l”avocat général Gérard Demory.

Selon lui, dans un contexte de “violence morale et physique” et “d”un divorce difficile” dans lequel online casino il risquait de tout perdre Anton Ternik “a assassiné sa femme”.

Comme l”avaient fait dans la matinée les avocats des parties civiles Me Marc Rivolet et le bâtonnier Jean-Pierre Servel, l”avocat général a relevé tous les “éléments objectifs, mathématiques et scientifiques” du dossier qui écartent la thèse du suicide soutenue par la défense.

“Une corde trop courte, un noeud d”une grande complexité, un peignoir sans faux plis, une ceinture du peignoir noué avec un noeud de cravate fait par devant…” a-t-il notamment argumenté. Il a également insisté sur les contradictions de l”accusé, présent à proximité du domicile de la victime alors qu”il avait dit être à Toulon.

L”affaire a débuté au matin du 3 avril 2003 après la découverte par ses enfants – des jumeaux âgés de 14 ans – du corps de Marie-Chantal Ternik pendue à la balustrade d”une mezzanine dans un appartement attenant à la maison familiale.

Les policiers et le médecin légiste concluaient à un suicide et l”affaire était classée. Mais quelques jours plus tard, le père et le frère de la victime déposaient une plainte avec constitution de partie civile, visant des faits d”assassinat et d”actes de torture et de barbarie.

Lundi, s’ouvre aux assises du Bas-Rhin le procès de Salvatore Cucchiara, accusé du meurtre de Frédérique Schnoering, 20 ans, étudiante poignardée à 47 reprises le 30 juin 2006 à Offendorf.L’affaire avait traumatisé le village des mariniers d’Offendorf, situé au nord de Strasbourg, au bord du Rhin. Le vendredi 30 juin 2006, Frédérique Schnoering, 20 ans, étudiante en sociologie à Strasbourg, était retrouvée morte par son père.

La jeune fille était allée vers 10 h s’occuper des plantes et du chat des parents d’une de ses amies, qui étaient partis en vacances. Son père ne la voyant pas revenir était allé à sa recherche vers 13 h et était tombé sur le voisin de la famille en vacances. Ce dernier l’avait accompagné dans la maison où ils ont fait l’horrible découverte. Le corps de la victime était étendu dans la cuisine, portait des traces de coups de couteau sur le visage et le haut du corps.

Un conflit de voisinage qui dégénèreConnue pour être discrète et sans histoire, la victime ne semblait pas avoir d’ennuis particuliers. Durant l’année, elle vivait avec sa sœur à Strasbourg où elle faisait ses études et était revenue à la fin de l’année universitaire chez ses parents à Offendorf.

Les gendarmes avaient suivi plusieurs pistes dont celle du rôdeur, mais très vite leurs soupçons se sont portés sur le voisin, Salvatore Cucchiara, dont le comportement et les déclarations les ont intrigués.

Placé en gade à vue le mardi 24 juillet, l’homme âgé aujourd’hui de 40 ans et père de quatre enfants est passé aux aveux, avouant le meurtre de l’étudiante. Il l’aurait poignardée à la suite d’un conflit de voisinage qu’il avait avec les propriétaires de la maison, conflit qui aurait dégénéré.

Ayant été arrosé à deux reprises dans son jardin, alors que Frédérique s’occupait des fleurs, il est allé la voir très énervé pour s’expliquer. Une altercation s’en est suivie, durant laquelle il a frappé la jeune fille qui est tombée à terre. Et c’est parce qu’elle l’a menacé de porter plainte qu’il a d’abord tenté de l’étrangler. L’étudiante s’est défendue et la lutte s’est poursuivie dans la cuisine où la victime est tombée une deuxième fois. Là, le voisin a saisi un couteau et l’a frappé à de multiples reprises.

Mis en examen et écroué pour meurtre, Salvatore Cucchiara se rétracte devant le juge d’instructions, affirmant qu’il a avoué « pour avoir la paix ». Depuis, il clame son innocence.

Le procès qui devait durer une semaine a été prolongé de trois jours, l’avocat de l’accusé, M e Renaud Bettcher ayant fait citer 35 témoins. La famille de la victime est représentée par M e Jocelyne Klopfenstein.

Le verdict est attendu mercredi 28 octobre.

G.D.-A.

