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24 février 2009 à 12:14
Le procès d’un commando accusé du massacre d’une famille française d’origine indienne, en 2001 à Madagascar, a pris fin mardi devant la cour d’assises de Saint-Denis sur un coup de théâtre: l’annulation de toute la procédure pour vice de forme.

Le procès d’un commando accusé du massacre d’une famille française d’origine indienne, en 2001 à Madagascar, a pris fin mardi devant la cour d’assises de Saint-Denis sur un coup de théâtre: l’annulation de toute la procédure pour vice de forme.

Le commando était jugé pour avoir ouvert le feu lors d’une réunion de famille près d’Antananarivo, tuant deux adolescents et trois adultes.

Au bout d’une semaine de procès, la cour a ordonné l’annulation de la procédure et la remise en liberté des quatre accusés poursuivis pour assassinat et tentative d’assassinat.

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Photo : Martin Bureau
Gilbert Collard le 9 juin 2008 à melun

Elle a suivi les réquisitions du procureur général François Basset qui avait jugé fondés, lundi, les arguments des avocats de la défense – dont deux ténors venus de métropole, Me Gilbert Collard et Eric Dupond-Moretti – sur une nullité de la procédure.

Les faits avaient eu lieu le 22 avril 2001 dans la banlieue de la capitale malgache: cinq membres de la famille Remtoula, d’origine indienne et de nationalité française, avaient été tués lors d’une réunion de famille, par des hommes qui avaient fait irruption sur la terrasse de leur maison et tiré avec des armes à feu dont une kalachnikov. Deux adolescents de 13 et 15 ans avaient péri, ainsi que deux hommes et une femme de 25 à 41 ans.

Les victimes étaient les membres de la famille d’Anita Remtoula, ex-épouse de Mamode Abasse Mamodtaky avec qui ce dernier avait un différend conjugal et financier, selon les plaignants.

Après une première enquête n’ayant pas abouti à Madagascar, la famille des victimes avait porté plainte à la Réunion auprès de la justice française. L’instruction permettra l’arrestation de plusieurs personnes dont Mamode Abasse Mamodtaky, 37 ans, commanditaire et un des auteurs présumés du massacre, ses beaux-frères Yohan Babar Ali, 44 ans et Riazhoussen Damdjy, 41 ans et un Réunionnais, Jean-François Crozet, 37 ans.

Seul ce dernier avouera sa participation aux faits, affirmant avoir été recruté par Damdjy, patron de la station-service de la Réunion où il travaillait.

Après une semaine d’audience, le procès a basculé lorsque la défense a soulevé lundi deux exceptions de nullité dont l’une concernait des actes établis par un policier, le lieutenant Gérard Dremmer, avant le dépôt de la plainte. Ce dernier qui avait rencontré Anita Remtoula dans un avion et dont il serait devenu l’amant, selon la défense, avait mené une “pré-enquête” notamment à l’ambassade de France à Madagascar, sans en référer à sa hierarchie ni au procureur de la République.

“La révélation à l’audience de ces faits” montre “l’existence d’actes de procédure préalables à la plainte initiale, ce qui a pu porter préjudice à la défense des accusés” a souligné l’avocat général dans ses réquisitions, demandant à la cour d’en “tirer toutes les conséquences”.

Les membres de la famille des victimes ont accueilli le verdict de la cour d’assises par des cris de colère et de détresse.

Anita Remtoula dont le frère a été tué dans le massacre, a fait plusieurs malaises.

“C’est la victoire du droit. La population de la Réunion saura désormais qu’aucun flic n’est au-dessus des lois”, a lancé Me Collard. Pour Me Dupond-Moretti, la procédure était “pourrie jusqu’à la moelle”. “Ca ne va pas s’arrêter là. Il n’y a pas de justice”, a lancé un membre de la famille des victimes qui voulait déposer une nouvelle plainte.

