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24 février 2009

L’avocat Éric Dupond-Moretti assurera en appel la défense d’Alain Kernoa. En septembre2008, l’ex-marin d’État avait été condamné à la perpétuité (1) pour l’assassinat de Mathilde Croguennec, lors du teknival de Carnoët (22), en 2005.

L’acquittement de RoselyneGodard, la «boulangère» d’Outreau, c’est lui. L’acquittement de Jean Castela, présenté comme le commanditaire de l’assassinat du préfet Érignac, c’est lui aussi. L’acquittement de JérômeVerando (affaire du berger de Castellar), c’est encore lui! En 25 ans de carrière, Éric Dupond-Moretti a décroché quelque 74verdicts à l’avenant. Un record national. À 47 ans, le pénaliste qui s’est aussi illustré dans l’affaireOM-VA et qui prépare désormais la défense de l’ex-trader JérômeKerviel, entre sans bruit dans l’affaire Kernoa. «On intervient en effet sur ce dossier», confirme-t-on, du côté de son cabinet lillois. Hier, le chouchou des médias n’a pas fait de commentaire. Et pour cause, toute la journée, la star des prétoires plaidait aux assises de Saint-Denis… deLa Réunion!

Défense en tandem?

Une redistribution des rôles qui «surprend» Me Olivier Dersoir, du barreau de Rennes. Premier défenseur de l’ex-marin militaire aux côtés de Me Béatrice Dupuy (Marseille), l’avocat breton n’a, dit-il, pas eu connaissance de sa révocation. À qui l’initiative? Interrogée, MeDupuy, elle, ne souhaite pas épiloguer. Tout juste la Marseillaise précise-t-elle qu’Éric Dupond-Moretti serait, à l’avenir, seul «à mes côtés. J’attends sa réponse définitive». Pour Me Hubert Soland, qui défend les intérêts des parents de la victime, Mathilde Croguennec, 18 ans au moment des faits, l’entrée de son remuant confrère n’appelle pas de réaction particulière. Compté, lui aussi, parmi les figures du barreau de Lille, MeSoland, connu, entre autres, pour avoir défendu les intérêts de Michel Delebarre dans l’affaire des écoutes de l’Elysée, pratique de longue date la verve de son voisin. Dupond-Moretti en quête d’un nouveau fait d’arme? Kernoa ayant plaidé coupable lors du procès de septembre2008, l’avocat s’attachera, vraisemblablement, à convaincre la cour de l’absence de préméditation de son client. À la clé, une peine plus clémente. Un scénario développé dernièrement par le Nordiste dans le procès d’appel de l’ex-rugbyman Marc Cécillon(2).

Tout à gagner

En première instance, devant la cour d’assises des Côtes-d’Armor, Alain Kernoa, 27 ans, avait été reconnu coupable d’assassinat et de crime sexuel concomitant. L’accusé, confondu par son ADN, reconnaissait avoir lardé la victime de 28coups de couteau, mais disait avoir agi dans un état second. Selon ses avocats, la consommation d’alcool, de stupéfiants, la fatigue, ainsi que «la musique assourdissante» avaient amené Kernoa, «addict» aux jeux vidéo, à «péter les plombs». Un meurtre, certes, mais pas un assassinat. Une plaidoirie qui n’a pas porté. Écopant de la peine maximale et n’ayant donc plus rien à perdre, l’ancien militaire a, sans surprise, fait appel. En s’attachant les services de Dupond-Moretti, surnommé «l’ogre des prétoires», l’ancien militaire a tout à gagner.

1. Assortie d’une peine de sûreté de 18 ans. 2. Condamné à 20 ans de réclusion en première instance, Marc Cécillon a finalement écopé, début décembre, de 14 ans de prison pour le meurtre de son épouse.

* Arnaud Morvan


AP | 04.02.2009 | 10:36

La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris a ordonné mercredi matin la remise en liberté de l’avocat Me Karim Achoui, condamné en décembre dernier à sept ans d’emprisonnement pour avoir aidé son ancien client, le braqueur Antonio Ferrara, à s’évader de la maison d’arrêt de Fresnes en mars 2003, a-t-on appris auprès de ses avocats.