Etudiante poignardée dans le Bas-Rhin: la défense dénonce une enquête à charge

Salvatore Cucchiara, accusé d'avoir poignardé à 47 reprises en 2006 une étudiante de 20 ans qui l'aurait arrosé avec un jet d'eau, est le "coupable idéal" d'une "enquête uniquement menée à charge", a dénoncé lundi son avocat en marge des assises du Bas-Rhin.

Salvatore Cucchiara, accusé d’avoir poignardé à 47 reprises en 2006 une étudiante de 20 ans qui l’aurait arrosé avec un jet d’eau, est le “coupable idéal” d’une “enquête uniquement menée à charge”, a dénoncé lundi son avocat en marge des assises du Bas-Rhin.
Salvatore Cucchiara, 40 ans, est un "coupable idéal", a déclaré à des journalistes Me Renaud Bettcher à l'extérieur de la salle d'audience de la cour d'assises, à Strasbourg.

Salvatore Cucchiara, 40 ans, est un “coupable idéal”, a déclaré à des journalistes Me Renaud Bettcher à l’extérieur de la salle d’audience de la cour d’assises, à Strasbourg.

AFP – Salvatore Cucchiara, accusé d’avoir poignardé à 47 reprises en 2006 une étudiante de 20 ans qui l’aurait arrosé avec un jet d’eau, est le “coupable idéal” d’une “enquête uniquement menée à charge”, a dénoncé lundi son avocat en marge des assises du Bas-Rhin.

Salvatore Cucchiara, 40 ans, est un “coupable idéal”, a déclaré à des journalistes Me Renaud Bettcher à l’extérieur de la salle d’audience de la cour d’assises, à Strasbourg.

Le conseil, qui a fait citer 35 témoins sur la cinquantaine qui doivent être auditionnés pendant ce procès, a aussi mis en avant “l’absence de mobile” de son client, fustigé une enquête “bâclée” menée “uniquement à charge” et dénoncé des “aveux extorqués sous la pression des gendarmes”.

L’accusé avait reconnu les faits avant de se rétracter.

Plus tôt, l’accusé, marié et père de quatre enfants, s’était installé dans le box vers 09H00. Silhouette massive, vêtu d’un gilet bleu passé sur une chemise vichy, M. Cucchiara est apparu attentif lors de la lecture de l’ordonnance de mise en accusation qui a duré une bonne partie de la matinée.

Il doit répondre du meurtre de Frédérique Schnoering, étudiante en sociologie de 20 ans, tuée de 47 coups de couteau le 30 juin 2006 à Offendorf (Bas-Rhin) et dont le corps avait été découvert chez les parents d’une amie. En leur absence, la jeune fille était venue arroser les plantes.

C’est son père, inquiet de ne pas la voir rentrer, qui avait retrouvé le corps en compagnie de l’accusé, voisin direct à qui il avait demandé de l’aide.

Après un mois d’enquête, le meurtrier présumé avait été placé en garde à vue, les enquêteurs disposant notamment d’expertises mettant en évidence sous les ongles de la victime la présence de traces ADN appartenant à l’accusé.

Ce dernier avait alors reconnu les faits, expliquant avoir “pété les plombs” après que Frédérique l’eut aspergé avec un jet d’eau à deux reprises. Il s’était ensuite rétracté devant le juge et clame depuis son innocence.

Les experts avaient toutefois jugé ses déclarations compatibles avec les lésions constatées sur la victime.

Salvatore Cucchiara encourt 30 ans de réclusion. Le procès doit durer au moins jusqu’au 28 octobre.

 Le meurtre s'est déroulé au soir du 7 novembre, dans cette rue de Sarton. «PHOTO ARCHIVES LA VOIX» Le meurtre s’est déroulé au soir du 7 novembre, dans cette rue de Sarton. «PHOTO ARCHIVES LA VOIX»

|  COUR D’ASSISES DU PAS-DE-CALAIS |

Julien Vasseur et Cédric Lambert ont été condamnés hier par la cour d’assises du Pas-de-Calais à quatorze et huit ans de prison ferme avec mandat de dépôt,

pour avoir tué à l’aide d’un couteau David Goyat, le 7 novembre 2006 à Sarton, près de Pas-en-Artois. « Un crime de charognards », assure l’avocat général Élise Bozzolo durant ses réquisitions, persuadée que les deux hommes ont pillé le cadavre avant d’essayer de s’échapper des lieux du crime. Le portefeuille, les téléphones et l’autoradio de la victime ont en effet été retrouvés plus loin par les enquêteurs.