Par Idriss ISSA © 2009 AFP afp.com
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Mamodtaki et les trois autres accusés libres depuis cet après-midi

CLICANOO.COM | Publié le 24 février 2009

C’est un séisme qui vient de secouer la cour d’assises de la Réunion dans le procès Mamodtaki. Alors que les avocats de la défense demandaient la nullité de la procédure concernant l’incident Demmer, François Basset, l’avocat général, a surpris tout le monde en soutenant la demande de nullité. Et ce matin la cour a choisi de le suivre. Les quatre accusés ont été libérés en début d’après-midi.

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« Je reconnais le bien-fondé des griefs exposés par les avocats de la défense dans leur second mémoire, et je demande à la cour d’en tirer toutes les conséquences nécessaires. » Cette phrase de François Basset, l’avocat général qui doit soutenir l’accusation, vient très certainement de faire basculer le procès Mamodtaki. C’est hier matin que l’ensemble des avocats de la défense dépose deux mémoires demandant la nullité de la procédure. Le premier, soutenu principalement par Me Fernande Anilha, concerne des scellés de douilles découvertes par la police malgache, douilles qui n’ont jamais été retrouvées par la justice française mais qui figurent à la procédure. « C’est une obstruction au droit de la défense », affirme l’avocate, « on ne peut débattre loyalement de certaines pièces de la procédure et cela ne permet de conduire sereinement la suite de ce procès. »

Remise en cause de la justice

L’autre mémoire déposé par la défense concerne « l’affaire Demmer. » L’incident se déroule tout au début de l’enquête. Alors qu’il se trouve dans un avion pour Madagascar avec l’un de ses collègues pour une enquête sur une affaire de proxénétisme, les deux hommes rencontrent Anita qui leur parle sommairement de l’affaire. L’officier de police aurait alors engagé une enquête d’initiative avant de dire à Anita qu’elle pouvait déposer plainte. De plus, le principal accusé, Abass Mamodtaki a toujours affirmé que son ex-épouse, Anita et Gérard Demmer auraient été amants. Pour les avocats de la défense, cette situation entraîne automatiquement une rupture dans l’équité du procès. Une équité qui est reconnue par l’article 6 de la Commission européenne des droits de l’Homme et sur laquelle s’appuient l’ensemble des avocats de la défense même ceux de Jean-François Crozet. Afin de laisser le temps à la partie civile et au ministère de préparer leurs réponses, le président Szysz a donc suspendu l’audience jusqu’en début d’après-midi. C’est à 14 30 qu’elle a pu reprendre avec les plaidoiries des avocats de la défense qui soutenaient leur demande de nullité. Me Stéfan Squillaci ouvre le feu : « Le policier a fait plusieurs interventions auprès des autorités malgaches sans saisine, sans commission rogatoire et donc hors cadre. Il n’en a référé à personne. Tout le monde l’apprend à l’audience », plaide Me Squillaci. « Il existe un défaut de procédure et un défaut de partialité », conclut l’avocat lillois avant de laisser la parole à Me Fernande Anilha qui, elle, va plaider le problème des scellés. Puis, c’est au tour de Laurent Payen, le défenseur de Jean-François Crozet, de s’associer à la demande de ses confrères. « C’est une remise en cause des principes fondamentaux de notre justice », constate Me Payen. « On ne peut plus prendre en compte ce dossier qui est pourri et cela, on ne peut l’accepter », conclut l’avocat saint-paulois. Ensuite, ce sont Me Gilbert Collard et Me Éric Dupond-Moretti qui assènent les derniers coups. Enfin, Me Baudoin de Moucheron de prendre la parole pour les parties civiles : « Pas un seul de mes confrères de la défense n’a songé à l’indignation des parties civiles », attaque l’avocat parisien. « J’ai été surpris que dans ce concert d’indignation personne ne pense aux victimes », poursuit-il. Après avoir plaidé sur les textes du code de procédure pénale, Me de Moucheron va tenter d’expliquer les « réelles volontés » de la défense. « La défense emploie une stratégie d’évitement pour éviter l’étude des faits. Depuis six jours, nous n’avons pas pu étudier les faits car la défense dans ce cas-là n’a rien à nous opposer », explique Me Baudoin de Moucheron dont la thèse de l’évitement sera reprise par Me Rémy Boniface. C’est alors au tour de François Basset, l’avocat général, de prendre la parole pour son réquisitoire, qui va surprendre tout le monde. Dans un premier temps, le représentant du ministère publicremet les choses à leur place : « Notre code pénal est le même que celui en métropole et ce n’est pas un code assaisonné à la couleur locale », affirme l’avocat général.

