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LE MONDE | 23.02.10 | 13h25
Vienne Correspondante

l est très mince, toujours bronzé, adore la couleur turquoise et fut le porte-parole dévoué de Jörg Haider, le tribun de la droite populiste autrichienne, jusqu’à la mort de celui-ci dans un spectaculaire accident de voiture, en octobre 2008. Sous le choc de cette perte irréparable, les larmes aux yeux, il avait alors avoué à la télévision que le gouverneur de Carinthie était “la personne de sa vie”, son Lebensmensch – un terme forgé à l’origine par l’écrivain Thomas Bernhard pour qualifier ses deux plus intimes confidents.

Mais Stefan Petzner, 29 ans, aujourd’hui député de l’Alliance pour l’avenir de l’Autriche (BZÖ), parti fondé par Jörg Haider en 2005, n’a pas supporté d’être caricaturé dans un roman satirique, Weisse Nacht (“Nuit blanche”), paru en 2009 (éd. Czernin) sous la plume de David Schalko. Il s’est reconnu dans le personnage de l’amant naïf, un dauphin tatoué sur le bas-ventre, subjugué par un leader politique marié à une dame qui va souvent à la chasse.

Même sa vénération pour le chanteur Udo Jürgens, auteur d’inusables succès et originaire de Klagenfurt, capitale de la Carinthie, a été malicieusement évoquée dans Weisse Nacht, dont la couverture montre un champ de tournesols flétris. Une allusion à la phrase désormais fameuse d’un des dirigeants du BZÖ au lendemain de l’accident fatal : “En Carinthie, le soleil est tombé du ciel.”

Culte quasi religieux

Estimant que le livre lésait son droit à l’intimité, bien qu’il donne, selon lui, une vision inexacte de la réalité, Stefan Petzner a assigné l’auteur et l’éditeur devant les tribunaux. Mais la juge en charge du dossier à Vienne a prononcé un non-lieu, vendredi 19 février, au nom de la “liberté de l’art”. Elle avait cependant préféré une audience à huis clos.

Ravi du verdict, David Schalko a expliqué au quotidien Die Presse que son livre est une réaction à la campagne déclenchée en 2008 par les partisans de Haider contre deux humoristes, Dirk Stermann et Christoph Grissemann. Dans leur programme, ” Bienvenue l’Autriche” – que Schalko produit sur la chaîne publique ORF -, ils avaient osé se moquer du culte quasi religieux dont le leader populiste a été l’objet après sa mort, certains n’hésitant pas à réclamer sa béatification, ou à comparer son accident (à 140 km/h, après une soirée très arrosée en compagnie masculine), à l’attentat du 11 septembre 2001.

Les deux iconoclastes ont reçu des menaces, tandis que des téléspectateurs furibonds voulaient les faire interdire d’antenne. “On ne s’étonne même plus qu’en Autriche un populiste de droite mondialement connu soit transformé en une sorte de Jésus-Christ”, écrit Schalko dans l’hebdomadaire allemand Welt am Sonntag.

L’affaire n’est pas close, puisque Stefan Petzner a fait appel du jugement. En attendant une nouvelle audience, qui devrait susciter encore plus d’intérêt médiatique, le député du BZÖ a enrichi sans le vouloir la langue allemande : sacré “mot de l’année 2008”, le terme Lebensmensch est entré dès l’année suivante dans le Duden, le Larousse germanique. Thomas Bernhard n’y avait pas suffi.

Joëlle Stolz
Article paru dans l’édition du 24.02.10
AFP 24.02.10 | 10h51
Trois dirigeants de Google ont été condamnés mercredi par un tribunal de Milan (nord) pour atteinte à la vie privée après la diffusion d’une vidéo montrant des brimades contre un adolescent handicapé, a indiqué à l’AFP un porte-parole de Google.Les trois dirigeants ont été condamnés à six mois de prison avec sursis, a indiqué Bill Echikson.

