PHNOM PENH (AFP) — Le tribunal spécial cambodgien parrainé par l’ONU et chargé de juger d’ex-responsables Khmers rouges a averti jeudi l’avocat français Jacques Vergès qu’il pourrait être écarté du procès s’il continuait à faire de l’obstruction.

Me Vergès a reçu cet avertissement en liaison avec une audience le mois dernier de demande de mise en liberté de son client, l’ancien chef d’Etat cambodgien Khieu Samphan, au cours de laquelle les juges avaient empêché l’avocat de soulever des accusations de corruption à l’encontre de la Cour.

Jacques Vergès avait affirmé que les accusations selon lesquelles des employés du tribunal auraient été forcés de verser des pots-de-vin pour obtenir ou garder leur emploi avaient miné l’autorité de la Cour et il avait aussi mentionné des remarques du Premier ministre cambodgien Hun Sen affirmant qu’il préférait voir le tribunal échouer plutôt qu’élargir la liste des suspects.

L’avertissement jeudi de la Cour qualifie les affirmations de l’avocat de “non prouvées” et son langage “d’abusif et d’insultant”.

Ces accusations “ne peuvent être tolérées” par le tribunal qui “a le devoir” de “préserver le décorum et la dignité nécessaires” à la bonne tenue des débats, indique l’avertissement qui accuse également Me Vergès de retarder sans cesse le processus.

Lors d’une audience le mois dernier, l’avocat avait notamment affirmé au tribunal: “Je resterai silencieux parce que (Hun Sen) qui vous accueille a déclaré publiquement qu’il souhaite votre départ, faisant de vous des squatteurs, au sens moral du terme”.

La Cour avait déjà délivré un avertissement à Jacques Vergès en avril 2008 lorsqu’il était sorti de ses gonds en affirmant que “toute la procédure” contre Khieu Samphan était “nulle” au motif que le dossier n’avait pas été intégralement traduit en français.

Le procès de Kaing Guek Eav, alias “Douch”, ancien chef de la principale prison du régime ultra-communiste des Khmers rouges (1975-1979), a débuté en février, mais aucune date n’a été fixée pour la comparution de quatre autres accusés, dont Khieu Samphan.

Jacques Vergès et Khieu Samphan, qui a étudié en France, s’étaient connus dans les années 1950 à Paris où ils fréquentaient tous deux les cercles marxisants du mouvement anti-colonialiste.

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1 réponse
  1. Un abonné fidèle
    Un abonné fidèle dit :

    Je serai curieux de savoir ce que les lecteurs d’Intime Conviction pensent de Jacques Vergès. Y-a-t-il plus d’admirateurs ou de détracteurs ?

    Un abonné fidèle

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