En tirer les conséquences

Puis, il va démonter le mémoire déposé par Me Anilha concernant le problème des scellés. « La critique vise l’instruction et des éléments déjà connus par la défense et ne repose pas sur des éléments nouveaux », explique François Basset en demandant l’irrecevabilité du premier mémoire. C’est concernant celui qui met en cause l’enquêteur que le magistrat va faire éclater sa bombe : « Les révélations de ces faits révèlent des actes antérieurs à la saisine. Et ils sont de nature à porter atteinte à un procès équitable même si je pense que les quatre hommes dans le box ont des choses à se reprocher. Je reconnais le bien-fondé des griefs du second mémoire, et je demande à la cour d’en tirer les conséquences nécessaires. » La cour a donné raison à la défense et au parquet. Les membres de la famille des victimes ont accueilli le verdict de la cour d’assises par des cris de colère et de détresse. Anita Remtoula dont le frère a été tué dans le massacre, a fait plusieurs malaises. “C’est la victoire du droit. La population de la Réunion saura désormais qu’aucun flic n’est au-dessus des lois”, a lancé Me Collard. Pour Me Dupond-Moretti, la procédure était “pourrie jusqu’à la moelle”. “Ca ne va pas s’arrêter là. Il n’y a pas de justice”, a lancé un membre de la famille des victimes qui voulait déposer une nouvelle plainte.

Jérome Leglaye

Le communiqué de la préfecture :

L’autorité judicaire a décidé ce matin de libérer les parties prenantes au procès. Il s’agit d’une décision de justice. L’autorité administrative en l’occurrence le préfet de la Réunion, se doit de la respecter. Ces personnes sont donc libres d’aller et de venir en application de cette décision.

Toutefois, s’agissant des ressortissants étrangers, il leur appartient de quitter le territoire national dans l’hypothèse où ils seraient dépourvus d’autorisation d’y séjourner.

Antonio Ferrara et Joseph Menconi, deux “pros” de l’évasion, ont été acquittés hier par les assises de l’Essonne pour le braquage d’un fourgon de la Brink’s fin 2000 à Gentilly (Val-de-Marne).

Noms : Ferrara et Menconi. Point commun : deux fuites à leur actif. Verdict : acquittés hier en appel. Adresse : prison, où ils restent pour d’autres affaires.

Il aura fallu trois semaines d’audience et environ six heures de délibéré pour que les assises de l’Essonne prononcent leur acquittement en appel. Quant à leur leur co-accusé Loïc Delière, il a vu sa peine de 9 ans de prison confirmée.

Les précisions de Sébastien Hazzard (1’03”)

En première instance, Antonio Ferrara et Joseph Menconi avaient été condamnés à onze ans de réclusion. Cette fois, les jurés ont suivi la défense qui a relevé les lacunes du dossier.

Retour le 26 décembre 2000. Un véhicule de transports de fonds de la Brink’s est attaqué par une dizaine d’hommes lourdement armés. Ils prennent la fuite avec plus de six millions d’euros.

On vient de détruire le mythe Ferrara“, a déclaré Me Lionel Moroni, l’un de ses avocats, évoquant un “dossier vide, sans pièces à conviction et sans charges“. Sa consoeur Me Alexandra Smadja a salué une “belle décision“, rendue par un jury “courageux et indépendant“.

Les deux “rois de la belle” ne recouvreront pas leur liberté pour autant. Antonio Ferrara, condamné notamment à 17 ans de réclusion pour sa spectaculaire évasion de la prison de Fresnes en 2003, n’est pas libérable avant 2035. De son côté, Joseph Menconi a notamment écopé de cinq ans de prison pour s’être évadé à l’aide d’un faux lance-roquette de la prison de Borgo, en Corse.

