L’affaire Jacques Maire, acquitté en 2008 après un marathon judiciaire de 11 ans, a fait l’objet jeudi d’une double demande de réouverture basée sur de nouvelles analyses ADN.
Les deux frères de Nelly Haderer, une mère de famille de 22 ans dont le corps dénudé et découpé en morceaux avait été retrouvé en 1987 sur une décharge, en Moselle, ont demandé jeudi au procureur général de Nancy de procéder à de nouvelles analyses sur une série de pièces à conviction : des objets et vêtements retrouvés à proximité du corps de la victime ainsi que le couteau utilisé par le meurtrier pour mutiler le cadavre.
Certaines de ces pièces ont déjà été expertisées, mais les frères tablent sur les progrès de la science. « Si c’est possible dans l’affaire Grégory (NDLR : rouverte en décembre dernier), ça l’est encore davantage dans l’affaire Haderer », assure Me Pierre-André Babel.
De leur côté, les avocats de Jacques Maire ont également réclamé une réouverture du dossier pour effectuer des investigations génétiques, notamment sur un cheveu retrouvé sur le collant de la victime. Le procureur devrait statuer sur ces demandes dans les semaines ou les mois à venir.
Pour mémoire, Jacques Maire, un maçon de 55 ans, avait été acquitté en octobre dernier par la cour d’assises de Moselle où il comparaissait pour l’enlèvement, la séquestration et le meurtre de deux jeunes femmes dans les années 80 à l’issue d’un feuilleton judiciaire de plus de dix ans.
Il avait été successivement condamné à 15 ans de réclusion pour l’enlèvement, la séquestration et le meurtre, en 1983, d’Odile Busset, 20 ans, et déclaré non coupable du meurtre de Nelly Haderer, tuée de deux balles de carabine 22 long rifle avant d’être condamné, en appel, à 20 ans de réclusion criminelle. Une condamnation annulée en octobre 2006 par la cour de cassation pour vice de procédure. Il avait finalement été acquitté en octobre dernier.
Edition France Soir du samedi 25 avril 2009 page 13
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