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La justice pakistanaise a acquitté deux hommes condamnés à mort pour un attentat visant des Français à Karachi en mai 2002, a annoncé un avocat de la défense.

Asif Zaheer et Mohammad Rizwan avaient été arrêtés en décembre 2002 et condamnés l’année suivante par un tribunal antiterroriste pour appartenance à un groupe d’activistes proches d’Al Qaïda, Harkatul Moudjahidine al Aalmi, accusé d’avoir perpétré l’attentat devant l’hôtel Sheraton.

Ils avaient fait appel.

Onze Français, des techniciens et ingénieurs de la Direction des constructions navales qui travaillaient à la construction de sous-marins pour le Pakistan, avaient péri dans l’explosion.

“Le tribunal a jugé que l’accusation n’avait pas établi de preuves contre mes clients”, a déclaré l’avocat Mohammad Farooq à Reuters, précisant que la cour avait ordonné leur libération à moins qu’ils ne soient mis en cause dans d’autres dossiers.

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Deux acquittements relancent l’affaire de Karachi en 2002

La justice pakistanaise a acquitté en appel deux hommes condamnés à mort pour un attentat ayant tué à Karachi en mai 2002 onze ingénieurs français de la Direction des constructions navales (DCN), annonce un avocat de la défense.

En France, cette décision a amené l’avocat de sept familles de victimes, Me Olivier Morice, à demander à la justice française de relancer les investigations sur l’hypothèse d’un attentat commandité par l’armée pakistanaise, apparue en 2008 après la saisie de documents à la DCN, basée à Cherbourg.

“Avec une telle décision, la justice française va devoir examiner avec beaucoup d’attention les mobiles ayant pu conduire à la mise en oeuvre de l’attentat, à sa commandite et son exécution”, a dit Me Morice à Reuters.

“De ce fait, mes clients ne peuvent se refuser à examiner quelque piste que ce soit”, a-t-il ajouté.

Asif Zaheer et Mohammad Rizwan, les deux acquittés, avaient été arrêtés en décembre 2002 et condamnés l’année suivante par un tribunal antiterroriste pour appartenance à un groupe d’activistes proches d’Al Qaïda, Harkatul Moudjahidine al Aalmi, auquel l’action était imputée.

Ils avaient fait appel. Onze Français, des techniciens et ingénieurs de la DCN qui travaillaient à la construction de sous-marins pour le Pakistan, avaient péri dans l’explosion, ainsi que trois Pakistanais.

L’action avait été commise avec un véhicule rempli d’explosifs conduit par un kamikaze, qui avait sauté près d’un grand hôtel de Karachi au passage d’un bus de la marine.

“Le tribunal a jugé que l’accusation n’avait pas établi de preuves contre mes clients”, a déclaré l’avocat de la défense Mohammad Farooq à Reuters, précisant que la cour avait ordonné leur libération à moins qu’ils ne soient mis en cause dans d’autres dossiers.

PROBLEME DE COMMISSIONS ?

Un expert des questions de sécurité a déploré ce jugement, estimant qu’il pourrait nuire à la crédibilité des tribunaux pakistanais. “Cela jette un doute sur la détermination de nos tribunaux”, a estimé Ikran Sehgal.

Un mémorandum saisi par hasard dans une autre enquête et versé en octobre 2008 au dossier de l’information judiciaire ouverte à Paris pour “assassinats en relation avec une entreprise terroriste” sur le dossier de Karachi a évoqué en fin d’année dernière la piste d’une implication de l’armée pakistanaise dans l’attentat.

Il s’agit d’un rapport anonyme provenant de la DCN, daté de septembre 2002, et concluant que le mobile de l’action est le non-versement de commissions promises par la France en marge d’un contrat d’armement.

“Après de nombreux contacts, tant en Europe qu’au Pakistan, nous parvenons à la conclusion que l’attentat de Karachi a été réalisé grâce à des complicités au sein de l’armée”, peut-on lire dans ce document portant le nom de code “Nautilus”.

“Les personnalités militaires ayant instrumentalisé le groupe islamiste qui a mené l’action poursuivaient un but financier”, concernant le “versement de commissions non honorées”, est-il précisé dans le document.

L’hypothèse retenue était que le problème de commissions serait venu du président Jacques Chirac qui, après son élection en 1995, aurait interdit le versement de commissions initialement convenues à des responsables pakistanais.

Le contrat prévoyant la vente de trois sous-marins Agosta avait été signé en 1994 sous le gouvernement du Premier ministre Edouard Balladur, au moment où s’affirmait sa rivalité avec Jacques Chirac pour l’élection présidentielle de 1995.

Faisal Aziz, avec Thierry Lévêque à Paris, édité par Jean-Stéphane Brosse et Yves Clarisse

Roxanna Saberi

Attentats de Bombay

AP

Une journaliste américaine détenue en Iran depuis janvier et accusée d’espionnage a été jugée lundi à huis clos et le verdit est attendu d’ici quelques semaines, a indiqué mardi le ministère iranien de la Justice.

Roxana Saberi, Américano-iranienne de 31 ans, a été arrêtée en janvier et initialement accusée de travailler sans accréditation de presse valable. Mais un juge iranien a retenu la semaine dernière une accusation d’espionnage pour le compte des Etats-Unis.

“Hier, la première séance du procès s’est tenue. Elle a présenté ses derniers arguments de défense”, a indiqué mardi Ali Reza Jamshidi, porte-parole du ministère de la Justice. “Le tribunal rendra son verdict dans deux à trois semaines”.

