Les policiers de la brigade criminelle chargée des investigations disposent bien de traces ADN relevées sur un trognon de pomme, à l’intérieur d’un gant, sur le corps de la victime, dans des excréments découverts dans le jardin ou encore extraits de poils trouvés dans le lavabo, mais pas de meurtrier.
Ils tiennent même le mobile : le vol.
En effet, ce 22 septembre 1995, lorsque Nicole, la fille de la victime, découvre le corps de sa mère qui gît sur le sol de la chambre à coucher vêtu d’une simple chemise de nuit en partie relevée, avec enroulé autour du cou un de ses bas, un rapide coup d’oeil dans la maison permet de constater qu’elle a été largement fouillée. D’ailleurs, les proches détailleront aux enquêteurs qu’il manque une broche en platine sertie d’un saphir, une télévision et un magnétoscope. Si, avec les ADN, l’arme du crime et le mobile le puzzle de l’affaire est déjà bien constitué, il n’y a toujours pas de meurtrier. Alors, en ce mois de septembre 2005, quand la fille de la victime écrit au garde des Sceaux de l’époque, Pascal Clément, c’est le dernier espoir d’identifier un jour le meurtrier qui est envoyé.
Le dossier, clôturé par une ordonnance de non-lieu rendue le 28 juin 1999, est finalement rouvert le 23 septembre 2005. De nouvelles expertises sont réalisées sur les scellés qui se trouvent pour certains au laboratoire de Nantes, pour d’autres au greffe du tribunal de Créteil. Le profil génétique du tueur est isolé et ajouté aux 717 000 autres qui sont alors enregistrés dans le fichier national automatisé des empreintes génétiques (Fnaeg).
Il faudra attendre trois nouvelles longues années, le 22 juillet 2008, soit un an avant la prescription, pour qu’un nom, celui d’Ilidio Marques Da Silva, sorte enfin. Petit délinquant multirécidiviste, son ADN a été récupéré et enregistré au Fnaeg à l’issue d’une histoire de port d’arme prohibé et d’usage de stupéfiants.
Après un mois de recherches, il est arrêté en compagnie d’une amie dans un bar de Champigny, le long de la nationale 4, à seulement 3 km des lieux du drame. « Ça lui a fait tout drôle quand il a compris pourquoi on venait le chercher », racontait alors une source proche du dossier.
Devant les enquêteurs qui l’ont entendu, l’homme, originaire de Villiers, a toujours nié les faits. Pour justifier la présence de son ADN sur la scène du crime, l’ouvrier en bâtiment crie au complot orchestré par le père de sa petite amie de l’époque. Le procès doit durer jusqu’au 30 mars.
Le Parisien
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