“Google va faire appel de cette décision étonnante”, a-t-il indiqué, “aucune de ces quatre personnes n’avait quoi ce soit à voir avec la vidéo. Ils ne l’ont pas filmée, ils ne l’ont pas mise en ligne, aucun d’entre eux n’en connaissait les auteurs, et cependant ils ont été tenus pénalement responsables”.

Il s’agit de David Drummond, président du conseil d’administration de Google Italie au moment des faits, George De Los Reyes, un membre de ce conseil au moment des faits qui a depuis quitté l’entreprise, et Peter Fleischer, responsable chargé de la protection de la vie privée.

Un quatrième dirigeant, Arvind Desikan, responsable de projet vidéo au sein du moteur de recherche américain, a été relaxé. Tous les quatre ont été acquittés de l’accusation de diffamation, a précisé le porte-parole.

“Nous sommes profondément préoccupés par cette décision, qui représente une attaque contre le principe de la liberté d’expression (…) Si nous sommes responsables pour chaque autorisation de publication, chaque photo, chaque vidéo, chaque mise en ligne , alors le net tel que nous le connaissons cessera d’exister”, a-t-il ajouté.

La vidéo incriminée, diffusée en septembre 2006 et restée près de deux mois sur Google Video, montrait un adolescent trisomique subissant des brimades de la part de quatre élèves à Turin (nord) et avait provoqué un scandale en Italie. Les quatre élèves avaient été exclus de l’établissement scolaire jusqu’à la fin de l’année scolaire 2006-2007.

Avant le verdict, Google avait dénoncé ce procès comme une “attaque directe contre un Internet libre et ouvert” tandis que le parquet avait soutenu de son côté que les responsables du moteur de recherche avaient l’obligation juridique d’empêcher la diffusion de cette vidéo.

AFP 24.02.10 | 12h27
Une célèbre animatrice de télévision de Chypre et son frère, accusés d’avoir commandité le meurtre du directeur général d’un des plus grands groupes de presse de l’île de Méditerranée, Andis Hadjicostis, ont plaidé non coupables mercredi devant la cour criminelle de Nicosie.Elena Skordelli, 42 ans, et son frère Tassos Krasopoulis, 37 ans, ont démenti huit chefs d’accusation, dont ceux d’assassinat, complot en vue de commettre un meurtre, usage et transport d’une arme à feu et d’explosifs. Ils risquent la prison à perpétuité.

A l’issue de cette audience préliminaire destinée à entendre la position des accusés, la cour criminelle a fixé la date du début de leur procès au 7 juin.

Un troisième accusé, Andreas Gregoriou, 33 ans, n’a pas comparu pour raisons de santé. Il doit plaider coupable ou non coupable devant la cour le 21 avril.

Un quatrième suspect dans cette affaire, le tueur présumé, Gregoris Xenophontos, un boucher de 29 ans, est introuvable et les autorités le soupçonnent d’avoir fui à l’étranger. Un mandat d’arrêt international a été lancé contre lui.

L’arme du crime n’a pas été retrouvée.

Elena Skordelli, une mère de deux enfants, et son frère, sont soupçonnés d’avoir ordonné le meurtre d’Andis Hadjicostis, 42 ans, tué le 11 janvier à bout portant près de son domicile, à Nicosie.

Il était le directeur général du puissant groupe de presse Dias appartenant à son père, Costis Hadjicostis. Ce groupe possède notamment la chaîne de télévision Sigma, le quotidien Simerini et la radio Proto.

Selon la police, le meurtre pourrait avoir été motivé par des raisons financières et par la vengeance. L’accusée aurait tenu la victime responsable de son licenciement de Sigma, où elle détient 20% des parts.

Les deux accusés doivent leur arrestation aux aveux d’un autre suspect, qui les avait dénoncés comme les commanditaires et qui bénéficie désormais du programme de protection des témoins de la police.

D’après cette dernière, il a affirmé que le frère et la soeur avaient proposé 50.000 € à chaque personne impliquée dans le meurtre ainsi que des postes à vie dans la chaîne de télévision dont ils voulaient prendre le contrôle.