« David Goyat est mort comme un hérisson au bord de la route, tout seul, avec les deux autres qui s’activaient à côté. Sans l’aider. Mais ils s’en foutent, ils sont tout froids à l’intérieur », lâche-t-elle en fixant les accusés. « Je suis un bon à rien, j’aurais dû réagir autrement. Je n’ai pensé qu’à moi. J’étais en panique, je ne savais pas quoi faire », assure Lambert, quipleure une nouvelle fois à l’annonce de la peine requise : huit ans pour lui et quinze ans pour son ami. Le tout assorti d’un suivi socio-judiciaire de cinq ans. Comme toujours, Vasseur garde la tête basse, au point de se rendre invisible dans le boxe.

« Je ne m’ensouviens pas »

Cette dernière journée du procès devait aussi permettre de faire la lumière sur les nombreuses zones d’ombre du dossier, en confrontant les deux accusés. Peine perdue. Vasseur assure qu’ils se sont arrêtés à Sarton alors qu’ils se rendaient à Doullens pour acheter de la drogue. Lambert dit qu’ils partaient voler des motos… Et les deux hommes semblent souffrir d’amnésie dès que l’on évoque la chronologie des événements. Voire même l’endroit de la rixe, puisque Julien Vasseur soutient qu’elle a eu lieu dans la voiture. Alors qu’un témoin jure avoir vu la scène se dérouler au milieu de la rue. « Je n’en ai pas souvenir », « Je ne m’en souviens pas », répètent inlassablement les accusés.

Enfermé dans une cave

Durant la plaidoirie de la partie civile, représentée par Me Dupriez, des photos de la victime défilent sur l’écran. Elles datent de quinze jours avant les faits, et on y voit un David Goyat heureux, accompagné de sa famille. « C’était un frère aimant. C’était aussi un père qui laisse trois enfants derrière lui. » Me Prudhomme, l’avocat de Cédric Lambert, évoque lui « le problème de confiance en lui » de son client. Une confiance « qu’il retrouve en suivant les autres ». Et de reprendre le témoignage d’une de ses connaissances, qui confesse qu’il est « plus bête que méchant ». Pour l’avocat, son casier vierge démontre qu’une « incarcération n’est pas utile ».

Puis, c’est au tour de Me Bion de prendre la parole. Elle prend le parti d’évoquer l’enfance de Vasseur. « Il s’est construit sans l’amour de sa mère, sans cet amour initial, essentiel. Ce qui va expliquer les gestes qui lui sont reprochés. » Elle parle aux jurés des épisodes violents de son beau-père, qui aurait tenté de le noyer dans une baignoire alors qu’il n’avait pas plus de 10 ans. Elle raconte ce mois passé « enfermé dans une cave, avec un peu d’eau et un croûton de pain sec pour toute nourriture. » « Vous pensez que l’on peut ressortir d’une enfance pareille avec de l’empathie, du respect, de l’amour pour les autres ? (…) Le Vasseur que vous avez devant vous aujourd’hui est celui de cette époque, celui qui baisse la tête, et est vide à l’intérieur. » À l’annonce du verdict, Lambert a des airs de zombie, comme en dehors de son corps. Vasseur, lui, tremble un peu. Mais ne laisse rien paraître. Résigné, peut-être. •

FRANÇOIS LÉGER

samedi 17.10.2009, 05:02 La Voix du Nord

INFO JUDICIAIRE SELECTIONNEE POUR VOUS PAR INTIME CONVICTION

David Carpentier était accusé d'avoir massacré un quinquagénaire qui lui avait offert l'hospitalité. (dessin Bertrand LEFEBVRE). David Carpentier était accusé d’avoir massacré un quinquagénaire qui lui avait offert l’hospitalité. (dessin Bertrand LEFEBVRE).

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Jugé pour le meurtre d’un quinquagénaire qui avait accepté de l’héberger, en 2007, David Carpentier a été condamné, lundi, à la réclusion criminelle par la cour d’assises de l’Aisne.

Avant les plaidoiries des avocats, Tatiana Rigaux, fille de la victime, s’est adressée à David Carpentier en ces termes : « J’espère que vous souffrez autant que je souffre de la mort de mon père car vous nous avez ôté une partie de nous-mêmes, moi et mes enfants, ses petits-enfants. »

Elle a eu aussi ces mots pour la maman de David Carpentier : « Je compatis avec elle et je comprends la peine qu’elle éprouve d’avoir un fils comme ça. » Son avocat, Me Gilles Laurent a souligné le courage dont elle a fait preuve depuis les faits et pendant le procès. Il n’est pas convaincu que l’accusé souffre d’une maladie mentale ; en revanche, il le croit manipulateur.