Roxana Saberi vit depuis six ans en Iran, où elle travaille pour divers médias, dont la BBC britannique ou la radio publique américaine NPR.

Le gouvernement américain a tenté d’obtenir sa libération, mais les charges retenues contre elle et la tenue de son procès représentent un échec pour l’administration Obama, notamment alors que Washington a fait part de sa volonté de dialoguer avec Téhéran après des années d’absence de relations diplomatiques. AP

AP |

Le tribunal de Lhassa a condamné à mort mercredi deux personnes accusées d’avoir déclenché des incendies meurtriers pendant les émeutes de mars au Tibet, selon l’agence de presse officielle Chine nouvelle et une source judiciaire.

C’est la première fois que les autorités chinoises font état de sentences de peine capitale pour les émeutes du 14 mars 2008 à Lhassa, la capitale tibétaine, violences qui ont fait officiellement au moins 22 morts.

Le tribunal a également infligé une sentence de peine de mort avec sursis à deux autres personnes, peine généralement commuée en prison à vie après deux ans de détention.

Selon Chine nouvelle, les cinq accusés étaient jugés dans trois cas d’incendies volontaires qui ont fait sept morts et détruit cinq boutiques à Lhassa. Un autre cas d’incendie volontaire pour un feu ayant tué cinq personnes était en cours d’examen.

Au tribunal contacté par téléphone, un interlocuteur qui n’a livré que son nom de famille, Yang, a déclaré que les verdicts avaient bien été prononcés mercredi mais a refusé d’en confirmer la teneur ou de fournir toute autre précision.

L’agence Chine nouvelle affirme que 76 personnes ont été condamnées à ce jour et que plus de 950 sont détenues, à la suite des émeutes de l’an dernier au Tibet. AP

AFP Jérôme RIVET
Le Français Michaël Blanc, condamné à la prison à vie pour trafic de drogue en Indonésie, a retrouvé l’espoir après avoir obtenu une remise de peine grâce à sa “bonne conduite” en prison.

La condamnation du cuisinier de 35 ans a été réduite à 20 ans par le président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono, a indiqué mercredi à l’AFP le porte-parole de la présidence, Dino Patti Djalal.

Cette décision a été prise en décembre 2008, avant d’être récemment notifiée à l’intéressé, “pour bonne conduite” et “sur recommandation du ministre de la Justice”, a-t-il précisé.

La vie de Michaël Blanc avait basculé le 26 décembre 1999 lorsqu’il était arrêté à l’aéroport de Bali avec 3,8 kilos de haschich dans des bouteilles de plongée. Il a depuis toujours clamé son innocence et affirmé qu’un ami lui avait confié ce matériel.

Sa condamnation à une peine jugée extrêmement sévère avait provoqué une forte émotion en France, où une campagne de soutien avait été lancée, notamment à la télévision. Son cas a ensuite été traité dans la plus grande discrétion.

Le ministre indonésien de la Justice, Andi Matalatta, a expliqué à l’AFP que la remise de peine avait été accordée grâce à un “avis favorable” de la direction de la prison de Kerobokan, à Bali, où a été détenu pendant six ans le jeune Français. “Pour être éligible, un condamné à la peine de mort ou à la prison à vie doit présenter un bilan de bonne conduite pour les cinq dernières années”, a-t-il expliqué.

“En neuf ans de prison, Michaël n’a jamais eu de problèmes de discipline”, a affirmé mercredi sa mère, Hélène Le Touzey, qui s’est installée en Indonésie pour être à ses côtés. “Il a appris l’indonésien et parle avec tout le monde. Il semble bien apprécié par les autres détenus comme par le personnel pénitentiaire”, selon elle.

Diplômé de l’école hôtelière de Chamonix, le jeune Français s’était rendu en 1999 à Bali avec l’envie de s’installer pour y trouver une activité liée à la plongée sur cette île très touristique.

Après son arrestation, il a été emprisonné durant six ans à Bali avant d’être transféré sur l’île de Java, où il est actuellement détenu dans une petite prison à Madiun (est). “Il dessine et fait de la musique mais le temps lui semble parfois très long”, témoigne sa mère.

En 2007, Mme Le Touzey avait écrit une lettre à Nicolas Sarkozy, fraîchement élu, pour lui demander de ne “pas oublier” son fils. Le président français a depuis rencontré à plusieurs reprises M. Yudhoyono.

Il n’existe pas de convention de transfèrement entre les deux pays qui permettrait au condamné de purger sa peine dans son pays.

Le cas de Michaël Blanc n’est pas le seul à préoccuper la France en Indonésie. Serge Atlaoui, artisan soudeur de 45 ans, a été condamné à mort en mai 2007 pour avoir travaillé dans un laboratoire d’ecstasy. Paris a promis d'”engager toutes les démarches utiles” pour sauver du peloton d’exécution ce père de famille détenu sur l’île de Nusakambangan (sud de Java). Ses avocats prévoient de déposer prochainement une requête en révision.

Serge Atlaoui est le seul Français condamné à la peine capitale dans le monde, selon l’association Ensemble contre la peine de mort (ECPM).

Le sort des Français détenus à l’étranger est récemment revenu dans l’actualité avec l’affaire de Florence Cassez, condamnée à 60 ans de prison au Mexique pour participation à des enlèvements.