Margaux de Frouvill

Information France Info. Six anciens lycéens étaient jugés en appel en assises en Dijon. Ils étaient accusés du viol en réunion d’une femme de ménage dans leur établissement. Après cinq ans de procédure, la justice a reconnu que la femme avait menti et les six jeunes hommes ont été acquittés. Et c’est à nouveau le dogme de l’aveu qui est remis en cause.

C’est une information France Info, et une nouvelle qui annonce plus ou moins la fin d’un calvaire.

Six jeunes, anciens élèves d’un lycée de Mâcon (Saône-et-Loire) étaient accusés de viol par une femme de ménage de l’établissement scolaire.

La procédure aura duré cinq ans, et les jeunes avaient été condamnés en première instance. Ils ont toutefois écopé de peines de prison légères, plutôt rares dans ce type d’affaire.

Mais le dossier d’accusation ne reposait que sur les aveux de l’un d’eux en garde-à-vue. Lors de ce procès en appel, le visionnage de la bande vidéo de l’interrogatoire des policiers a montré que le prévenu avait subi de fortes pressions. Une instruction menée à charge a scellé le sort des six lycéens.

Autre information qui a décidé la cour d’assises des mineurs de Dijon à effacer la condamnation : la victime avait déjà menti dans une affaire du même type. Mensonge qui a entraîné la mise en détention provisoire d’un enseignant pendant deux ans, avant que son innocence ne soit reconnue.

Le reportage de Jean-Philippe Deniau, à la sortie de la salle d’audience. (1’57”)

Maître Liliane Glock, avocate de la défense, se félicite du verdict mais déplore des “vies gâchées”  (0’41”)

Les six jeunes ont donc été acquittés, au soulagement général.

Mohammed estime que son honneur est lavé. (0’33”)

Matteu Maestracci, Grégoire Lecalot

Geoffroy Tomasovitch |
Près de dix ans après, la cour d’assises d’appel de Paris examine, à partir de ce matin, l’attaque d’un fourgon blindé, qui s’était soldée par la mort d’un convoyeur en 1999 à Chennevières-sur-Marne.
Un seul homme dans le box : Farouk Achoui, 35 ans. Ce cousin de M e Karim Achoui, l’avocat condamné à sept ans de prison pour l’évasion en 2003 de son ex-client, le braqueur Antonio Ferrara * , a été acquitté dans l’affaire de Chennevières, à Créteil en 2004.
Le parquet ayant fait appel, Farouk Achoui est rejugé, libre, pour sa participation présumée à ce braquage sanglant. Il a toujours nié les faits.
« L’attaque avait été ultraviolente. On avait relevé cent treize impacts de balles sur le fourgon », rappelle M e Henri de Beauregard, conseil de la famille de Leslaw Saby, le convoyeur tué ce 14 décembre à 20 h 20 alors que deux camions avaient bloqué le véhicule de transport de fonds près du centre commercial du Moulin-à-Vent.
Les cinq gangsters, qui ont mitraillé le fourgon sans pouvoir s’emparer des 537 000 € , n’ont jamais été retrouvés. L’enquête s’est rapidement orientée vers Antonio Lagès, une figure du milieu. Il a été interpellé avec le parrain de son fils, Farouk Achoui, au début de 2000, alors qu’ils s’apprêtaient à commettre un vol avec violence. Mais ce même Antonio Lagès a été exécuté en octobre 2000 à Paris. En grande partie à cause de ses liens supposés avec Lagès, Farouk Achoui a été mis en examen et placé en détention jusqu’au procès de Créteil.