Me Karim Achoui, condamné dans un autre dossier à cinq ans d’interdiction d’exercer sa profession d’avocat, doit s’acquitter d’une caution de 50.000 euros avant de quitter la prison, ce qui pourrait se faire mercredi soir ou jeudi, ont précisé ses conseils.

“Il ne s’agit pas d’un traitement de faveur. La chambre de l’instruction a fait une application tout a fait normale de la loi”, a assuré l’un des huit avocats d’Achoui, Me Patrick Maisonneuve, rappelant que la détention provisoire doit rester l’exception. Le procès en appel “n’est pas envisagé avant un an et demi, d’ici là il n’y a aucune raison de maintenir Karim Achoui en détention”, a encore souligné Me Maisonneuve, estimant que son client “peut tout à fait être acquitté en appel”.

Karim Achoui (Reuters)

Karim Achoui (Reuters)

Le parquet général s’était opposé mercredi dernier à la libération de Karim Achoui estimant notamment qu’il risquait de prendre la fuite dans son pays d’origine, l’Algérie.

Le 15 décembre dernier, la cour d’assises de Paris a condamné le braqueur récidiviste Antonio Ferrara à 17 années de réclusion criminelle et son ancien avocat, Me Karim Achoui, à sept ans d’emprisonnement. Ils étaient jugés aux côtés de 18 autres complices présumés pour l’évasion à main armée de Ferrara de la maison d’arrêt de Fresnes en mars 2003. Me Achoui a été incarcéré à la suite du verdict.

Dans un autre dossier, Karim Achoui avait été condamné par le tribunal correctionnel de Nanterre, puis la cour d’appel de Versailles à un an de prison avec sursis, 20.000 euros d’amende et cinq ans d’interdiction d’exercer sa profession pour “complicité de faux”. Une décision confirmée le 15 janvier dernier par la Cour de cassation. AP

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CHAMPENOIS Sabrina

«Moi ? Comme dit mon mari, je plaide comme une pelle.» Elle balance ça avec un petit sourire, Hannelore Cayre, limite bravache. Ferait-elle sa maligne, la grande gigue blonde ? Voilà une avocate pénaliste en exercice depuis dix ans, à Paris, collaboratrice de son époux. Jean-Christophe Tymoczko n’est pas une star du barreau, mais il arrive que son nom apparaisse au détour de faits divers médiatisés comme le décès d’un policier à la foire du Trône (il défend l’ado de 15 ans suspecté d’avoir poussé le gardien de la paix), ou le procès fait à Jean-Marc Priez, l’ex-président de l’association d’information sur les drogues Techno +, poursuivi pour facilitation et incitation à l’usage de drogue. Sa femme dit que «ça marche plutôt bien pour lui, plusieurs affaires par jour», quand la fréquence se fait pour elle plus aléatoire, mais sans que ça paraisse poser problème. Dans le même temps, Hannelore Cayre certifie que leur ordinaire professionnel est celui de ses livres, «qui peuvent apparaître outranciers», mais ne restituent que du vécu, par elle, lui, ou par des collègues ; et elle a des tonnes de récits en réserve.

Depuis trois ans, Hannelore Cayre secoue le cocotier du polar juridique. En termes de ventes, 6 000 à 8 000 exemplaires par livre, il n’y a pas de quoi téléphoner à sa mère. Sur le fond et la forme, en revanche, pourquoi pas. Son personnage fétiche, l’avocat parisien Christophe Leibowitz-Berthier, s’inscrit radicalement en faux contre l’imagerie afférente au job – au choix, héros incorruptible, intuitif limite médium, ou requin sans foi ni loi. Leibowitz, lui, n’a aucune grandeur, ne vaut pas mieux que ses clients, à 80 % des petits dealers qui oublieront de le payer. Un paria du barreau, Leibowitz. Alcoolique jusqu’à la lie. Cynique, couard et combinard, que les juges regardent comme «un étron». Ce qui d’ailleurs le ravit, lui qui mène le récit et allume tous azimuts : ses pairs, mais aussi le parquet, les flics. Des Scud, voilà ce que sont ces polars, et qu’ils viennent du sérail amplifie évidemment l’intérêt suscité par une verve ­vandale.