« Il est capable de rationaliser, de maquiller son crime en suicide et d’inventer des mensonges qui seront démentis par les analyses. Ce dossier pose le problème de la personnalité », dit-il en demandant aux jurés que soit respectée la dignité de la victime. « Tatiana vous fait confiance », a-t-il conclu.

L’avocat général, Julien Haquin, s’est largement appuyé sur le rapport d’un des experts psychiatres pour requérir une peine de trente années de réclusion criminelle. « Il présente un état dangereux parce qu’il n’est pas capable de contrôle pulsionnel et il est susceptible de récidiver. » Le représentant du ministère public balaie la possibilité d’un suivi psychiatrique en milieu ouvert : « Ce serait illusoire. Sa vie est faite d’errances. On n’arrive jamais à le stabiliser. »

Trente ans requis

L’avocat de la défense avait un lourd dossier à assumer. Pour Me Abderrazek Khelfat, la maladie mentale ne fait aucun doute et explique les incohérences du comportement de David Carpentier.

L’avocat estime aussi que toutes les pistes n’ont pas été exploitées pour connaître le déroulement de la soirée tragique du 11 au 12 juillet 2007, ce qui aurait permis de définir les responsabilités exactes de David Carpentier. Me Khelfat s’est surtout attaché à dénoncer les carences de notre société, à travers le fonctionnement – et même l’absence – d’institutions adaptées au cas de son client.

« Une société se juge à la manière dont elle traite les personnes vulnérables. Quelle place voulez-vous faire à un polyhandicapé » a-t-il demandé aux jurés.

L’avocat de la défense s’est dit « atterré » par la hauteur de la peine requise, « fondée sur un seul rapport », au détriment de ceux qui déclaraient la conscience de David Carpentier, altérée.

« Trente ans de réclusion criminelle, c’est un lynchage judiciaire, une euthanasie sociale et même un eugénisme social » a conclu Me Khelfat.

David Carpentier a été condamné à 20 ans de réclusion criminelle assortis d’une peine de sûreté des deux tiers.

FRANÇOISE.-J. CHÉRUY

Mardi 13 Octobre 2009

Deux ans après le décès de la jene femme dans le haut Jura, tombée d’une falaise alors qu’elle tentait de fuir les coups, s’ouvre lundi le procès de son ancien compagnon pour violences mortelles

Lundi s’ouvre devant la cour d’assises du Jura un procès particulièrement difficile : celui de la mort d’Aurélie Martory, cette jeune femme de 20 ans décédée après une chute d’une falaise, à la sortie de Morez, suite à une violente dispute conjugale. A la cour, on s’attend à de vives tensions.

L’affaire a été ultra-médiatisée, d’abord par la chaîne M6 qui avait obtenu l’autorisation de filmer l’intégralité des débats avant que l’avocate des deux jeunes enfants du couple ne s’y oppose. Car le véritable enjeu va être de reconnaître – ou non – les violences volontaires ayant entraîné la mort (sans intention de la donner et avec arme), les fameux « coups mortels ». Le jury devra déterminer si les coups infligés à Aurélie Martory et qui l’ont poussée à prendre la fuite et l’ont conduite à faire une chute mortelle sont en lien direct avec son décès. Les débats s’annoncent intenses. « Ça peut être un procès tendu, commente le Procureur de la République de Lons-le-Saunier, Virginie Deneux, qui sera l’avocat général. Ce dossier sort vraiment de l’ordinaire et l’enjeu est double, au niveau criminel et de la peine. Le questionnement sera juridique et factuel. »