Identifié par un témoin

Selon l’instruction, l’accusé a utilisé l’un des téléphones portables achetés sous de faux noms et ayant servi à communiquer entre eux dans la zone des faits. L’expertise d’un de ces mobiles attesterait de sa présence à Chennevières à 19 h 34. Enfin, un témoin a reconnu formellement Farouk Achoui comme l’un des braqueurs présents, au volant d’une Audi A3. Des charges malgré tout légères. « L’analyse de la téléphonie est une pure construction intellectuelle », avait estimé au premier procès M e Eric Dupond-Moretti, en insistant sur l’absence de preuve absolue. L’avocat plaidera à nouveau l’acquittement de Farouk Achoui. Le verdict est attendu vendredi.

* Karim Achoui a fait appel de cette condamnation, il est donc présumé innocent.

Hier soir, en appel, la cour d’assises de la Manche a acquitté un homme, condamné par les asssies du Calvados à 5 ans de prison, pour le viol d’un adolescente de 12 ans, au début des années 2000. Le procès à Coutances s’est déroulé sous haute surveillance policière, car les familles des deux parties sont issues de la communuaté des gens du voyage. Mais aucun incident n’a eu lieu à l’énoncé du verdict.

par LV / LG
Il y a 3 ans, ils ont braqué leur arme sur les clients d’un bar-tabac à Reims.
Depuis ce matin, 2 hommes comparaissent devant la cour d’assises de la Marne.
Seul l’un d’eux reconnait les faits à l’audience.
Une dizaine de personnes s’est porté partie civile.
Le 24 novembre 2006, en fin de journée, une dizaine de clients se trouvent dans le bar tabac rémois Le Longchamp.
Peu après 22 heures, l’alarme de la cave se déclenche. Le patron descend et se retrouve nez à nez avec un homme cagoulé, ganté qui le pointe avec un fusil à pompe.
Ils sont en fait 2 à être armé. Sans attendre, ils se dirigent dans le commerce où ils obligent les clients à s’allonger et le patron à baisser le rideau.
Pendant qu’un braqueur surveille les lieux, le deuxième oblige le propriétaire à lui donner l’argent de la caisse. Au total, une somme qui avoisine les 3.000 euros.
Entre temps, la police est prévenue, et quand les agents arrivent sur place, les deux hommes tentent de s’enfuir par derrière.
Une course poursuite débute. Elle aboutira à l’arrestation de Fabrice Stopinski. Le deuxième braqueur, Georges Uhry arrivant lui, à s’échapper. Il sera interpellé plus tard.

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Braquage au bar-PMU : l’ADN au cœur du procès

