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Il a été l’homme le plus recherché de France, « la » priorité de tous les services de police. Pascal Payet, 46 ans, natif de Montpellier, actuellement détenu à la centrale de Saint-Maur (Indre), va bientôt comparaître devant la cour d’assises des Alpes-Maritimes pour son évasion, le 14 juillet 2007, de la prison de Grasse. Sa seconde « belle » après celle de la maison d’arrêt de Luynes, près d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), en 2001. Déjà condamné à trente ans de réclusion criminelle pour le meurtre d’un convoyeur de fonds en 1997 à Salon-de-Provence puis à quinze ans supplémentaires en juin 2008 pour « vol à main armée » et « violences volontaires sur des policiers », cette figure du grand banditisme va donc faire son retour devant un jury qui, le temps des débats, analysera les moindres détails de sa rocambolesque évasion.

Prise d’otage

Paris, 14 juillet 2007. Sur les Champs-Elysées, le défilé militaire touche à sa fin. Dans les airs, trente-sept hélicoptères clôturent les festivités. 900 kilomètres plus au sud, une voiture se gare non loin de l’aéroport de Cannes-Mandelieu. A son bord, quatre hommes. Férus eux aussi d’hélicoptères, pour d’autres raisons ! Après une journée de planque, maintenant encagoulés et lourdement armés, ils prennent en otage un pilote de la société Azur Hélico. Une demi-heure plus tard, sous la menace, le pilote de l’appareil, un Ecureuil, se pose sur l’un des toits de la prison de Grasse. De là, calmement, les quatre hommes rejoignent la zone de détention après avoir enfoncé plusieurs portes. Pascal Payet les y attend. Carrure athlétique et regard noir, il est l’un des derniers « grands » truands français. En 2001, alors en détention préventive à la maison d’arrêt de Luynes, il est entré dans la « légende » du grand banditisme en se faisant la belle à bord d’un hélicoptère. Trois ans plus tard, en cavale, il avait poussé l’audace jusqu’à venir extraire de la même prison, toujours par les airs, ses deux fidèles amis et complices, Eric Alboréo et Michel Valéro.

Grosse cylindrée

Septembre 2007. Après deux mois de traque, de surveillances discrètes et de dizaines d’écoutes téléphoniques, les enquêteurs de la Direction interrégionale de la police judiciaire (DIPJ) de Marseille parviennent à localiser Payet et identifient les quatre hommes venus le « récupérer » sur le toit de la prison de Grasse. Parmi eux, Alain Armato et son « lieutenant », Farid Ouassou. Le 21 septembre, dans les faubourgs de Marseille, les deux hommes enfourchent une grosse cylindrée. Direction Mataro, dans le nord de l’Espagne, où « le roi de la belle » les attend dans un restaurant. Suivis à distance par des hommes de la brigade de recherche et d’intervention (BRI) de la cité phocéenne, le trio est appréhendé. Payet, la tête rasée, a largement perdu de sa superbe. « Terriblement vieilli », précisait alors un enquêteur. Sur lui, 20.000 euros, un Colt 45, un 357 Magnum, un faux passeport français et un trousseau de clés. Dans les jours suivants, une dizaine de personnes, âgées de 20 à 40 ans, sont interpellées dans les Bouches-du-Rhône. Depuis, la plupart ont été mises en examen pour « vol à main armée en bande organisée, enlèvement et séquestration d’otage, évasion avec armes et association de malfaiteurs ». Dans les prochains mois, elles comparaîtront aux côtés de Payet. Seul Malik Atassi manquera à l’appel. Mis en examen dans cette affaire, il s’est suicidé en prison le 30 septembre 2007.

Edition France Soir du jeudi 7 janvier 2010 page 10


Logo_france_soirle jeudi 7 janvier 2010 à 04:00

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