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LES ATTENDUS DE 2011

Quatre personnes, dont un ancien prêtre de 52 ans en poste à l”évêché de Metz, comparaîtront jeudi et vendredi devant le tribunal correctionnel de Nancy (Meurthe-et-Moselle) pour proxénétisme. Client régulier de prostituées et de clubs échangistes, l”homme d”église est accusé d”avoir mis en relation l”une d”entre elles, âgée de 23 ans, avec un réseau dirigé par une mère maquerelle d”origine sénégalaise déjà condamnée par le passé dans une affaire similaire.

Le prêtre, qui a désormais quitté l”église après avoir été démis de ses fonctions, encourt une peine de sept ans de prison et 150.000 euros d”amende.

Grâce à un renseignement anonyme, les gendarmes de la section des recherches de Metz se sont intéressés en janvier 2009 à un appartement de Talange (Moselle) où des jeunes femmes, contactées via des sites internet intitulés “perlenoire54”, “les perles”, “nicepearlnet” etc., proposaient des massages mais également des rapports sexuels selon des tarifs variant de 70 à 300 euros.

Les écoutes téléphoniques et les surveillances ont permis d”identifier “Madame Hortense”, une Française d”origine sénégalaise de 42 ans établie à Ugny (Meurthe-et-Moselle), qui prenait les rendez-vous et gérait l”agenda d”une douzaine de prostituées.

Celles-ci se déplaçaient chez des clients ou dans des hôtels en Lorraine mais également en région parisienne, en Belgique, au Luxembourg et même à Dubaï à la demande d”un client. Selon les gendarmes, cette mère de deux enfants, “gérante de société”, percevait une commission allant de 30% pour les filles les plus demandées à 50% pour celles ayant moins de succès…

Placée en garde à vue le 29 juin 2009 avec son mari, soupçonné de complicité, et un autre comparse chargé des sites internet, slotsonlinecasino.fr “Madame Hortense” a reconnu avoir monté ce réseau de prostitution pour faire face à une situation financière difficile due notamment à la construction onéreuse de la maison familiale. Son mari a avoué percevoir de 3 à 4.000 euros de revenus mensuels grâce à leur petite entreprise. Me Dominique Rondu, l”un des avocats de l”organisatrice présumée, fait aujourd”hui valoir que ces jeunes femmes n”étaient pas contraintes de se prostituer et ne subissaient aucune violence de la part de l”organisatrice du réseau.

En septembre 2006, cette dernière a déjà été condamnée à 18 mois de prison avec sursis et 10.000 euros d”amende pour proxénétisme alors qu”elle tenait un salon de massage “Hortensia bien-être” à Jouy-aux-Arches (Moselle). Aujourd”hui, en situation de récidive légale, cette femme est poursuivie pour “proxénétisme aggravé” en raison notamment de la prostitution de plusieurs personnes et l”utilisation d”internet. Elle encourt une peine de dix ans de prison et 1.500.000 euros d”amende.

Les gendarmes ont également interrogé l”un des clients réguliers du réseau, un prêtre, responsable économe du Grand séminaire de Metz, gérant d”un restaurant et membre du Rotary, de l”Automobile club et d”un club de cigare…

Après avoir rencontré sur internet en mars 2009 une prostituée de 23 ans prénommée “Morgane”, il l”aurait alors mise en relation avec “Madame Hortense”. Après avoir tenté de convaincre les enquêteurs qu”il avait voulu aider cette jeune femme en détresse, mère d”une fillette de 2 ans, à intégrer un inoffensif salon de massage, il a finalement reconnu avoir fait une “bêtise”.