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Publié dans la presse : 8 février 2010
Mise en ligne : mardi 9 février 2010
Le méga-procès du trafic des cigarettes se poursuit devant le Tribunal spécial de Belgrade, avec l’audition des témoins. Pourtant, les noms de trois grands absents planent sur la Cour d’audience : ceux de Jovica Stanišić, l’ancien chef de la Sécurité d’État, de Marko Milošević, et de Stanko Subotić, désigné par l’accusation comme « l’organisateur du trafic », et qui est toujours en fuite.
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Stanko Subotić

Sur les cinq témoins prévus lundi, trois ont comparu à l’audience : Milovan Kalajanović, Ranka Slavuljica Trampić et Ljiljana Bizulica.

D’après l’acte d’accusation, rédigé sur la base des données recueillies lors de l’opération de police « Mreža », Stanko Subotić « Cane » est désigné comme le principal organisateur du trafic de cigarettes.

Milan Milanović Mrgud, fondateur des « Scorpions », une unité spéciale de la police, est accusé d’avoir organisé le transport des cigarettes depuis la République serbe de Krajina (Croatie) vers la Serbie et d’avoir également participé à l’acheminement des cigarettes en Serbie depuis la Hongrie.

Parmi les prévenus, figure également l’ancien directeur de la Direction fédérale des douanes Mihalj Kerteš, accusé d’avoir monté un groupe de douaniers chargés d’autoriser le passage des camions de cigarettes aux frontières.

Dix autres personnes sont accusées, parmi lesquelles l’ancien chef de la police de Novi Sad Miodrag Zavišić, l’ancien chef de la Sûreté d’Etat de Novi Sad Milovan Popivoda, les anciens employés des Douanes Nebojša Nikolić-Tarzan et Drago Dodevski, ou bien encore la chanteuse Ivana Olujić.

La procédure contre Stanko Subotić a été différée au début du procès, car ce dernier est toujours en fuite et fait l’objet d’un avis de recherche diffusé par Interpol.

L’opération « Mreža » de la police serbe, qui a permis de dresser l’acte d’accusation contre « le groupe de Cane », a mené une enquête sur le trafic de cigarettes dans la seconde moitié des années 1990. L’opération, commencée en 2003 s’est achevée l’année suivante, mais le rapport est resté secret jusqu’en février 2006, quand a été révélée l’implication de Marko Milošević, le fils de l’ancien Président, dans le trafic des cigarettes. Les informations, divulguées sur B92, ont d’abord été démenties, puis confirmées.

La procédure a été entamée trois ans plus tard, mais il est intéressant de noter que ni Marko Milošević, désigné comme le principal organisateur du groupe criminel, ni Jovica Stanišić, l’ancien chef de la Sûreté d’Etat, ne figurent sur la liste des personnes inculpées.

Par ailleurs, soupçonné d’avoir participé au trafic de cigarettes dans les années 1990, Stanko Subotić a également été mis en examen en Italie, mais les juges n’ont toujours pas décidé d’entamer la procédure contre lui.

AFP 09.02.10 | 16h4

Trois personnes, dont une animatrice de télévision et son frère, vont être jugées à partir du 22 février à Nicosie pour l’assassinat du directeur général d’un des plus grands groupes de presse de Chypre, Andis Hadjicostis, a indiqué mardi un tribunal.

L’animatrice de télévision Elena Skordelli, 42 ans, son frère Tassos Krasopoulis, 37 ans, et Andreas Gregoriou, 33 ans, ont été accusés de meurtre avec préméditation et de complot pour meurtre.

Le tribunal de district de Nicosie a décidé de tenir le procès le 22 février devant la cour d’assises. Il doit décider mercredi si les trois suspects peuvent être entre-temps libérés sous caution.

Les trois personnes, passibles de peines de prison à vie, clament leur innocence.

La police a lancé un mandat d’arrêt international contre un quatrième suspect, le présumé tireur.

