Il comparait pour deux jours, à Angers, avec quatorze autres personnes, pour un trafic estimé à 200 kg de cannabis. Son trafic, nourri aussi d’héroïne et de cocaïne, aurait rapporté jusqu’à 120 000 €.

Tout est parti en janvier 2008 lorsqu’une habitante d’un immeuble de la rue des Sabotiers à Cholet découvre, fortuitement, plus de 3 kg de cannabis cachés dans une cave. Après, il a suffi aux policiers de remonter patiemment toute la filière. Et trois mois après, le 27 mars, ils interpellaient un multirécidiviste de 24 ans. « Dans le milieu, on vous considérait comme le plus grand dealer de Cholet » rappelle le président du tribunal, Jean-Paul Besson. Dans le box, petit sourire en coin, le prévenu fait l’étonné.Avec lui, jusqu’à mardi, quatorze autres personnes, neuf hommes et cinq femmes, moyenne d’âge 24 ans, sont dans le box. Six, tous des prévenus récidivistes, comparaissent sous mandat de dépôt. Les autres libres. Sauf qu’hier matin, trois ne se sont pas présentés. « Ma cliente a été plusieurs fois menacée, justifie Me Jean-Noël Bouillaud. Elle a très peur ! »

Dans la cour de la prison de Rennes

Si le trafic démantelé avait pour base le domicile du Choletais, il irriguait aussi des revendeurs d’Angers, Beaupréau, Saint-Macaire-en-Mauges, Saint-André-la-Marche et un peu la Vendée. « Un trafic estimé à 200 kg de cannabis, mais aussi à de belles quantités d’héroïne et de cocaïne », relève le président du tribunal. Ce dernier expliquant même que l’accusé principal avait confié à un complice cinq ou six paquets de cannabis d’un kilo pour les jeter dans la cour de la prison de Rennes. En contrepartie, le « facteur » avait reçu une plaquette.

Souvent sans emploi, désoeuvrés, les quinze prévenus ont participé au trafic dans le but, au départ, de payer leur consommation. « Autour de vous, explique le président Besson, il y avait une petite équipe, vos proches, qui se chargeait de vendre et d’encaisser. » Et les sommes évoquées sont énormes. Au fil de leurs perquisitions, les policiers ont mis la main sur des liasses de billets, 1 200 € cachés dans une armoire électrique, 3 700 € dans le coffre d’une mini-moto, 2 690 € dans une chambre… « Au total, le bénéfice de ce trafic exceptionnel sur Cholet est évalué entre 60 000 et 120 000 €. » Une prévenue de 24 ans dit avoir vu une liasse de billet de 7 à 8 cm d’épaisseur.

Un trafic juteux souvent ponctué d’intimidations, de menaces de mort, et quelques fois de coups pour les mauvais payeurs.

Aujourd’hui, réquisitoire et plaidoiries. Jugement dans la soirée.

Ouest-France
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