Dans son téléphone portable, les gendarmes ont trouvé les photos d”une femme nue attachée sur un lit ainsi que les coordonnées téléphoniques de prostituées et de salons de massage. Après avoir admis que l”abstinence sexuelle lui pesait, le prêtre a assuré vouloir se reprendre en main et consulter un médecin. AP

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Huit ans après son départ de la présidence de Vivendi Universal (VU), l’ancien PDG du groupe Jean-Marie Messier, 53 ans, alias “J2M”, comparaît à partir de mercredi, et jusqu’au 25 juin, devant le tribunal correctionnel de Paris aux côtés de six autres prévenus, dont l’ancien vice-président exécutif de Vivendi, Edgar Bronfman Jr, pour une série de délits boursiers et pénaux présumés. Lire la suite l’article

En 2001, Jean-Marie Messier est au faîte de sa gloire, s’affiche à la “Une” des médias, dont l’hebdomadaire français “Paris-Match” où il arbore une paire de chaussettes trouées. Sous sa présidence, la Compagnie générale des Eaux est devenue un géant mondial de la communication et des médias, rebaptisée par la suite Vivendi Universal.

En juillet 2002, celui à qui tout réussissait est contraint à la démission après l’annonce de pertes faramineuses, près de 14 milliards d’euros en 2001. Les petits porteurs, qui ont déposé plainte, le soupçonnent d’avoir menti sur le niveau d’endettement du groupe après le rachat de Seagram. En octobre de la même année, le parquet de Paris ouvre une information judiciaire. En juin 2004, Jean-Marie Messier, que les “Guignols de l’info” ont surnommé “J6M” -Jean-Marie Messier moi-même maître du monde- est mis en examen.

Au total, six autres personnes sont poursuivies dans ce dossier complexe et technique: l’ancien général adjoint et directeur financier de VU, Guillaume Hannezo, 49 ans, Hubert Dupont-Lhotelain, 56 ans, et François Blondet, 44 ans, respectivement trésorier et trésorier-adjoint du groupe, et Eric Licoys, 71 ans, ex-directeur général de VU. L’ancien président d’une filiale aujourd’hui dissoute de la Deutsche Bank, Philippe Guez, 49 ans, et Edgar Bronfman Jr, 55 ans, sont également jugés.

En janvier 2009, le procureur de la République a requis un non-lieu général, estimant que les charges n’étaient pas suffisamment caractérisées à l’encontre des mis en examen. Mais en octobre dernier, le juge d’instruction, qui a toutefois abandonné une partie des incriminations, a ordonné leur renvoi devant le tribunal correctionnel.

Que reproche-t-on aux prévenus? Les délits imputés à “J2M” sont de trois ordres: “diffusion d’informations fausses ou trompeuses sur les perspectives ou la situation d’un émetteur” de 2000 à 2002, “manipulation de cours” en 2001 et “abus de biens sociaux” pour un parachute doré d’environ 20 millions d’euros auquel il a finalement renoncé.

Guillaume Hannezo sera jugé pour “diffusion d’informations fausses ou trompeuses sur les perspectives ou la situation d’un émetteur” de 2000 à 2002, “manipulation de cours” en 2001 et “délit d’initié”. Une incrimination retenue contre Edgar Bronfman.

“Jean-Marie Messier est déterminé à montrer l’inéquité des poursuites”, a déclaré son avocat, Me Pierre Haïk, à l’Associated Press. Le ministère public devrait demander la relaxe des prévenus.

En juin 2005, la cour d’appel de Paris a réduit l’amende infligée par l’Autorité des marchés financiers (AMF) à Jean-Marie Messier d’un million à 500.000 euros pour des informations inexactes sur la situation financière du groupe en 2001 et 2002.