Andis Hadjicostis, 42 ans, a été tué le 11 janvier à bout portant près de son domicile, à Nicosie. Il était le directeur général du puissant groupe de presse Dias appartenant à son père, Costis Hadjicostis. Ce groupe possède notamment la chaîne de télévision Sigma, le quotidien Simerini et la radio Proto.

Mme Skordelli et M. Krasopoulis avaient été arrêtés le 21 janvier, l’un des suspects arrêtés plus tôt dans cette affaire les ayant dénoncés comme commanditaires du meurtre, selon la police. Il a dit que le frère et la soeur lui avaient demandé de tuer Hadjicostis contre de l’argent.

Selon la police, le meurtre pourrait avoir été motivé par des raisons financières ou une vengeance. La femme aurait tenu la victime responsable de son licenciement de Sigma, où elle détient des parts

La justice autorise les médias à révéler l’infidélité du footballeur John Terry

AP | 31.01.2010 | 02:07

La justice britannique a autorisé la presse à révéler samedi au public les détails d’une aventure extra-conjugale de John Terry, capitaine de Chelsea et de l’équipe d’Angleterre de football.

Terry, qui connaissait l’intention du tabloïd The Sun de révéler l’affaire, avait tenté d’obtenir en justice une interdiction. Il avait obtenu gain de cause le 22 janvier, mais le juge Michael Tugendhat, de la Haute Cour de Justice, a cassé ce jugement vendredi.

Samedi, une grande partie des médias anglais, qui avaient décidé de faire de l’affaire une question de principe, se sont engouffrés dans la brèche ouverte par the Sun. Le jugement pourrait en effet créer un précédent dans un pays où les célébrités obtiennent souvent gain de cause dans les affaires relatives à la vie privée.

Ambi Sitham, avocat spécialiste des médias, a estimé que la décision du juge Tugendhat était “d’une importance capitale”. “C’est un avertissement lancé aux célébrités, qui ont de plus en plus recours aux lois sur la vie privée pour empêcher des histoires sordides de sortir dans la presse”, a-t-il commenté.

Sur son site internet, The Sun qualifie le juge de “défenseur de la liberté de la presse”.

Le juge a motivé sa décision par le fait que John Terry ne craignait pas tant la réaction de ses proches que l’impact de cette révélation sur ses affaires. En substance, Terry redoute surtout que ses sponsors n’apprécient pas cette incartade, souligne M. Tugendhat, que ces considérations n’ont pas incité à la clémence.

L’affaire n’est pas sans rappeler la disgrâce du golfeur Tiger Woods, dont les infidélités lui ont coûté le soutien de ses sponsors, et l’ont poussé à prendre du champ pour une durée indéfinie.

Elle pourrait également coûter à Terry le capitanat de l’équipe nationale de football, qui en Angleterre revêt une très forte dimension symbolique, et échoit en principe à un gentleman au comportement irréprochable.

“Les journaux ne vont plus cesser de poser la question de savoir s’il conserve les qualités pour être capitaine”, écrivait le journaliste Henry Winter dans le Daily Telegraph samedi.

Accessoirement, le sélectionneur national Fabio Capello se retrouve avec un dilemme à trancher: le mari trompé, Wayne Bridge, étant également international anglais, il faudra peut-être choisir entre les deux joueurs. AP

MADRID, 18 jan 2010 | La justice espagnole a accepté lundi l’extradition vers l’Argentine du pilote néerlando-argentin Julio Alberto Poch soupçonné d’avoir participé aux “vols de la mort” sous la dictature argentine (1976-83).

AFP | 18.01.2010 | 16:04

La justice espagnole a accepté lundi l’extradition vers l’Argentine du pilote néerlando-argentin Julio Alberto Poch soupçonné d’avoir participé aux “vols de la mort” sous la dictature argentine (1976-83).