A lors, noble porte-voix des obscurs de la justice, Hannelore Cayre, dont le premier roman était dédié «aux soutiers du pénal et à Jean-Christophe» ? Rien du tout. Si elle parle de son mari comme d’un quasi-Zorro («Quand il accepte de défendre quelqu’un, c’est chaque fois comme s’il avait à sauver sa propre peau»), elle-même se décrit en simili-Leibowitz, passant un poil désabusée d’un dossier à l’autre ( «Cas classique : un petit dealer du canal Saint-Martin»). Un chroniqueur judiciaire qui l’a vue à l’oeuvre la décrit pourtant «solaire, dégageant une incroyable énergie». Qu’importe, elle ne cache pas rêver de remiser la robe pour l’écriture. Sachant que, à bon entendeur, salut, c’en est fini de Leibowitz : «J’estime être capable d’écrire autre chose que des polars à avocat.» Son ambition : renouer avec l’école réaliste du XIXe, Balzac & co. «Arriver à dézinguer une situation en une phrase, et atteindre une implacable véracité.» C es temps-ci, elle prépare l’adaptation cinématographique des aventures de Leibowitz, elle précise non sans fierté qu’elle a obtenu du palais une autorisation de filmer où elle veut dans la partie correctionnelle, «une première, pour une fiction».

C’ est un intrigant mélange, Hannelore Cayre. Incendiaire à l’écrit, créature d’une idoine urbanité trendy en chair et en os. Qui abonde en «pétasse !» ou «sale con !» tout en louant Jouhandeau ou Mirbeau, qui se dit «absolument à gauche» mais soufflette Ségolène d’un bon mot («J’ai voté pour elle aux deux tours, mais je déteste ce qu’elle représente, l’institutrice frigide qui tape sur les élèves qui lèvent le doigt»). Ça décoiffe, c’ est séduisant, mais un poil risqué : entre provoc trash chic et véhémence engagée, le soupçon d’affectation, de pose, peut faire son trou. Et il n’est pas interdit de penser que c’est ce qui agace le milieu du polar, dont elle dit qu’il la bat froid. Elle est lucide, d’ailleurs : «C’est mon côté bourge qui les dérange ; bourge de gauche, mais bourge quand même.» Elle a en tout cas l’élégance de ne pas nier son goût pour le confort, de ne pas dissimuler la maison avec jardin dans Paris intra-muros, ni les fringues de créateurs. A propos des dossiers qu’il lui arrive de partager avec son mari, elle dira qu’ils jouent alors «à Jonathan et Jennifer», ce couple de milliardaires à l’oeuvre dans le surréaliste feuilleton Pour l’amour du risque.

Son éditrice, Anne-Marie Métailié, la dit «très culottée» ; son amie Emmanuelle Uzan, chroniqueuse à l’émissiontélé On n’est pas que des parents, la voit«passionnante, pas forcément tendre, mais très drôle, capable de tout, très libre». «Il n’y a qu’à voir son parcours professionnel.» Avant d’être avocate, Hannelore Cayre faisait directrice financière à France 3 Cinéma. Jusqu’à ce jour de 1990 où, en vacances au Chili, pays de son premier mari, sa vie bascule. Accident de voiture, lui indemne, elle défigurée et touchée à la colonne vertébrale. Résultat, cinq mois tétraplégique, deux ans avant de recouvrer un usage correct de ses membres. Elle en conserve une claudication, une main légèrement repliée, un nez légèrement de guingois, et d’autres séquelles insoupçonnables comme cette insensibilité au froid qui la fait ne pas se couvrir assez et se retrouver comme ce jour enrhumée et affligée d’une «voix de canard».