Son ADN l’accuse mais Georges Uhry, Rémois de 36 ans soupçonné d’être le deuxième braqueur du bar-PMU Le Longchamp, conteste les faits en invoquant un malheureux concours de circonstances.
Mis en cause par son ADN, l’un des deux hommes jugés depuis hier pour le braquage d‘un bar-PMU de Reims déclare être victime d’un malheureux concours de circonstances. Son co-accusé, qui plaide coupable, le met hors de cause.
DANS un silence impressionnant, les séquences de la vidéosurveillance défilent sur l’écran de la cour d’assises de la Marne. Celles du vol à main armée commis le 24 novembre 2006 par deux hommes encagoulés au bar-PMU « le Longchamp », avenue de Paris à Reims. Pendant qu’un des braqueurs, revolver au poing, tient en respect la serveuse et treize clients allongés au sol, le second armé d’un fusil à pompe se fait remettre l’argent des caisses par le gérant, canon appuyé dans le dos.
L’homme au revolver est identifié. Rattrapé par les policiers lors de sa fuite, Fabrice Stopinski, 47 ans, est passé aux aveux. Cet habitant de Bazancourt comparaît depuis hier avec un ami, Georges Uhry, dit Saïd, garagiste rémois de 36 ans soupçonné par l’accusation d’être l’homme au fusil qui a réussi à s’enfuir. Un rôle qu’il refuse d’endosser. Fabrice Stopinski lui apporte son soutien : « Ce n’est pas Georges Uhry qui était avec moi ce soir-là. »
Sur procès-verbal, il l’avait pourtant dénoncé en garde à vue. Il s’est rétracté quatre mois plus tard devant le juge d’instruction. Ses propos auraient été mal interprétés.
« Les policiers ont trouvé des cartes de visite de son garage dans mon véhicule. Il y avait les initiales UGM. J’ai dit qu’elles étaient à Georges Uhry. Il y a eu confusion. » Fabrice Stopinski soutient que les enquêteurs ont transformé en dénonciation ce renseignement d’ordre administratif.
Contre Georges Uhry, il existe cependant des charges plus concrètes qu’une parole remise en cause. Elles se résument en trois lettres : ADN. Non seulement ses traces génétiques ont été retrouvées à l’intérieur du véhicule utilisé pour le braquage (le Renault Kangoo de Fabrice Stopinski), mais également sur le blouson que le second fuyard a abandonné dans un jardin.
Normal, c’était celui d’Uhry. La veille, transporté en voiture par Stopinski, il l’avait oublié à l’intérieur, explique-t-il. Le braqueur en aurait profité pour le porter lors du vol à main armée.
De ce mystérieux complice, Fabrice Stopinski ne connaîtrait que le prénom : François.
« Je l’ai rencontré dans un bar de Reims. J’étais dans la mouise, lui aussi. Il m’a proposé un coup. » C’est François qui a tout préparé : le choix du bar, le repérage, la fourniture des cagoules et des armes chargées, prêtes à tirer. « Je ne l’ai su qu’après. »
Georges Uhry n’en a cependant pas fini avec son ADN. Un autre objet était porteur de son génotype : le sac plastique remis par le cafetier pour y déposer l’argent. La cour s’interroge. L’accusé apporte une réponse : « Le sac a dû être en contact avec ma veste, il n’y a pas d’autre solution. » Y’a t-il eu contamination d’un support à l’autre ? Longuement interrogée sur ce point crucial, l’ingénieure du laboratoire chargé des analyses biologiques a répondu que c’était « peu probable », mais « pas impossible ». De ce banal sac en plastique va peut-être dépendre le sort de leur client. Aussi les avocats de Georges Uhry ont-ils mis en cause le travail des enquêteurs, citant la déclaration d’un policier qui n’a pas exclu un risque de « pollution » lié à des négligences lors de la manipulation des scellés.
Georges Uhry joue gros. Jugé en état de récidive à la suite d’une condamnation correctionnelle pour des vols aggravés, il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
Fabrice Curlier

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par LG
La cour d’assises de la Marne à acquitté Georges Uhry, le principal accusé du braquage d’un bar-PMU de Reims.
Le deuxième accusé, Fabrice Stopinski est condanmé à cinq ans de prison, dont quatre ans ferme.

18/02/2009 | 19:11 par Ph.L./AFP

Le verdict dans l’affaire de l’incendie du poste de police de l’Ousse-des-Bois à Pau est tombé. Tous sont acquittés.

Les huit hommes accusés de l’incendie d’un poste de police dans le quartier de l’Ousse-des-Bois à Pau ont été acquittés par la cour d’assises de Toulouse, confirmant ainsi le jugement de 2005. Les policiers présents dans la salle d’audience se sont dits “écoeurés” du verdict.

Des peines de 8 ans d’emprisonnement avaient été requises mardi devant la cour d’assises de Haute-Garonne à Toulouse contre quatre des huit hommes poursuivis pour l’incendie d’un poste de police en 2003 à Pau, et acquittés en 2005 par les assises des Pyrénées-Atlantiques.

L’avocate générale, Florence Galtier, avait demandé des peines plus clémentes qu’en première instance. Elle a demandé des condamnations contre quatre des accusés, estimant qu’il n’y avait pas “assez d’éléments graves” contre les autres malgré leur mise en cause par le principal témoin de l’accusation.

L’avocate générale a souligné “les pressions multiples” pesant sur les témoins de l’accusation, entraînant “la rétractation programmée” du principal accusateur, revenu sur ses déclarations pourtant “très détaillées et vérifiées par les enquêteurs”. Elle a également souligné l’incohérence des alibis des accusés qui “ont donné entre quatre à huit versions différentes.”

