« Ce n’est pas moi ! » : le jeune prévenu le clame à la barre du tribunal correctionnel, lundi après-midi.
Il fait opposition à un jugement qui l’a condamné à six mois d’emprisonnement pour vol en réunion avec destruction et dégradations.
Le 5 mai 2007, une dame porte plainte auprès du commissariat de police de Béziers. Elle vient de constater un vol à la roulotte. On a forcé sa Peugeot 206, garée en ville, et emporté son sac à main avec sa carte d’identité, sa carte bleue, sa carte d’électeur, son permis de conduire, 200€ d’argent liquide… Et plus embêtant, un jeu de clefs de sa voiture.
Quatre jours plus tard, des voleurs entrent par effraction chez elle à Maureilhan, en son absence, en donnant un coup de pied dans la porte d’entrée.
Ils emportent bijoux, 4 000€… Et la voiture Peugeot 206 dans le garage. Les gendarmes retrouvent à proximité, une vieille Fiat abandonnée. A l’intérieur, le sac à main de la propriétaire et des cannettes de bières. On les récupère et on analyse les traces d’ADN relevées.
Elles sont déjà inscrites au fichier national. Et appartiennent à trois hommes, dont le jeune prévenu, tous défavorablement connus des services de police.
Parallèlement, les policiers ont enquêté sur la Peugeot 206, Revendue à plusieurs reprises. On remonte de nouveau à ces trois suspects, des cousins…Et on leur impute à tous les trois d’autres cambriolages. A Lignan, le 8 mai 2007, le vol de deux voitures et de leurs cartes grises ; le 15 mai à Aigne, le vol d’un téléviseur, d’une chaîne en or et autres bijoux.
« Je ne sais pas comment cette cannette s’est retrouvée dans la voiture mais j’y étais pas », persiste le jeune prévenu.
Son casier judiciaire porte deux mentions, pour violence en 2007 et fabrication de fausse monnaie en 2008.
Le vice procureur Raoul Deslandes demande la confirmation du premier jugement : « On a retrouvé la trace de cette voiture qui est signalée chaque fois sur les différents lieux de vols ; comment cette cannette avec l’ADN du prévenu s’est retrouvée dans ce véhicule ? Le prévenu a glissé sa cannette dans la poche de son cousin… Quoi de plus logique », ironise le Parquet.
« Peut-être mon client est-il monté dans cette voiture mais il ne savait pas qu’elle était volée. D’ailleurs, elle est passée de mains en mains, revendue chaque fois. » Me Moles plaide la relaxe du prévenu.
Le tribunal a écouté les arguments de la défense et relaxé le prévenu au bénéfice du doute.

Compte-rendu d’audience Annick KOSCIELNIAK
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