Ce procès intervient moins de six mois après la décision d’un tribunal américain qui a condamné Vivendi pour sa communication financière mais relaxé Jean-Marie Messier et Guillaume Hannezo. AP

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marc-machin-seul-contre-tous-livre-editions-pascal-galode-canalplus.jpgMarc Machin, 28 ans, comparaît mardi 18 mai, devant le tribunal correctionnel de Paris pour agressions sexuelles sur une jeune femme et deux adolescentes. L’une d’elles étant mineure à l’époque des faits, ce procès pourrait ce tenir à huis -clos. La jeune femme concernée, Marie (*), 37 ans, avait témoigné sur son agression par le prévenu dans ce blog, en date du 16/04/2010 : (« Exclusif : une victime de Marc Machin raconte ses traumatismes »). Une agression extrêmement violente perpétrée huit mois après la sortie de prison du marginal en octobre 2008, à la suite des aveux d’un SDF qui s’est accusé à sa place du meurtre de Marie-Agnès Bedot, le 1er décembre 2001 sur le pont de Neuilly-sur-Seine. Un meurtre pour lequel Marc Machin avait été condamné en appel à 18 ans de prison. Le 13 avril dernier, la Cour révision a décidé d’annuler cette condamnation et de renvoyer de nouveau le jeune homme aux assises pour y être rejugé dans l’affaire du pont de Neuilly, estimant qu’elle n’était pas « en possession de tous les éléments lui permettant de déclarer l’innocence de Marc Machin ». Voici des extraits de l’ordonnance de renvoi de celui-ci devant le tribunal correctionnel (ORTC) pour les agressions de Marie, de Louise (*), 14 ans, et de Léa (*), 15 ans. Photo ci-dessus : Marc Machin invité à Canal+ pour la sortie de son autobiographie.

Les conditions de l’arrestation de Marc Machin le 15 juin 2009. Après son agression, le 5 juin précédent, dans le 20ème arrondissement, Marie a déclaré à la police que ce jour-là, après être sortie du métro Gambetta, elle se rendait à son domicile et que c’est en arrivant dans la cour de son immeuble qu’elle a été agressée. La jeune femme décrit celui qui l’a attaqué et frappé comme étant de type européen, âgé d’environ de 25 ans, de corpulence athlétique, rasé, aux yeux très bleus. Le voisin, venu au secours de Marie, en entendant les appels à l’aide de celle-ci, décrit de son côté un homme entrain de prendre la fuite, dont il n’a pu voir le visage, « corpulent, mesurant environ 1m80, cheveux rasés plutôt blonds».

Pour retrouver l’agresseur de Marie, les policiers de la brigade criminelle ont d’abord visionné les bandes de vidéo- surveillance de la RATP, en date des faits, placées à la station Gambetta. D’après l’ORTC, on y voit un individu en position d’attente à proximité des portiques automatiques, regarder Marie (clairement visible), et lui emboîter le pas en la suivant dans les escaliers mécaniques. « Cet individu mesurait environ 1m80, de corpulence normale, vêtu d’un sweat-shirt bleu foncé portant l’inscription « Delaveine » sur le devant et un bas de jogging blanc avec de larges liserés bleus sur les côtés ». Cette bande vidéo montre aussi que l’homme, arrivé dans l’enceinte de la station à 14H28, a passé les tripodes sans payer et qu’il a alors été contrôlé par une patrouille de police. Un coup de chance pour les enquêteurs ! Identifiés, les quatre policiers ayant effectué ce contrôle indiquent que le nom du resquilleur était « Machin » mais qu’ils n’ont pas relevé son prénom. Ils précisent que l’homme leur a confié être sorti de prison il y a peu. Quatre personnes portant ce nom figurent à l’époque dans la base de données Canonge, un fichier utilisé par la police, alimenté par les photographies des auteurs de crimes et de délits. Parmi les photos de ces quatre « Machin », les policiers reconnaissent formellement l’homme contrôlé au métro Gambetta. Marie, quant à elle, identifie son agresseur sur une planche photographique comportant les visages de neuf autres personnes d’aspect similaire. Le listing du téléphone portable de Marc Machin, indique par ailleurs que l’appareil a activé une cellule le 5 juin 2009, à 14H33, à la station Gambetta. Soit quelques minutes avant que Marie ne sorte du métro.