L’Audience nationale, principale instance pénale espagnole, a accepté la demande d’extradition argentine car elle considère qu’il “existe des indices” de sa participation à ces “vols de la mort” durant lesquels des opposants politiques étaient drogués et jetés vivants à la mer depuis des avions militaires.

“La documentation remise (par la justice argentine, ndlr) nous apporte les éléments indicatifs de la participation (de Poch, ndlr) dans ce que la procédure appelle +les vols de la mort+”, a estimé l’Audience nationale dans les motivations écrites de sa décision dont l’AFP a eu copie.

Les magistrats espagnols ont estimé que l’Argentine offrait des garanties suffisantes pour un jugement équitable. Ils ont toutefois accepté l’extradition à une condition: le pilote ne devra “en aucun cas” être condamné à la réclusion à perpétuité.

Julio Alberto Poch, 57 ans, incarcéré en Espagne depuis son arrestation le 22 septembre, avait indiqué la semaine passée qu’il acceptait son extradition vers l’Argentine “pour pouvoir se défendre” dans des déclarations à des magistrats de l’Audience nationale.

M. Poch, pilote de la compagnie néerlandaise à bas coûts Transavia, filiale d’Air France et de KLM, avait été arrêté, à la demande des autorités argentines, le 22 septembre, à l’aéroport de Valence (est) alors qu’il allait décoller pour les Pays-Bas.

Il est réclamé dans le cadre de quatre procédures pénales, pour des faits commis alors qu’il était pilote d’avion à la base de l’Esma (Ecole supérieure de Mécanique de l’Armée), selon la justice argentine.

M. Poch a été mis en cause dans ces “vols de la mort” par plusieurs témoignages, dont celui d’un autre pilote de Transavia. Ce dernier a assuré que Poch lui avait raconté comment des opposants politiques étaient jetés à la mer depuis des avions et avait justifié cette méthode.

L’ancien lieutenant de la Marine a affirmé que son collègue avait mal interprété ses paroles. “Il n’existe aucune preuve des faits”, a-t-il déclaré la semaine passée, se disant “emprisonné de manière injuste depuis quatre mois”.

Selon son avocat, Ignacio Pelaez, M. Poch nie en outre avoir jamais été basé à l’Esma et avoir participé aux “vols de la mort”.

Le gouvernement espagnol qui avait déjà donné en octobre son accord pour entamer la procédure d’extradition, devra maintenant ratifier officiellement la décision de l’Audience nationale.

LE MONDE | 19.01.10 | 15h34  •  Mis à jour le 19.01.10 | 15h34

e marchand d’armes germano-canadien Karlheinz Schreiber, figure-clé du scandale des “caisses noires” de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) dans les années 1990, comparaît depuis lundi 18 janvier devant le tribunal d’Augsbourg (Bavière) pour fraude fiscale et corruption. Extradé du Canada vers l’Allemagne en août 2009, ce sulfureux personnage qui jouait les intermédiaires pour le conglomérat industriel Thyssen-Krupp et l’avionneur européen Airbus, est accusé d’avoir détourné 12,3 millions d’euros entre 1988 et 1993 dans le cadre de plusieurs ventes internationales d’armes.

Lors de l’ouverture de son procès, M. Schreiber a rejeté en bloc ces accusations par l’entremise de son avocat, soulignant qu’il n’avait pas agi seul. “Il n’y a eu aucun contrat sans contrepartie et il n’y a eu aucune affaire sans qu’un politicien soit mêlé “, a-t-il fait savoir. Le magazine Der Spiegel affirme qu’il pourrait divulguer des informations embarrassantes pour l’Union chrétienne sociale (CSU), qui gouverne avec la CDU et le FDP au niveau fédéral.

Cécile Calla
Article paru dans l’édition du 20.01.10

Procès en Allemagne : Karlheinz Schreiber rejette les accusations

lundi 18 janvier 2010 par marieagnes

Procès en Allemagne : Karlheinz Schreiber rejette les accusations

Le marchand d’armes germano-canadien Karlheinz Schreiber a rejeté les accusations de fraude fiscale et de complicité de corruption et d’abus de confiance. Son procès s’est ouvert ce lundi en Allemagne.