Elle dit que c’est le goût de l’anecdotique et du fait divers qui l’a fait reprendre ensuite ses études de droit pour gagner le prétoire. Mais le côté show du métier semble aussi lui aller comme un gant, à cette grande gueule qui transforme le moindre détail de la vie quotidienne en quart d’heure homérique. Voir comme elle raconte cette fois où son fils de 8 ans a émis le désir de posséder une minimoto. «Une minimoto ! Mais j’ai dit : Albert, une minimoto, c’est moche, ça fait du bruit, ça pollue, et puis ça véhicule tous ces symboles liés au sport mécanique, le machisme, la fausse puissance. » Idem à propos de son ado de fille – qu’elle a adoptée bébé au Chili -, qui a eu le malheur de revenir avec un drapeau américain acheté dans une brocante. «Elle a argumenté qu’elle l’avait trouvé joli ; je lui ai répondu que ce n’était pas possible, elle qui est née dans un pays qui a connu la dictature, qu’il fallait réfléchir, s’interroger.» On la croit sur parole quand elle dit qu’avec son mari les différends d’ordre domestique tournent aux procès-fleuves.

Ses propres parents, c’est un sujet sur lequel elle se déchaîne, Hannelore Cayre. Le père, surtout. Pied-noir de Tunisie, fils d’un Auvergnat communard banni de l’Hexagone, il dirigeait une entreprise parisienne de transports routiers, spécialisée dans les destinations à risques (pays en guerre, «sensibles».) et les chauffeurs repris de justice. «Un nouveau riche qui ne croyait qu’au fric», siffle sa fille unique. Elle a très vite rêvé d’autre chose, notamment au contact des profs et des camarades d’un lycée autogéré. Il avait prévu qu’elle prenne sa relève, elle lui a échappé en prenant le chemin du droit. La mère, elle, est une Autrichienne (d’où ce prénom, que l’intéressée invite à prononcer «Annéloré») juive qui a fui l’Anschluss pour la France, où elle a connu le camp des Milles, près de Marseille. Très jolie et très coquette, elle a été doublure lumière de Viviane Romance avant de scotcher les regards des passants en étalagiste aux Galeries Lafayette. Ça vaudrait bien un roman ? Hannelore Cayre y travaille.

photo Rémy Artiges

Hannelore Cayre en 6 dates

24 février 1963

Naissance à Neuilly-sur-Seine.

21 novembre 1990

Accident de voiture au Chili.

1997

Prête serment.

2004

«Commis d’office»

(éd. Métailié).

2005

«Toiles de maître»

(éd. Métailié).

2007

«Ground XO»(éd. Métailié).

Paris : La Flûte de Pan, 1984.

L.-F. Céline : Lettres à son avocat, Paris : La Flute de Pan, 1984.

