DRPhotos archives D. C. ET F. V.

Ils vont passer des machines à sous à la loterie judiciaire. Ce matin, à la deuxième chambre civile du tribunal de grande instance de Montpellier, Marie-Hélène et Francis vont se retrouver face à face, pour un procès à quitte ou double. Car ces deux joueurs invétérés se disputent le Megapot, un jackpot record, tombé le 6 mars dernier au casino de Palavas-les-Flots (Hérault) : 2 174 667,15 €.

Ce jour-là, c’est Francis qui a appuyé sur le bouton de la machine n° 168, neuf fois, jusqu’à ce qu’apparaissent les trois sept, symboles de fortune. Mais c’est Marie-Hélène qui avait glissé un billet de 50 € dans l’appareil, pour permettre à son camarade de jeu, qui d’habitude lui portait chance, de s’adonner à leur passion commune. D’ordinaire, quand l’un était en fonds et pas

l’autre, ils partageaient les gains. Mais face à deux millions d’euros, la routine s’efface vite.

Marie-Hélène a donc empoché le chèque, a promis à Francis qu’elle ne l’oublierait pas, et ne lui a plus donné de nouvelles. Francis, dix jours plus tard, est allé voir un avocat. La police judiciaire a fait une enquête, a étudié toutes les images vidéo tournées ce jour-là au casino de Palavas, et n’a mis au jour aucun délit. D’où cette procédure, au civil, afin de déterminer qui est le vrai gagnant du “Megapot”. « Je vais soutenir que c’est Francis qui a décroché ce jackpot, car c’est lui qui était assis face à la machine, et qui a fait l’acte de jouer », explique Me Luc Abratkiewicz. « Il peut prétendre à la totalité des gains, voire à la moitié s’il est établi qu’ils avaient tous les deux constitué une association de joueurs. »

Une thèse catégoriquement combattue par Me Jean-Pierre Cabanes, qui défend Marie-Hélène. « Avant de jouer, il faut miser, et ce n’est pas lui, mais Marie-Hélène qui l’a fait. A l’évidence, c’est le miseur qui est le joueur. Quant aux gens du casino, ils disent que le gagnant, c’est celui qui se déclare sans contestation. » Aux juges, désormais, de trancher ce litige de bandit manchot.

Le Megapot record de Palavas-les-Flots appartient de toute façon au passé : fin août, une machine à sous de Lyon a lâché 3,125 471 € à un joueur qui avait misé 2,5 €. Et qui a préféré, allez savoir pourquoi, rester anonyme.

François BARRÈRE

2 réponses
  1. Z
    Z dit :

    Leurs avocats sont vraiment nuls : dans ce genre de cas on conseille à ses clients respectifs de signer une transaction : moitié moitié ! Ainsi, l’aléa du procès s’envole, les disputes aussi et ils partent en vacances ensemble se faire dorer la pilule et profiter de leur jackpot !

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