Les faits remontent à la nuit du 19 mai 2007, sur la route départementale 69, à la sortie de Morez en direction de La Mouille. Il est 23 h 30. Aurélie Martory, 20 ans, est au volant de la voiture de sa mère ; sa sœur Aline, 15 ans, est assise sur le siège passager. Alors qu’elles circulent sur la route de Morez, les deux jeunes femmes ont l’impression d’être suivies. Bien qu’elle n’ait pas reconnu l’automobiliste, Aurélie, qui se sent menacée par son ancien compagnon, duquel elle est séparée depuis quelques mois, décide de quitter la route et prend à gauche la petite route goudronnée de Lattes. Derrière, le véhicule les suit toujours puis va les doubler et s’arrêter devant elles, les forçant à stopper. Et c’est bien l’ex-conjoint en question, un Morézien de 27 ans, qui descend de la voiture et vient ouvrir la portière et tirer Aurélie par les cheveux. Une discussion houleuse s’engage entre les deux anciens amoureux et Aurélie, toujours assise, reçoit des coups de pied en plein visage et plusieurs gifles. L’homme va ensuite saisir une bûche de bois et lui en asséner plusieurs coups. C’est alors que la jeune sœur va s’interposer, arracher le bout de bois des mains du père de ses nièces ; il riposte par des coups et l’adolescente finit à terre. Aurélie en profite pour prendre la fuite et file en courant dans la forêt, espérant ainsi échapper aux coups de son assaillant. Pourtant, lui aussi a pris la fuite, à bord de sa voiture. Mais Aurélie ne revient pas. Après l’avoir appelée avec insistance, Aline rentre à la maison à pied et prévient sa mère. Les gendarmes retrouveront Aurélie vers 3 h 30 dans un fossé, inconsciente et grièvement blessée à la tête, au bas d’une falaise. La jeune femme, après avoir couru 150 mètres dans la pénombre, a fait une chute de plus de 8 mètres de haut. Transportée à l’hôpital de Besançon dans un état grave, elle décède le lendemain des suites de ses blessures. Deux jours après sa mort, 200 personnes s’étaient réunies pour une marche silencieuse en sa mémoire. Depuis, elle est en quelque sorte devenue un symbole des martyrs des violences conjugales. L’accusé encourt jusqu’à 15 ans de réclusion.

Delphine Givord

> note

Lundi 12, mardi 13 et mercredi 14 octobre. Cour d’assises du Jura, tribunal de grande instance de Lons. Débats ouverts au public

Trois autres affaires de mœurs pour la dernière session de l’année

La dernière session de l’année des assises du Jura s’est ouverte vendredi avec la révision de la liste des jurés, au Tribunal de grande instance de Lons-le-Saunier. 4 affaires, exclusivement du ressort du Parquet de lédonien, vont être examinées en 15 jours. Sauf demande de huis-clos par les parties civiles (les faits de deux procès s’étant déroulés alors que les victimes étaient mineures), les débats seront publics. La session sera présidée par François Ardiet, conseiller à la Cour d’appel, « habitué » des assises du Doubs.

Viol aggravé en récidive : jusqu’à 30 ans encourus

L’accusé de ce dossier est le seul détenu de la session. Il comparaît pour viol aggravé en récidive, menaces de mort ou de crime ou délit contre les personnes, en récidive. Avec déjà un passé de délinquant sexuel, l’enjeu de peine est évident (jusqu’à 30 ans). Il est accusé d’avoir enlevé un jeune homme de 19 ans, en septembre 2007 au parc des Bains, à Lons et de l’avoir violé à plusieurs reprises avant de le relâcher. Le violeur présumé nie les faits et affirme que l’autre homme étant consentant.

> NOTE

Jeudi 15 et vendredi 16 à 9 heures

Viol paternel ou complot ?

Les faits, qui ont eu lieu au sein d’une famille portugaise du haut Jura, sont déjà anciens mais la plainte n’a été déposée qu’en 2004. Dans le box des accusés, un homme de 54 ans, devra répondre aux accusations de viol sur sa fille. Âgée de 33 ans aujourd’hui, elle dénonce des faits qui remontent à une période allant de 1979 à 1986, alors qu’elle avait de 3 à 10 ans. Un mandat d’arrêt européen a dû être délivré contre l’accusé qui était retourné au Portugal entre temps. Placé sous contrôlé judiciaire depuis octobre 2007, il comparaît libre. L’accusé, qui nie les faits et mise sur la théorie du complot, encourt jusqu’à 20 ans de prison pour viol aggravé.

> NOTE

Lundi 19, mardi 20 et mercredi 21 à 9 heures

Un homme dénonce un viol dans son enfance

Tragique et « classique » affaire pour terminer cette session: une victime, jeune garçon devenu adulte, a porté plainte au commissariat de Lons pour des viols commis pendant son enfance par un homme de son entourage. L’accusé encourt 20 ans.

> note

Jeudi 22 et vendredi 23 à 9 heures

le 12.10.2009 04h00

SOURCE

Un médecin niçois, Dominique Cosme, a commencé à comparaître lundi devant la cour d’assises des Alpes-Maritimes pour l’assassinat par injection de sédatif de son associé Pascal Vito, en 1996.

