par  RFI

L’Union africaine et la Cour pénale internationale « travaillent ensemble » dans le cadre de la mise en accusation du président soudanais et pour la résolution de la crise au Darfour, assure le procureur de la CPI, Luis Moreno Ocampo. En visite au siège de l’Union africaine à Addis-Abeba, Luis Moreno Ocampo a également rencontré les anciens présidents et responsables africains qui composent le panel de haut niveau sur le Darfour, présidé par l’ex-président sud-africain Thabo Mbeki et mis en place au début de l’année par l’UA après l’émission du mandat d’arrêt contre le président el-Béchir.

Le procureur de la Cour pénale internationale, Luis Moreno Ocampo.(Photo : AFP)Le procureur de la Cour pénale internationale, Luis Moreno Ocampo.
(Photo : AFP)

De source proche de la CPI, dans les échanges entre le panel africain sur le Darfour et le procureur Luis Moreno Ocampo, c’est la volonté de coopération qui prévaut, plutôt que celle d’exonérer Omar el-Béchir.

Rien ne peut aujourd’hui arrêter le cours de la justice internationale. « La cour peut attendre, six mois, six ans même. Un jour ou l’autre, le président Béchir fera face aux juges. Mais les victimes ne peuvent pas attendre. La Cour pénale et l’Union africaine travaillent ensemble, et essaient de faire tout leur possible pour stopper les crimes au Darfour », affirme Luis Moreno Ocampo.

Lors de son dernier sommet, l’Union africaine a déclaré qu’elle ne coopérerait pas avec la CPI. La réalité est beaucoup plus contrastée, selon Luis Moreno Ocampo. « Ce n’est pas l’Union africaine qui est signataire du traité de Rome, ce sont les Etats. Par exemple, il y a quelque temps, le président Béchir voulait aller en Afrique du Sud à la cérémonie d’investiture du président Zuma et il a été prévenu que s’il y allait, il serait arrêté. L’Union africaine fait des déclarations politiques, mais l’application du mandat d’arrêt est une obligation légale des Etats ».

La balle est désormais dans le camp du Conseil de sécurité de l’ONU, seul à même de suspendre, pour un an, l’application du mandat.

Les « intentions génocidaires » du président soudanais

Luis Moreno Ocampo assure aujourd’hui qu’il détient les preuves que le président soudanais peut être également accusé de génocide.

Les juges de première instance avaient émis en mars dernier un mandat d’arrêt contre Omar el-Béchir pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Sur le plan judiciaire, Luis Moreno Ocampo tente aujourd’hui de requalifier l’acte d’accusation. Le procureur assure qu’il détient des preuves détaillées de la mobilisation et de l’utilisation de tout l’appareil d’Etat dans le but de détruire une partie des groupes ethniques dans la région du Darfour. Conclusion : Omar El-Béchir est bien responsable du meurtre de 35 000 civils, responsable également de l’expulsion et du viol de centaines de milliers d’entre eux. Ce qui prouve, selon le procureur de la Cour pénale internationale, les « intentions génocidaires » du président soudanais.

Mais le procureur de la CPI rappelle qu’il ne fait pas une fixation sur Omar el-Béchir et qu’il a également dans son collimateur cinq autres Soudanais dont trois rebelles.

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