“Je rejette complètement l’acte d’accusation qui a été lu et conteste les reproches”, formulés à mon encontre, a fait savoir M. Schreiber par le truchement de son avocat devant le tribunal d’Augsbourg. Figure clé du scandale du financement occulte (“les caisses noires”) de l’Union démocrate-chrétienne (CDU) à la fin des années 90, M. Schreiber a dit être prêt à faire des révélations détaillées au cours de ce procès. Le parquet d’Augsbourg l’accuse notamment d’avoir fraudé le fisc de plus de 12,3 millions d’euros.

Doté de la double nationalité allemande et canadienne, M. Schreiber, âgé de 75 ans, a été extradé en août du Canada vers l’Allemagne à l’issue d’une bataille juridique qui a duré dix ans. Il risque 15 ans d’emprisonnement Le scandale des caisses noires avait éclaté quand M. Schreiber avait avoué un “don” d’un million de deutschemarks (environ 750’000 francs de l’époque) à la CDU en 1991 dans le cadre d’une vente de blindés à l’Arabie Saoudite lors de la guerre du Golfe.

La remise de cet argent sur un parking en Suisse avait déclenché l’ensemble de l’affaire. M. Schreiber avait également ouvert des comptes à Zurich et disposait d’un domicile à Pontresina (GR).

L’affaire des caisses noires de la CDU avait précipité la chute politique de l’ancien chancelier Helmut Kohl, déjà battu aux élections législatives de 1998. Elle a aussi permis l’ascension de la chancelière actuelle Angela Merkel, qui s’était distancée à l’époque de M. Kohl.

Source : www.sda-ats.ch – 18.01.2010 13:22

Procès Schreiber: le Germano-canadien rejette les accusations

AUGSBOURG (Allemagne) – Le marchand d’armes germano-canadien Karlheinz Schreiber a rejeté lundi les accusations de fraude fiscale et de complicité de corruption et d’abus de confiance, à l’ouverture de son procès en Allemagne.

“Je rejette complètement l’acte d’accusation qui a été lu et conteste les reproches”, formulés à mon encontre, a fait savoir M. Schreiber, 75 ans, par le truchement de son avocat devant le tribunal d’Augsbourg (sud de l’Allemagne).

Figure clé du scandale du financement occulte (“les caisses noires”) de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) à la fin des années 90, M. Schreiber s’est déclaré disposé à faire des révélations détaillées au cours de ce procès.

Le parquet d’Augsbourg l’accuse notamment d’avoir fraudé le fisc de plus de 12,3 millions d’euros entre 1988 et 1993, dans le cadre de plusieurs ventes internationales d’armes (des blindés Fuchs à l’Arabie saoudite, des hélicoptères au Canada et des avions à la Thaïlande).

Il est aussi poursuivi pour complicité de corruption et d’abus de confiance, pour avoir soudoyé un ancien secrétaire d’Etat à l’Armement du gouvernement d’Helmut Kohl, Ludwig-Holger Pfahls (CDU), ainsi que deux cadres du groupe Thyssen.

Possédant la double nationalité allemande et canadienne, M. Schreiber a été extradé en août du Canada vers l’Allemagne à l’issue d’une bataille juridique qui a duré dix ans. En détention provisoire depuis août, il risque 15 ans de prison.

Le scandale des caisses noires avait éclaté quand M. Schreiber avait avoué un “don” d’un million de deutschemarks (environ 500.000 euros) à la CDU en 1991 dans le cadre d’une vente de blindés à l’Arabie saoudite pendant la guerre du Golfe.

L’affaire avait précipité la chute politique du “chancelier de la Réunification” Helmut Kohl, déjà battu aux élections législatives de 1998, et permis l’ascension de l’actuelle chancelière Angela Merkel.