Lors de son interpellation le 15 juin suivant, à proximité du domicile de son père, dans le 18ème arrondissement, à Paris, Marc Machin est vêtu du sweat-shirt portant l’inscription « Delaveine », repéré sur la bande de vidéo- surveillance de la RATP. Placé en garde-à-vue, il reconnaît l’agression de Marie. Il explique l’avoir remarqué parce qu’elle était « élégante ». Il aurait décidé de la suivre, dans un premier temps, avec l’idée de faire une vidéo en filmant sous sa jupe « pour faire le voyeur ». Il admet avoir envoyé quatre claques à la victime lorsque celle-ci, le découvrant accroupi sous elle, dans la cour de son immeuble, l’a giflé. Mais nie les coups de poings, portées sur la tête, déclarés par Marie. Il dit qu’il a perdu son sang froid et que tout a « dérapé » lorsque la jeune femme est tombée au sol. Il a alors tenté d’écarter ses cuisses « peut-être pour la violer ». Il affirme que la vue du sang de la victime et ses cris l’ont mis en fuite. Or, il semble que ce soit l’arrivée du voisin de Marie qui ait provoqué son départ précipité.

Tout de suite après cette agression, Marc Machin s’est rendu à  l’« Espace psychanalytique d’orientation et de consultations » (EPOC). Une association où il a pris rendez-vous avec un psychologue afin de se soumettre au suivi psychologique auquel l’astreint une condamnation avec sursis mis à l’épreuve prononcée en 2001 pour des faits d’agressions sexuelles. Il dépend alors du « Service pénitentiaire d’insertion et de probation » (SPIP), un organisme rattaché au ministère de la justice chargé de surveiller les personnes qui lui sont confiées par l’autorité judiciaire et de favoriser leur réinsertion sociale. Mais un rapport du SPIP, de juin 2009, fait état du manque de mobilisation de Marc Machin pour se soumettre à son suivi psychologique. Il refuse de se rendre par exemple à l’ EPOC au prétexte que les locaux de cette association, situés dans le 19ème arrondissement de Paris, sont trop éloignés de son domicile du 18ème. Il ne se présente pas régulièrement aux convocations de son conseiller d’orientation et de probation. Le rapport du SPIP indique que Marc Machin est alors particulièrement investi dans l’écriture de son autobiographie et dans la gestion de sa relation avec les médias.

Placé en garde-à-vue le marginal raconte que, depuis mars 2009 (soit trois mois avant son arrestation), il filme sous les jupes des femmes à l’aide de son téléphone portable. Il dit s’excuser d’avoir agressée Marie et demande à bénéficier d’une aide psychologique. Il dit aussi regretter la lenteur de la Commission de révision qui n’a pas encore examiné son recours dans l’affaire du pont de Neuilly. Sur le pantalon de jogging qu’il portait le 5 juin, sont découvertes des tâches de sang contenant l’ADN de Marie. L’exploitation des images vidéos du téléphone portable de Marc Machin montre 28 scènes tournées sous les jupes de femmes différentes, entre le 27 mars et le 13 juin 2009, dont celle de l’agression de Marie. Plusieurs vidéos démontrent qu’il a suivi plusieurs d’entre elles jusqu’à des entrées d’immeubles. Le 13 juin 2009, deux jeunes filles ont été filmées ensemble selon la même méthode. Les policiers découvriront plus tard qu’il s’agit de Louise et de Léa.

Lors de son interrogatoire de première comparution devant un juge d’instruction Marc Machin maintient ses déclarations initiales concernant l’agression de Marie, en disant cette fois qu’il n’avait jamais eu l’intention de violer celle-ci mais que cela lui avait « peut-être effleuré l’esprit ». Il explique son comportement par une pulsion, par défaut de prise en charge psychologique et par le fait d’avoir été « brisé par le système ». Il affirme ne pas s’être livré à d’autres agressions sexuelles depuis les faits commis au temps de sa minorité et pour lesquels il a été condamné. Dans un interrogatoire ultérieur, il niera fermement avoir eu l’intention de violer la jeune femme.

