PARIS (AFP) — Le professeur Luc Montagnier a gagné mercredi le procès en paternité de brevets qu’il avait intenté à Paris à un autre inventeur du nom de Bruno Robert.

Dans un jugement consulté par l’AFP, la 3e chambre civile du tribunal de grande instance de Paris a estimé que le dépôt de brevets réalisé fin 2005 par M. Robert à son seul nom était bien “frauduleux”, M. Montagnier ayant collaboré à la découverte des deux inventions litigieuses.

Il a donc ordonné que le prix Nobel 2008 “figure comme co-inventeur et co-titulaire” des deux brevets.

Le début de l’histoire remonte au printemps 2005. Bruno Robert poursuit alors les travaux du biologiste Jacques Benveniste, père d’une théorie baptisée la “mémoire de l’eau”, adulé par certains membres de la communauté scientifique et qualifié de charlatan par d’autres.

M. Montagnier étant lui aussi intéressé par ces recherches, les deux hommes entrent en relations d’affaires pour mener des travaux communs.

Ils cherchent à concevoir un procédé permettant de détecter des agents infectieux grâce aux signaux électromagnétiques qu’ils émettent. A terme, une telle invention pourrait permettre de repérer certaines maladies chroniques avant leur déclenchement et éventuellement de les prévenir. A la clé, d’énormes enjeux scientifiques et financiers.

Mais cette collaboration sera de courte durée. Le 15 novembre 2005, Bruno Robert dépose seul une demande de brevet à l’Institut national de la propriété intellectuelle (Inpi).

Un mois plus tard, c’est au tour du co-découvreur du virus du Sida de déposer sa demande à l’Inpi.

Deux ans plus tard, en mai 2007, l’Inpi scinde l’invention déposée par Bruno Robert et lui octroie deux brevets.

Estimant avoir été abusé, Luc Montagnier engage alors une action en justice.

Mercredi, le TGI a considéré qu’il était “démontré que le dépôt par M. Robert de sa demande de brevet avait été faite en soustraction de la contribution des droits de son co-inventeur, M. Montagnier”.

“Ce dépôt est donc frauduleux”, a conclu le tribunal, tout en nuançant: “Toutefois, M. Montagnier n’étant pas l’inventeur unique, il ne peut revendiquer que la moitié de la propriété des deux brevets”.

Le Professeur Montagnier a assigné Bruno Robert devant les tribunaux “estimant que le texte du brevet déposé par Bruno Robert, en son nom seul et sans avertissement, est la copie conforme du texte rédigé par le Professeur et résultant de ses propres travaux de recherche menés depuis des années sur tout l’aspect biologique”, a précisé dans un communiqué l’avocate du professeur, Me Delphine Brunet-Stoclet.

“Pour une question de principe, si le Professeur Montagnier envisage l’éventualité de faire appel (sur la co-paternité du brevet), aucune décision n’a encore été prise à ce jour car, contrairement à ce qui a pu être lu dans quelques médias (…), il ne s’agit absolument pas du +brevet du siècle+”, conclut Me Brunet-Stoclet.

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2 réponses
  1. lepage maurice
    lepage maurice dit :

    Je trouve bien dramatique que des gens comme Bruno Robert subissent malheureusement les mèmes acharnements comme avait subi le maitre le grand je veux dire le père de la memoire de l’eau Mr Benveniste.
    comme quoi cette voie nouvelle n’est pas de l’esotherie , mais de la vraie science !
    il serait souhaitable pour ces soit disant intellectuels de la science qu’ils aient un effet boomerang .
    Monsieur Robert veuillez croire que mème les neophites que nous sommes, avons bien compris les manipulations dont vous faites l’objet .
    mais ne laissez pas à ce cher oportuniste la gloire qui vous revient.
    bon courage soyez fier de vos decouvertes.
    Maurice Lepage Bayeux.

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  1. […] La defensa de Bruno Robert aseguró que Montagnier firmó en 2005 un contrato donde se comprometió a pagar 100 mil euros anualmente si Robert le permitía utilizar su descubrimiento, pues el descubridor del VIH aceptó que nunca había diseñado el artefacto. El ánimo de Montagnier no decayó. Continuó el alegato durante cuatro años hasta que en 2009 un tribunal lo declaró como un colaborador en la creación del aparato; por el contrario, la petición de la patente que solicitó Bruno Robert fue considerada “fraudulenta”. […]

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