- L'incendie du commissariat de Pau le 27 septembre 2003 - France 3 Aquitaine -© France 3 AquitaineL’incendie du commissariat de Pau le 27 septembre 2003De leur côté, les avocates des parties civiles ont rejeté catégoriquement “une machination judiciaire” à l’encontre des huit accusés. “Dans cette affaire, qui n’était pas l’affaire du siècle, il n’y avait eu aucune pression sur les enquêteurs”, ont-elles dit.

A l’instar de l’avocate générale, elles ont également insisté sur “les intimidations dont ont été victimes les témoins, frappés d’amnésie ou qui s’étaient rétractés”.

L’attaque de ce poste de police de proximité, le 27 septembre 2003 dans le quartier sensible l’Ousse-des-Bois, avait suscité une vive émotion à Pau. Le ministre de l’Intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy, s’était rendu à deux reprises à Pau et avait promis l’arrestation des incendiaires dans un délai de trois mois. Et trois mois plus tard, la majorité des accusés avait été interpellée.

Après l’acquittement des accusés en 2005 par la cour d’assises des Pyrénées-Atlantiques, le parquet général, qui avait requis des peines allant de 6 à 12 ans de prison à l’encontre des accusés, avait interjeté appel.

Accusé d’avoir passé commande dans le cadre d’un gros trafic de stupéfiants, le retraité a été blanchi.

Roland Chamard-Bois, 67 ans, a pu rentrer libre chez lui et retrouver sa compagne, dans sa maison du pays de Retz, hier après-midi. Après avoir été mis en examen pendant deux ans et demi, après plus de six mois de détention provisoire et quatre jours de débats devant la cour d’assises spéciale de Poitiers, le retraité a été blanchi. Acquitté. L’avocat général avait pourtant requis cinq ans de prison.Les magistrats professionnels réunis depuis lundi pour juger 18 accusés soupçonnés d’avoir trempé dans une grosse affaire de stupéfiants ont rendu leur verdict hier matin. Seize condamnations. La peine la plus lourde à dix ans pour Michel Moinard. Et deux acquittements. « Par sa décision, cette cour a réhabilité un individu et toute une institution face à une instruction plus que critiquable », a réagi Yvan Trebern, l’avocat de Roland Chamard-Bois.

Il a toujours nié

Son client avait été inculpé en octobre 2006, après l’interpellation de quatre hommes surpris en pleine transaction sur le parking de l’hôpital Nord-Laënnec, à Saint-Herblain. Bilan des saisies : 30 kg de cannabis, 2 kg d’héroïne, 250 g de cocaïne et plus de 25 000 € en petites coupures. Comme souvent en matière de stups, c’est la téléphonie que les enquêteurs ont essayé de faire parler. Les écoutes ont fait ressortir des noms. Celui de « Chamard » n’apparaissait pas directement. Mais un surnom, « le gros », était lâché sur le fil. Et la voix de Roland Chamard-bois passant commande de « 1 blanc et 500 noir » aurait été « formellement identifiée » par une expertise. L’étude était quasi infaillible, selon l’accusation. Pas selon Yvan Trebern. Les autres charges dans le panier de l’accusation ? Une « comptabilité ». Et une « puce » de téléphone. Bien trop peu, selon la défense, qui s’est échinée à démonter point par point le dossier.

« Mon client est encore poursuivi par son passé, vingt ans plus tard ! Qu’on le laisse tranquille ! », indiquait Me Trebern, juste avant l’ouverture du procès. « Ce ne doit pas être le procès de la rumeur !,  » a-t-il plaidé jeudi à Poitiers. Roland Chamard-Bois se disait innocent depuis le début. Il a été entendu. ?