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Préface de Frédéric Monnier

” Le 17 juin 1944, L.-FCéline quitte son appartement montmartrois avec sa femme Lucette et son chat Bébert dans l’intention de se réfugier au Danemark.
Ils séjournent deux mois à Baden-Baden où ils tentent de se procurer les visas nécessaires. En septembre ils partent pour Berlin, puis Kraenzlin, village situé à 50 kilomètres au nord ils attendent vainement pendant un mois et demi la possibilité de passer la frontière. Ils quittent alors Kraenzlin la population leur est très hostile, et rejoignent Sigmaringen, ville refuge du gouvernement de Vichy et de nombreux collaborateurs, où Céline exerce la médecine auprès de la colonie française.
Après avoir envisagé un départ pour la Suisse, Céline et Lucette obtiennent enfin des passeports pour le Danemark. Ils partent le 22 mars 1945 et passent la frontière cinq jours plus tard.
Dès leur arrivée à Copenhague, Céline et sa femme s’installent dans un appartement prêté par leur amie Karen Marie Jensen (qui résidait alors à Madrid) et l’occupent pendant huit mois sous de faux noms. Céline fait par l’intermédiaire d’amis danois la connaissance de Thorwald Mikkelsen qui devient son défenseur. La carrière de Mikkelsen avait connu des fortunes diverses. Après avoir fait faillite dans le commerce, il monta un bureau d’avocat qui devint très prospère. Francophone et francophile il joua dans ” l’affaire Céline ” un rôle de premier plan.
L’ambassadeur de France à Copenhague, Guy Girard de Charbonnière, avait été nommé là en septembre 1945 par Georges Bidault. Lorsqu’il apprend le 1er octobre 1945 la présence de Céline au Danemark, Charbonnière s’informe auprès de Bidault, ministre des affaires étrangères, de ce qu’il doit faire. Comme depuis le 19 avril précédent un mandat d’arrêt avait été lancé contre Céline, Bidault ordonne à Charbonnière le 23 novembre 1945 d’obtenir l’extradition. Informé de l’adresse de Céline, Charbonnière la communique au ministère des affaires étrangères danois et demande son arrestation.
Pour appuyer sa demande, Charbonnière avait précisé que Céline était accusé d’avoir appartenu à des organismes de propagande germanophile et d’avoir publié des livres et des articles soutenant l’idéologie national-socialiste.
Le 17 décembre au soir, le couple Céline est arrêté et incarcéré. Lucette est libérée dix jours plus tard et récupère Bébert qui avait été placé dans une clinique vétérinaire le soir de l’arrestation.
La presse française commence à évoquer l’affaire. Le gouvernement cherche à obtenir rapidement l’extradition mais les danois ne jugent pas les griefs retenus contre Céline suffisants pour la justifier. Néanmoins, afin de ménager l’opinion publique, ils le gardent en prison.
Pour forcer la décision, Charbonnière envoie aux autorités danoises le 20 septembre 1946 un rapport assez maladroit et outrancier concernant les activités de Céline pendant l’occupation (” son attitude ouvertement pro-allemande, son mépris des souffrances françaises, ses exhortations à des persécutions plus cruelles encore “, etc.). Les effets de ce rapport sont désastreux pour l’ambassade et les autorités danoises autorisent finalement Céline à être transféré dans un hôpital le 26 février 1947. Pendant plus d’un an Céline avait vécu dans des conditions de détention très sévères et était sorti de prison très affaibli physiquement et moralement.
C’est en avril 1947 pendant que Céline se rétablit au Rigshospital que son ami Antonio Zuloaga, attaché de presse de l’ambassade d’Espagne à Paris, demande à Maître Albert Naud d’accepter de défendre Céline.

Albert Naud : Notice biographique

Albert Naud naît à Saint-Amant-de-Graves (Charente) en 1904.
Alors qu’il semble devoir faire sa carrière dans l’enseignement (il a suivi les cours de l’École normale d’instituteurs de Ruffec), il choisit de monter à Paris.
Après avoir occupé un poste de secrétaire administratif à la chambre syndicale des raffineurs de sucre, il entre à la fin des années vingt au journal d’Henri de Kerillis L’Écho de Paris dont il est le rédacteur pendant quatre ans.
Ayant obtenu sa licence en droit il entre au cabinet du célèbre avocat Campinchi en 1931 puis devient le collaborateur de Poincaré jusqu’à la mort de celui-ci en octobre 1934.
C’est à ce moment que commence sa carrière d’avocat d’Assises.
À la déclaration de la guerre il est d’abord affecté à une compagnie de brancardiers puis nommé officier de contre-espionnage. En septembre 1940 il entre dans la Résistance. Arrêté par la Gestapo il est emprisonné à la Santé pendant deux mois.
Après le démantèlement de son premier réseau il entre dans un autre et participe enfin au combat pour la libération de Paris.
Après la guerre il reprend ses activités d’avocat et plaide dans plusieurs procès de collaboration. Lors du procès Laval, où les règles de la procédure étaient ouvertement violées, il juge que Laval était condamné d’avance par une justice soumise aux ordres du pouvoir politique. Il refuse alors de cautionner par sa présence ce qu’il considère comme un déni de justice et demande à être relevé de sa Commission d’office. Il dénonce ces faits dans son livre : Pourquoi je n’ai pas défendu Laval.
En avril 1947, il accepte de défendre L.-F. Céline et s’occupe de l’affaire jusqu’à son dénouement en avril 1951.
Après avoir plaidé dans plusieurs des grands procès de l’époque (affaire Ben Barka, Lucien Léger, Gabrielle Russier, etc.) il consacre la fin de sa vie au combat pour l’abolition de la peine de mort et met au service de cette cause tout son talent et ses dernières forces.
Il meurt le 20 février 1977 d’un œdème pulmonaire. “

Frédéric MONNIER