Arrivé tout sourire à l’ouverture de son procès lundi, Karlheinz Schreiber a d’abord souhaité “une heureuse nouvelle année à tous”, avant d’assurer par la voix de son avocat que “l’essentiel des jalons (de ce qu’on lui reproche) avaient été posés par des responsables politiques”.

“Ce n’est pas concevable qu’un entrepreneur isolé de Bavière puisse aller se balader d’un gouvernement à l’autre et réaliser des projets d’une telle ampleur” tout seul, a souligné M. Schreiber dans sa déclaration.

Il a assuré que l’ancien chef du gouvernement bavarois, Franz Josef Strauss, alias “le taureau de Bavière”, avait joué un “rôle essentiel”, tout comme l’ancien chef du gouvernement de la province canadienne de Terre-Neuve (est du Canada), Frank Moores.

Le président de la cour Rudolf Weigell a sévèrement critiqué ces déclarations “générales” qui “ne font pas avancer” le procès et a estimé inacceptable que M. Schreiber déclare avoir donné de l’argent mais ne plus se souvenir à qui.

Il a enfin exigé du marchand d’armes d’être à l’avenir plus “concret” dans ses propos.

(©AFP / 18 janvier 2010 18h13)

AMFISSA (Grèce) (AFP) – Le procès du policier grec accusé d’avoir tué un lycéen, Alexis Grigoropoulos, en décembre 2008 à Athènes, provoquant plus d’un mois de violences urbaines, a rouvert vendredi sous haute sécurité à Amfissa (centre de la Grèce).

Le procès avait été ajourné mercredi une demi-heure après son ouverture, en raison de l’absence du principal avocat de la défense, Me Alexis Kouyias, retenu par un autre procès sur une île grecque.

L’audience a commencé vendredi à 09H00 locales (07H00 GMT).

Un cordon des forces anti-émeutes entourait le petit bâtiment de la cour d’assises tandis que plus de 400 policiers patrouillaient dans les rues d’Amfissa, une commune de 12.000 habitants au pied du mont Parnasse, dans le centre du pays.

Les banques et certains magasins ont installé des protections supplémentaires par peur des incidents.

Toutefois, aucune manifestation n’a été jusqu’ici prévue dans la ville. Des groupes de gauche et d’anarchistes s’étaient rassemblés dans le calme mercredi sur la place de la ville, deux heures après l’ajournement du procès.

Sur le banc des accusés sont assis Epaminondas Korkonéas, 38 ans, inculpé d’homicide volontaire, ainsi que son collègue Vassilios Saraliotis, 32 ans, inculpé de complicité. Tous deux sont en détention provisoire depuis décembre 2008.

M. Korkonéas risque une peine de réclusion à perpétuité tandis que son complice présumé encourt vingt ans de prison.

Selon l’accusation, M. Korkonéas, qui patrouillait le soir du 6 décembre 2008 avec son complice présumé dans le quartier d’Exarchia (centre d’Athènes), a tiré avec son arme de service trois balles en direction d’un groupe de jeunes, tuant Alexis Grigoropoulos, 15 ans.

Les deux inculpés ont affirmé être en état de légitime défense et M. Korkonéas a déclaré avoir tiré en l’air pour se protéger de jeunes qui lançaient des projectiles, assurant qu’il n’avait pas visé la victime.

Le drame avait déclenché des violences urbaines à Athènes et dans d’autres villes de Grèce pendant plus d’un mois.

Malgré des protestations de la famille de la victime, la cour suprême, saisie par la défense, avait décidé en novembre le transfert à Amfissa du procès initialement prévu à Athènes, pour “des raisons de sécurité”.

Le principal témoin de l’accusation, Tzina Tsalikian, présente au procès, a affirmé à plusieurs reprises que la décision de la cour suprême “portait atteinte au principe de publicité du procès” et réclamé qu’il se déroule à Athènes.