Anne-Hélène Dorison

anne-helene.dorison@presse-ocean.com

CLICANOO.COM | Publié le 10 février 2009

COUR D’ASSISES. La cour d’assises a acquitté, hier Mickaël G. des faits de viol. Des débats délicats n’ont pu donner la preuve que Nadia (1) a bien été violée, le 10 décembre 2006, à Bras-Panon. Mickaël G. pousse un soupir de soulagement. Il jette un œil à son clan et sort du box des accusés. Quand il sort de la salle, il lève le poing et tombe dans les bras de son amie. Puis son père l’étreint. Son avocate, Me Léopoldine Settama, ne cache pas sa satisfaction. Pendant ce temps, la victime, Nadia (1), et malgré toute la force morale dont elle a fait preuve durant l’audience, s’effondre en larmes, soutenue par son petit copain. Scène d’acquittement d’un procès dont l’issue fut incertaine jusqu’au dernier moment. L’histoire débute le 10 décembre 2006, à Bras-Panon, lors d’une nuit déjà bien avancée. Mickaël G. rentre seul de boîte de nuit, au volant de sa voiture. En ville, il croise la silhouette menue d’une jeune fille. Il s’agit de Nadia, 19 ans au moment des faits. Elle vient d’apprendre que son petit copain vient de la tromper avec une excellente amie. Alors, elle erre seule dans la rue. Et commence à prendre peur : il fait nuit noire et il lui faut rentrer chez elle, à Saint-Denis. Elle voit cette voiture s’arrêter. Elle a déjà vu Mickaël G. : il s’agit de l’ami de la voisine d’un proche de la jeune fille. Elle grimpe à bord.

« Comme Michel Blanc, il pensait avoir une ouverture »

Ensemble, ils filent au domicile de l’homme, « pour se reposer un peu », et Nadia n’y voit pas d’inconvénient. « Mais pas longtemps ». Ce conducteur d’engin lui propose de s’asseoir sur son lit. Puis il s’éclipse une quinzaine de minutes dans la salle de bain, et en ressort parfumé et en caleçon. La jeune fille reste de marbre. Jusqu’au moment où l’homme l’embrasse, se couche sur elle, lui retire son pantalon et sa culotte et commence à la pénétrer. « Là, elle m’a dit d’arrêter, et je me suis arrêté », explique le jeune homme. Nadia quitte alors l’appartement et part seule dans la rue. Là, elle tombe sur son ami. « Je lui ai juste dit que je venais d’être violée », raconte-t-elle à la barre. Toute la question, épineuse, à laquelle devait répondre le jury était donc la suivante : y a-t-il eu viol ? Nadia a-t-elle été trop naïve ? Mickaël G. trop stupide ou alcoolisé pour se rendre compte que sa partenaire ne voulait pas avoir de rapport sexuel avec lui ? Depuis le début de l’instruction, Guichard reconnaît le rapport sexuel mais dit ne pas avoir compris que sa victime présumée n’était pas consentante. Cette dernière ne peut d’ailleurs pas être taxée d’un mobile vénal : elle a retiré sa plainte et n’a demandé aucuns dommages et intérêts. « Je veux juste qu’il reconnaisse qu’il m’a violée », lâche-t-elle d’une voix ferme, à la barre. Pour l’avocat général, Michel Baud, il n’y a pas de doute. « Cette histoire est triste, bête. Elle tient à l’alcool et à une hésitation pour finir par basculer de l’autre côté. En matière de viol, tout dépend d’un mot : oui ou non. Si c’est non, c’est non », explique-t-il avant de requérir 5 ans de réclusion criminelle, dont 3 avec sursis. Me Léopoldine Settama doit sauver la tête de son client et s’attaque à la victime, tout en ménageant la dignité de cette dernière. « Elle entre dans la voiture de mon client, dans son appartement, puis dans son lit. C’est pas banal ! Pour moi, Mickaël G. est Michel Blanc dans Les Bronzés font du ski : il pensait avoir une ouverture. Et un violeur qui prend quinze minutes pour se parfumer, je n’y crois pas », lâche-t-elle en plaidant l’acquittement. La cour finit par acquitter Mickaël G. Il reste de ce procès une victime, qui se pense certainement dans son bon droit. Selon une experte psychiatre, elle a été traumatisée par sa sale soirée du 10 décembre et marquée au fer rouge. Pour elle, le plus dur – se reconstruire – est à venir

Julien Balboni

(1) Le prénom a été modifié.