Le 13 juin 2009, deux adolescentes, Louise et Léa, sont suivies par un homme alors qu’elles entrent dans l’ascenseur de l’immeuble de la grand-mère de Louise, situé dans le 18ème arrondissement de Paris. L’homme se livre sur elles à des attouchements sexuels, tente de pénétrer Louise manuellement, et mord Léa à un pouce lorsque celle-ci se débat et se met à crier. Une fois l’ascenseur arrêté, il s’enfuit. Les deux adolescentes le décrivent à la police comme étant « blond- châtain, aux cheveux très courts ». Deux jours plus tard, le 15 juin, date de l’interpellation de Marc Machin, les enquêteurs établissent un rapprochement avec l’agression de Marie. L’exploitation de la vidéo -surveillance de la station de métro Jules- Joffrin, d’où étaient sorties les petites avant de se diriger vers le domicile de la grand-mère de Louise, permet de les voir immédiatement suivies par un homme « aux cheveux blonds foncés très courts, de corpulence athlétique, porteur d’un tee-shirt blanc avec une bande bleue turquoise sur les épaules, présentant une forte ressemblance avec Marc Machin ».

Extrait de prison le 2 juillet 2009 pour un interrogatoire sur ces faits, Marc Machin reconnaît immédiatement son implication. Il affirme qu’il ne s’était pas rendu compte que les jeunes filles étaient des adolescentes. Il explique qu’il a eu « un déclic » à la vue de leurs mini- jupes. Il se souvient de s’être livré dans l’ascenseur à des attouchements sur Léa mais pas sur Louise. Il nie la tentative de pénétration ainsi que la morsure et indique que l’agression de Marie (huit jours plus tôt, ndlr) a constitué un déclencheur qui l’a fait « partir en vrille ». Lors d’un nouvel interrogatoire, Marc Machin, qui a été formellement reconnu par les deux adolescentes, explique que ne parvenant pas à filmer les jeunes filles sous leur robe, alors que celles-ci montaient les escaliers de la station Jules Joffrin, « il était alors entré dans un état d’excitation et avait eu envie de leur caresser les fesses, raison pour laquelle il les avait suivies jusque dans l’ascenseur». Il maintient que de dos, les chevelures et la tenue de Louise et de Léa lui avaient fait penser à « de jeunes femmes, demoiselles et pas adolescentes », ajoutant que la jeunesse actuelle est « trompeuse». Lors de sa confrontation avec les deux victimes, il admet que celles-ci ont bien l’air de mineures et comme d’habitude, il exprime ses regrets. Les investigations menées à partir des vidéos et photos de son téléphone portable ne permettront pas d’identifier les 25 autres femmes filmées à leur insu par Marc Machin.

Son casier judiciaire porte alors la mention de nombre de condamnations : 2 ans de prison dont 18 mois de sursis et de mise à l’épreuve durant 2 ans pour une agression sexuelle avec pénétration digitale commise en 2000 à l’encontre d’une femme de 45 ans et alors qu’il est mineur, 2 ans de prison dont 18 mois de sursis et mise à l’épreuve de trois ans pour une agression sexuelle en 2001 sur une étudiante suédoise, 18 ans de prison en appel, en 2005, pour le meurtre du pont Neuilly (peine suspendue en juillet 2008), et trois autres condamnations concernant des infractions commises en prison dont l’agression d’un surveillant.

