AFP 19.02.10 | 09h21
Sylvie Noachovitch, rivale malheureuse de DSK aux législatives, s’est désistée à la dernière minute du recours qu’elle avait engagé contre le Canard Enchaîné, qu’elle accusait de lui avoir imputé des propos racistes, a-t-on appris vendredi auprès du Canard Enchaîné.
Sollicité par l’AFP, le tribunal correctionnel de Paris a confirmé avoir reçu cette demande. Le désistement devrait être acté au début du procès qui devait se dérouler vendredi après-midi.
Le Canard Enchaîné a indiqué à l’AFP qu’il demanderait alors un euro de dommages et intérêts à l’ancienne avocate vedette de l’émission “Sans aucun doute” de Julien Courbet (TF1), pour procédure abusive.
En juin 2007, l’affaire avait fait grand bruit. Entre les deux tours des législatives, Le Canard enchaîné avait publié un article selon lequel la femme politique, après avoir évoqué le grand appétit sexuel de Dominique Strauss-Kahn, aurait déclaré : “Moi, mon mari peut dormir tranquille. Dans ma circonscription, il n’y a que des Noirs et des Arabes. L’idée de coucher avec l’un d’eux me répugne”.
Ces propos auraient été tenus en mars 2007, lors d’un déjeuner de délibération du jury du prix littéraire Comte de Monte-Cristo dont Mme Noachovitch est membre.
Quelques jours plus tard, la candidate UMP avait perdu les législatives contre Dominique Strauss-Kahn.
Elle avait alors promis de faire condamner l’hebdomadaire pour diffamation, assurant n’avoir jamais tenu ses propos.
Elle a déjà obtenu la condamnation de Nicolas Poincaré, journaliste à RTL, qui a confirmé avoir entendu ses propos. Il a été condamné le 25 septembre à lui verser un euro de dommages et intérêts, contre 200.000 réclamés par Mme Noachovitch.
Dans son arrêt, la cour d’appel de Paris a estimé qu’il était “vraisemblable” que Mme Noachovitch avait bien prononcé les propos qu’on lui imputait, tout en jugeant que M. Poincaré aurait dû adopter “une plus grande prudence” dans l’expression.
Selon Louis-Marie Horeau, du Canard Enchaîné, le journal satirique avait fait citer cinq témoins, parmi lesquels les journalistes Benoît Duquesne de France 2 et Matthieu Aron et Nicolas Poincaré de France Info. Tous avaient assisté au fameux déjeuner et affirment avoir entendu les propos litigieux.