Un médecin niçois, Dominique Cosme, a commencé à comparaître lundi devant la cour d'assises des Alpes-Maritimes pour l'assassinat par injection de sédatif de son associé Pascal Vito, en 1996.Laboratoire d’analyses médicales,

AFP/Archives/Frederick Florin

Un médecin niçois, Dominique Cosme, a commencé à comparaître lundi devant la cour d’assises des Alpes-Maritimes pour l’assassinat par injection de sédatif de son associé Pascal Vito, en 1996.

Dominique Cosme, 63 ans, a toujours nié avoir voulu tuer Pascal Vito, patron et financier du laboratoire d’analyses médicales de Nice dans lequel il avait des parts.

Lorsque Vito est découvert mort, le 28 février 1996 dans une annexe du laboratoire, l’hypothèse du suicide avait été retenue. Pascal Vito, 48 ans, était dépressif, cyclothymique et instable.

La révélation que le Dr Cosme, le jour du décès, avait pratiqué sur son associé une piqûre d’Equanil, un puissant tranquillisant, par intraveineuse, allait changer la donne. L’Equanil ne s’administre en effet que par voie intramusculaire profonde, sous peine de mettre la vie du patient en danger.

Convaincu qu’il s’agit d’un crime, le parquet de Nice requiert en 1997 une mise en examen pour homicide volontaire. Moins convaincu, le juge d’instruction poursuit le médecin pour homicide involontaire puis refuse de continuer d’informer. Un nouveau juge est désigné en 1998. Trois ans plus tard, c’est toujours pour homicide involontaire que Dominique Cosme est renvoyé en correctionnelle.

Fin 2002, le tribunal correctionnel de Nice refuse de le juger, estimant qu’il s’agit d’un crime. C’est cette thèse qu’a finalement validé, en avril 2008, la chambre de l’intruction d’Aix-en-Provence, renvoyant le médecin devant les assises pour assassinat.

Avocats des parties civiles, Mes Olivier le Maux et Frédéric de Baets, comptent lancer, parallèlement au démarrage du procès, une action en responsabilité de l’Etat pour fonctionnement défectueux de la justice.

Par AFP

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A l’audience, Dominique Cosme a décrit des relations de complémentarité et d’entraide entre lui et son associé, qui avaient l’un et l’autre échoué dans leur vie privée et se retrouvaient autour d’un verre pour parler de philosophie.

“On était les +sans famille+ du Pont Neuf. C’est terrible de se retrouver à cinquante ans comme deux couillons. On avait notre monde à nous. On oubliait notre situation de naufragés”, a expliqué Dominique Cosme.

Pascal Vito était dépressif, cyclothymique, instable, “déconnecté”, dit Cosme.

Le 27 février 1996, il vient trouver Dominique Cosme, selon les dires de ce dernier, et lui demande de lui faire une injection d’Equanil pour le soulager.

“Il allait mal, très mal. Il ne supportait plus son enveloppe charnelle”, dit Cosme.

Le médecin lui fait alors une injection d’Equanil correspondant, toujours selon sa version, à un cinquième de l’ampoule. Mais il procède par intraveineuse alors que ce médicament doit être injecté par voie intramusculaire profonde sous peine de mettre en danger la vie du patient.

Interrogé par le procureur Eric de Montgolfier sur les raisons de ce choix, par intraveineuse au lieu de l’intramusculaire, Dominique Cosme répond : “le médecin est libre de sa prescription. Le (dictionnaire médical) Vidal n’est pas une référence”, dit-il, précisant qu’à faible dose l’Equanil peut être injecté par intraveineuse.

Dans le corps de Vito, les experts ont trouvé une dose supérieure à cinq fois celle que Cosme affirme avoir injectée.

Selon des témoins, Vito manipulait Cosme et le traitait de façon ouvertement cavalière, allant même jusqu’à se servir occasionnellement de lui comme chauffeur. “J’aimais rendre service”, a expliqué l’accusé.

Autre motif de tension: Vito, flambeur invétéré, ponctionnait lourdement les caisses du laboratoire pour assurer son train de vie. Après sa mort, Dominique Cosme aurait dit, selon un témoin, que “les pratiques de mafieux, c’était terminé” et que les chèques dorénavant c’était lui qui les prenait.

A l’audience, il s’est dépeint comme un scientifique, un homme dégagé de l’intendance : pour tout ça, “je faisais confiance à Pascal”, a-t-il dit.

Le procès devrait durer toute la semaine. Dominique Cosme risque la réclusion criminelle à perpétuité.