Enquête de personnalité effectuée après les agressions de Marie, de Louise et de Léa : Marc Machin est membre d’une fratrie de trois enfants. Très tôt la vie conjugale de ses parents est marquée par la mésentente du couple et par l’alcoolisme du père, alors gardien de la paix. A l’âge de 2 ans, le garçon et sa sœur d’un an de plus sont confiés à l’ « Aide sociale  à l’enfance ». Ils reviennent chez leurs parents à la naissance du benjamin de ces derniers puis sont renvoyés en famille d’accueil. Marc Machin se plaint d’avoir été maltraité par la famille qui l’a  accueilli et abusé sexuellement par un autre enfant, plus âgé que lui, également placé dans cette famille. A 9 ans, à la mort de sa mère, victime du sida, il est confié à ses grands -parents paternels. Il a 12 ans quand sa grand-mère succombe d’un cancer. Un décès qu’il aurait vécu comme une injustice et qui serait à l’origine de sa rébellion. Son père le reprend ensuite avec lui. Le garçon ne supporte pas son autorité et multiplie les comportements d’opposition qui entraîneront ses premiers ennuis avec la justice des mineurs. Exclu du collège en classe de 5ème, Marc Machin interrompt sa scolarité. Il entame plusieurs formations (marin- pêcheur, peintre en bâtiment, palefrenier) que ce consommateur régulier de cannabis ne mène jamais à bout. Son incarcération dans l’affaire du meurtre du pont de Neuilly intervient dans un contexte d’escalade personnelle dans la violence.

Lors de la suspension de sa détention pour cette affaire, en octobre 2008, (après que le SDF David Sogno se soit accusé d’avoir tué Marie-Agnès Bedot, ndlr), Marc Machin n’a rien résolu de ses problèmes passés, selon l’enquêteur de personnalité. Toujours d’après celui-ci, il est alors immédiatement exposé à une médiatisation importante et désigné comme  « modèle d’erreur judiciaire ». Cette perspective aurait accentué un sentiment de victimisation déjà présent, constate encore l’enquêteur de personnalité. Marc Machin s’indigne de « l’absence d’excuses et de la lenteur de la procédure » de révision. Fortement sollicité alors par les médias et par la publication de son autobiographie, il se remet à consommer des stupéfiants « dans un cadre festif ». Ses difficultés d’insertion sont toujours présentes et complexes, « liées à sa personnalité immature et peu construite ».

Une expertise psychologique, réalisée en août 2009, décrit un homme “en forte attente de prise en considération, ne parvenant pas a assumer l’entière responsabilité de ses actes, et restant fixé sur ses manques et carences. Il se positionne “en victime des aléas de la vie, en attente de réparation”. Il projette « ses ressentis d’impuissance, d’injustice et de maltraitance sur toutes les instances d’autorité ». La médiatisation de son cas pourrait avoir “favorisé des réactions de toute puissance”. Il apparaît peu à même « d’accepter sans réaction les frustrations et les contraintes inhérentes à un processus de réhabilitation sociale ». Il présente « des caractéristiques d’un fonctionnement psychique égocentrique avec des tendances à la susceptibilité et à l’impulsivité, en dépit de ses désirs d’ouverture ». Il peut présenter “des tendances manipulatrices ».

La deuxième expertise psychiatrique confiée aux très renommés docteurs Michel Dubec et Roland Coutanceau , conduite entre le 18 août et le 19 octobre 2009, ne met pas en évidence de pathologie psychiatrique majeure ayant pu abolir le discernement de Marc Machin. Celui-ci l reste donc accessible à une sanction pénale. Les deux experts le décrivent comme un sujet égocentré « ayant une  trajectoire de vie à tonalité psychopathique sur fond d’une enfance un peu chaotique ». Concernant l’agression de Marie, Marc Machin explique la violence de sa réaction en réponse au sentiment qu’il avait eu que la victime se posait « en justicière ». Il aurait interpellé son geste de l’agripper comme une volonté de le faire interpeller. Il reconnaît une dimension voyeuriste assez forte avec un plaisir de filmer l’intimité des femmes en s’interrogeant de manière un peu obsédante sur celles-ci, ce que les deux experts analysent comme « le surinvestissement fantasmatique d’une curiosité infantile ». Là encore, un suivi psychologique a été préconisé…

SV

(*) Afin de protéger l’identité des trois victimes leurs prénoms ont été changés