CLICANOO.COM |Retour devant les jurés pour Wilfrid Marie-Louise et Franck Mong-Hy, condamnés à 18 et 12 ans de réclusion criminelle dans le cadre d’un viol commis en réunion, et à nouveau jugés depuis hier. Le troisième complice impliqué dans l’affaire a préféré ne pas user de son droit d’appel et purge actuellement sa peine.

« Je reconnais ma participation aux faits qui me sont reprochés mais je trouve que la peine que j’ai eue était un petit peu trop lourde et c’est pour cela que je suis revenu aujourd’hui », explique d’emblée Franck Mong-Hy. Avec Wilfrid Marie-Louise, il est actuellement jugé devant la cour d’assises de Saint-Denis pour des faits de viols commis en réunion en avril 2006. Condamnés à 12 et 18 ans de réclusion criminelle, les deux hommes ont fait appel de la décision. Prévu sur deux jours, le nouveau procès s’est ouvert hier avec l’examen des personnalités des accusés ainsi que le rappel des faits. A l’origine, ils sont trois à avoir abusé d’une Saint-Pauloise de 19 ans en avril 2006. Ce jour-là, Franck Mong-Hy souhaite fêter la signature prochaine de son CDI en compagnie de ses « deux potes » Wilfrid Marie-Louise et Grégory Polladou en faisant la tournée des bars. A Saint-Paul, Wilfrid Marie-Louise, conducteur de la voiture, repère une jeune femme qui se rend, seule, en direction de la médiathèque. Il s’arrête et va lui parler durant près de trois quarts d’heure. En fait, il réussit à la convaincre de se joindre à eux. Mathilde*, chez qui l’expert psychologue note une certaine « immaturité et une légère déficience cognitive », se laisse donc embarquer dans cette virée qui se transformera en calvaire. Sur la route, les deux accusés s’achètent des boissons alcoolisées et offrent un jus de fruit à leur « invitée ». « Il avait un goût amer », se souvient-elle. Effectivement, du Laroxyl, un antidépresseur aux effets désinhibiteurs et sédatifs, a été dissous dans le liquide. Ils l’emmènent au Maïdo, s’alcoolisent, fument du zamal et là, ils la violent chacun à son tour.

« Je voulais qu’elle me fasse apprécier »

« Je lui ai proposé de me faire apprécier comme pour mon camarade et elle n’a rien dit. J’ai pris cela pour un oui. Maintenant, je sais qu’elle ne voulait pas », avoue celui qui est « passé en deuxième », Franck Mong-Hy. Ce dernier, « à la personnalité beaucoup mieux construite », dit regretter ses actes, imputant cependant la faute à « la grosse quantité d’alcool ingéré ce jour-là et au zamal ». Son frère et sa concubine, appelés à témoigner, en parlent comme d’un homme gentil, « un bon père de famille » dont ils n’auraient jamais soupçonné qu’il puisse commettre un tel crime. Un forfait qui a d’ailleurs continué au Port. Mathilde est dans un état presque comateux. Pris d’une nouvelle envie, Wilfrid Marie-Louise s’arrête au parcours de santé afin de profiter de sa « proie » une seconde fois. Ses deux compagnons nient quant à eux avoir participé à ce que Me Marie Briot, avocat de Franck Mong-Hy, qualifie de second « épisode ». Les trois acolytes la déposeront enfin devant le cimetière de Saint-Paul. Groggy, titubante, la victime rentre chez elle où, comble de malchance, ses parents, inquiets, lui infligent une correction. Ils croyaient à tort que leur fille s’était alcoolisée tout l’après-midi. Aujourd’hui, la jeune femme de 22 ans vit en métropole. D’après les examens psychologiques, sa fragilité et sa naïveté ont fait qu’elle était incapable de « mettre en place des indicateurs, des signaux de danger ». A la barre, elle identifie Wilfrid Marie-Louise comme celui qui l’a forcée à boire le jus de fruit. Sur ce jeune homme, les experts sont unanimes quant à dire qu’il « possède des traits de pervers, un comportement déviant et dont la curabilité reste problématique ». Les débats prennent fin aujourd’hui avec les plaidoiries des avocats et le réquisitoire du procureur général. Le verdict est attendu en fin de matinée

M. N.

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