LE MONDE | 23.01.10 | 14h36  •  Mis à jour le 23.01.10 | 14h36
Londres Correspondante

inq ans de détention au minimum, probablement plus, dans un centre spécialisé pour enfant. Vendredi 22 janvier, le juge Brian Keith a rendu son verdict aux deux frères, aujourd’hui âgés de 11 et 12 ans, qui, en avril 2009, avaient agressé deux écoliers, de 9 et 10 ans à l’époque, avec une violence qui a glacé l’opinion britannique.

“Une agression prolongée et d’une violence sadique” sans autre motif que le plaisir, a lancé le juge aux jeunes coupables, dont les noms n’ont pas été rendus publics compte tenu de leur âge. “Je suis sûr que vous présentez un risque très élevé de faire du mal à autrui”, a poursuivi M. Keith, indiquant que leurs actes pouvaient “ s’apparenter à de la torture” et que leur “détachement glaçant”, tout comme leur absence de remords, était hautement inquiétant.

Au cours des deux jours d’audience au tribunal de Sheffield, il est apparu que l’agression perpétrée par les deux frères était aussi gratuite que cruelle. “On n’avait rien à faire”, ont-ils déclaré à la police peu de temps après les faits, qui se sont produits dans l’ancienne cité minière d’Edlington, près de Doncaster (South Yorkshire). Quand ils ont vu leurs futures proies au square, en ce samedi printanier, ils ont décidé de mettre un peu d’animation dans cette journée qui traînait trop.

Sous prétexte de leur montrer un renard mort, ils les ont emmenés loin des regards. Au cours des quatre-vingt-dix minutes qui ont suivi, les frères se sont acharnés sur les deux garçons. Ils les ont étranglés, frappés à coups de brique, dénudés, lacérés, brûlés, coupés. Ils leur ont fait manger des orties, les ont couverts d’une bâche en plastique à laquelle ils ont mis le feu, les ont forcés à se livrer à des actes sexuels l’un avec l’autre. Le plus âgé des deux a même reçu une cuvette de WC en céramique sur la tête.

“Psychopathe” en puissance

L’audience du tribunal a eu droit à un extrait des exactions, filmées pendant une dizaine de secondes par l’aîné sur le téléphone de l’une des victimes. On y voit son cadet danser joyeusement autour d’un petit corps prostré, le visage ensanglanté. On l’entend lui annoncer sa mort prochaine. Et hurler de rire, avec son frère.

Au bout d’une heure et demie, à force de frapper et de jeter des pierres, les deux enfants ont fini par avoir mal aux bras. Ils ont alors abandonné la plus âgée de leurs victimes inconsciente au sol, tandis que la plus jeune a été retrouvée plus loin, errant couverte de sang et en état de choc. “Vas-y, je vais mourir ici”, lui avait intimé son camarade.

Les deux tortionnaires, issus d’une fratrie de sept garçons, ont grandi dans un milieu “toxique”, a fait valoir la défense. Le père alcoolique, maladivement jaloux, bat sa femme. La mère, dépressive et droguée, perd pied. Dès 9 ans, l’aîné fume du cannabis, boit du cidre et de la vodka, regarde des films ultraviolents et pornographiques. Son cadet suit ses traces. Aujourd’hui, pour Eileen Vizard, la pédopsychiatre qui l’a examiné, il est un “psychopathe” en puissance, “qui continuera à faire du mal tant qu’on ne l’arrêtera pas”.

Durant les deux ans qui ont précédé les faits jugés vendredi, les deux garçons s’étaient fait connaître des services de police, en agressant des enfants et des adultes. Les services sociaux, dont la gestion du dossier est très critiquée, avaient été saisis à de multiples reprises.

Pourtant, lorsque la mère, après le départ de son mari, leur a demandé de placer ses fils en famille d’accueil et surtout de les séparer, elle n’a pas été entendue. C’est ensemble qu’ils sont arrivés dans leur nouveau foyer à Edlington. C’est ensemble que, trois semaines plus tard, ils ont torturé deux enfants croisés dans un square.

Virginie Malingre
Article paru dans l’édition du 24.01.10